mercredi 30 octobre 2019

mardi 17 septembre 2019

Songe d'une route ouverte

"Pied sûr, coeur léger, j'attaque la piste ouverte,
Suis libre, en bonne santé, le monde est devant moi,
La longue piste brune s'étire où je veux qu'elle me conduise.
A partir d'aujourd'hui, je n'attends plus la bonne fortune:
la bonne fortune, c'est moi !
J'ai fini de me plaindre, j'ai fini de tergiverser, j'ai fini d'avoir besoin de ceci ou cela,
Terminé le petit monde des récriminations, des bibliothèques, des critiques chagrines,
Sans faiblesse ni grief, j'avance à découvert sur la piste...

Mais toi route que j'entame, jetant un coup d'oeil à la ronde, j'ai le sentiment que tu n'es pas la fin de tout,
J'ai le sentiment qu'il y a de l 'invisible, en plus, où nous sommes
quelle magistrale leçon d'hospitalité, en toi, sans exclusion ni privilège,
Le Noir à la tête laineuse, le renégat, le mamade, l'analphbète, tu les reçois tous...

J'aspire l'espace à grandes gorgées,
amoi l'est, à moi l'ouest, à moi le nord, à moi le sud !
Je ne me savais pas si grand, si bon,
Je n'avais pas conscience de tout ce trésor en moi.
Tout me paraît beau,
Aux hommes et aux femmes je ne me lasse pas de répeter
Je vous rendrai tout le bien que vous m'avez fait,
Nous ferons de recrues communes, sur ma route,
Je me répandrai parmi les hommes et les femmes, sur ma route,
J'impulserai en eux joie et dureté nouvelles,
Et s'ils me ferment leur porte, qu'importe,
celui ou celle qui m'accueillera sera béni, me bénira..."