J’ai cherché sur les routes qui traversent les saisons et les années et je n’ai pas tiré jouissance de mes larmes
Toutes ces étiquettes assombrissent le monde, occultent la lumière comme un fleuve fuit à l’horizon
J’ai cherché sur les routes qui traversent les saisons et les années et je n’ai pas tiré jouissance de mes larmes
Toutes ces étiquettes assombrissent le monde, occultent la lumière comme un fleuve fuit à l’horizon
Poème de Alan Mabden
Mon imaginaire, c’est du vent
Un souffle impalpable qui me pousse devant
Vers le réel, mon terrain de jeu du maintenant
Ou Je ne suis rien, ou je suis tout
Insignifiant dans un monde codé
Pourtant je suis moi, enfin je me cherche
Je suis en quête d’un au delà
De ce que la société et sa morale me propose
J’ai oublié Dieu qui n’est personne
Ce vieil imaginaire qui me raisonne
Construit par des barbiches d’un autre temps
Ou papa faisait sa loi
J’ai oublié ce monde étroit
Qui dit à un cheval ce qu’il voit
Un univers rétrécit, amputé des dix lois
D’accord, je veux bien être droit
Respecter ce qui tu es ou ce que tu crois
Mais laisse moi faire mes choix
Écouter des lyres
Je suis temporaire
Sur cette terre
Suis je bien réel ou pire
Un hologramme programmé
Peut être ne suis je rien que du temps
De l’énergie du soleil
Un chant cantique dans le champ quantique
Peut-être ne suis-je qu’une poussière
Une particule de néant
Qui croit être important
J’ai construit un château de sable
Des grains de rien
J’aime cette illusion provisoire
Ressentir la matière sur mes doigts
Toucher l’eau, la vague sur ton dos
J’aime ce corps tendu par le plaisir
Mes muscles comme des archets sur une onde
Une âme vagabonde
Un reflet dans le lointain
Un accord de nos sexes comme une note qui sonne juste
un fortissimo allegro pianissimo
Oui je ne suis que du vent
Un oiseau dans le sirroco
Un cri d’espoir dans le désir
Un oasis dans le mystère
Une source dans la lumière
Une belle illusion dans l’éphémère
Mais j’aime la vie
Je la chérirais jusqu’à mon dernier souffle
Jusqu’à l’amour d’où je suis né
D’un univers de baisers
D’une étreinte
D’une flamme jamais éteinte
D’un courant puissant
D’un esprit géant
Je ne suis rien
Mais je suis bien
Bien vivant.
« La poésie donne de la liberté aux mots, nourrit l’imaginaire, s’inscrit dans la mémoire de l’auditeur tel un standard musical. La poésie chante dans l’oralité, illumine la vision, chamboule les conditionnements, donne naissance à des pensées créatrices, libère des carcans sociétaux, bouleverse l’esprit. Elle est un antidote à l’absurdité, elle ouvre des portes inconnues, elle transpire de richesse, elle réchauffe le cœur, touche dans un frisson l’âme de ses fragrances subtiles ; les poèmes sont des perles temporelles qui ouvrent des failles dans les esprits manipulés, qui brouillent merveilleusement la temporalité du voyage humain sur Terre. Grâce à la poésie, tout un chacun peut devenir un funambule virtuose sur le fil de sa vie. »
« Notre monde, image
réelle,
Reflet de la conscience,
Miracle de la raison,
Vie dont nous devons prendre
soin. »
L'ÉCRIVAIN-PHOTOGRAPHE
Gustave Roud (1897-1976), un des principaux auteurs francophones de Suisse, est principalement connu pour ses proses poétiques. Après la mort de C. F. Ramuz, il a été considéré comme un maître par de nombreux jeunes poètes : Maurice Chappaz, Jacques Chessex, Philippe Jaccottet. Sa correspondance, son journal et sa critique témoignent également d’abondantes réflexions sur la littérature et les arts. Mais, depuis quelques années, son activité de photographe apparaît également au premier plan : Gustave Roud est ainsi considéré comme l’un des grands écrivains-photographes européens de l’entre-deux-guerres.
Poète de l’insaisissable, funambule des mots inattendus,
Troubadour de l’instant présent, des belles énergies, personnage mystérieux,
Au détour de ses écrits, du tout et de rien, il fut curieux,
L’émotion me submerge, je chemine sur la beauté de ses impromptus.
Article publié
le 25/11/2022 à 13:14
L'écrivain Christian Bobin
auteur de « La plus que vive » et « Le
Très-Bas »
est mort à 71 ans
L'auteur français Christian Bobin est mort à l'âge de 71 ans, a annoncé le 25 novembre 2022 sa maison d'édition, Gallimard. Le romancier publiait début octobre dernier, un roman aux éditions Gallimard, « Le Muguet rouge », et une anthologie d'« oeuvres choisies » dans la collection Quarto, « Les Différentes régions du ciel ».
Né en 1951, Christian Bobin bâtit depuis près d’un demi-siècle une œuvre poétique inclassable qui au cours du temps réinvente ses formes. « En privilégiant une écriture concentrée, tantôt faite de notes brèves prises sur le vif comme dans un carnet de peintre, tantôt de visions poétiques très denses, creusant au plus profond de la psyché humaine, il aborde des thèmes universels comme l’amour, la mélancolie, l’absence », dit son éditeur Gallimard dans sa présentation.
Christian Bobin est né au Creusot, dans le sud de la Bourgogne, ville ouvrière. Il est assez attaché à cette cité pour la dépeindre dans le premier texte du recueil, La Cristallerie de la reine. C'est là que s'était installée la fabrique royale de verre sous Marie-Antoinette. Puis les usines sidérurgiques Schneider au XIXe siècle.
« Je suis né dans un berceau d'acier », confiait à l'AFP ce fils d'un professeur en dessin industriel. Mais, chez lui, pas de roman de l'industrie, de réalisme social, de lutte des classes, au contraire : un art pointilliste, tourné vers la nature et le ciel.
« J'ai choisi de m'évader sur place. J'ai reçu des tas d'alliés : des hirondelles qui ont fait leur nid dans un couloir de ma maison, de pauvres fleurs qui cherchaient comme moi à s'évader et poussaient à travers les pavés disjoints du trottoir », explique-t-il. « J'ai préféré aller vers ce qui semble ignorer le passage du temps: les fleurs, l'amour dans sa première timidité, l'attente, la beauté d'un visage, le silence, la longue durée... Toutes ces choses que la vie moderne petit à petit commençait à nous enlever, à nous voler ».
Armé de sa foi en la poésie, il publiait avec régularité des textes courts en prose. Certains ont dépassé 100 000 exemplaires, comme Le Très-Bas, sur saint François d'Assise, en 1992. D'autres sont restés confidentiels. Le Muguet rouge est impossible à résumer. L'auteur le reconnaissait, sans aucune crainte de ce que penserait la critique littéraire de ce livre de "visions" convoquant Dora Diamant (une compagne de Kafka), Blaise Pascal, Gérard de Nerval et le camp d'Auschwitz.
« J'adore ces deux étiquettes qui me sont collées : simple au risque d'être naïf, et obscur au risque d'être hermétique. (...) Mais je suis assez heureux, par exemple, que mes livres touchent des gens qui parfois sont très simples et parfois très érudits », affirmait-il.
Chez lui un seul guide : le sentiment du beau. « Je rêve que les livres ne soient jamais maltraités, comme certains qui, aujourd'hui sur les tables, ressemblent, à la lettre, à des paquets de lessive. (...) Je rêve que les livres soient beaux de part en part ».
Sur l’horloge du temps
L’éternité n’a pas d’heure …
Il n’est plus question que l’on meure
Puisque déjà mort sur l’horloge du temps.
Les jaseuses, ces aiguilles folles,
Ont toute l’éternité pour jacasser
Sans s’encombrer de multiples pensées.
Les tourments du temps s’envolent !
Seule l’horloge du temps
De son éternité marque l’heure
De nombreux vivants et leurs leurres
Dont le temps, d’une éternité, attend.
Sur l’horloge du temps
Les cœurs sècheront leurs larmes
L’éternité dévoilera ses armes
Sur l’horloge du temps.
« Nous n’obéissons plus au droit parce qu’il
est juste mais parce que nous avons peur de la sanction. » Pierre
Gentillet
« L’obéissance a toujours été plus dangereuse que la désobéissance civile. » Sonia Delahaigue
Le cœur
vaillant et téméraire,
Vingt-huit
printemps sur notre belle Terre,
Il sourit dans le tourbillon de la vie,
L’amour le
suit de près dans son inspiration.
Les
journées s’envolent dans la trame du temps,
Pleines de
prévenance et de joliesse créative,
Elles
pétillent de richesses humaines interactives,
Une fois
l’an, elles demandent ce qui est important.
Will you remember when day
Has died upon my leaving,
Will you stay in loneliness
And silent grieving...
From « The Enchanted », a poem by Barbara
Woolworth Hutton
Te rappelleras-tu quand le jour
Est mort à mon départ,
Resteras-tu dans la solitude
Et le deuil silencieux...
Extrait de «The Enchanted" » un poème de
Barbara Woolworth Hutton
Gratitude
pour tout ce temporaire
Dans
ce monde éphémère
Aux
richesses spectaculaires
À
l’abondance de la Terre mère
La
diversité à chaque pas
Lève
le voile sur d’heureux appas
La
magnificence de la planète
Invite
à fouler ses chemins de fête
Les
fleurs embellissent l’existence
Les
arbres enjolivent les balades
Le
Soleil caresse la peau avec aisance
La
Lune resplendit en escapade
La
campagne apporte sa douce quiétude
Aux
âmes troublées par l’inquiétude
Le
sous-bois apaise le mental en désarroi
Les
rivières chantent pour le cœur en émoi
Poème offert à nos hôtes Amandine et Alexandre :
Gîte des Eranies, petit paradis
Blotti dans un écrin de verdure
Les montagnes tiennent compagnie
Bien-être et beauté pour la lecture
Amandine et Alexandre
Des hôtes attentifs et disponibles
Tout est fait pour nous détendre
Avec leur présence tout est loisible
Air pur et soleil des montagnes
Nature et promenades champêtres
Bucolique et attrayante campagne
Où il fait bon traîner ses guêtres
Le gîte aux atours de rêve enchanté
Captive les sens, charme le cœur,
Dans un tourbillon de joie incontesté
Aux parfums de mille splendeurs
Bel escalier d’autrefois
Aux marches séculaires
Craquement du bois villageois
Invitation à grimper légendaire.
Dans la peur,
Il n’y a aucun bonheur
Tous vivent dans l’erreur
Et dans le malheur
À Patrick
Quand mes pensées vers toi s’envolent,
Mon cœur se remplit d’une douce allégresse,
La vie est une flamme fugace qui le cajole.
Quelques pas avec toi dans cette brève existence,
Nous rêvons, nous existons, nous sourions,
Sur le chemin de la bienheureuse impermanence.
Que de beauté se révèle dans ton sillage,
Nos regards différents créent notre univers,
Quelle joie ces sourires sur ton visage.
Notre amour semble sans début ni fin,
Il jaillit dans l’espace et le temps,
Brille avec panache sur notre temporel chemin.
Richesses de nos inspirants propos échangés,
Émotion et magie des mots en voyage,
Gratitude pour la profondeur des réflexions partagées.
La vie avec toi rime avec sublime,
Le murmure d’un brin de poésie,
La beauté de la vie équanime.
La lanterne magique de l’amour m’émerveille,
Tu me charmes, tu m’émeus, tu me combles de joie,
À mon chemin de vie tu donnes beauté à nulle autre pareille.
Je t’aime…
André
« La vie est un songe »
Tout
n'est plein ici-bas que de vaine apparence,
Ce
qu'on donne à sagesse est conduit par le sort,
L'on
monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans
jamais rencontrer l'état de consistance.
Que
veiller et dormir ont peu de différence,
Grand
maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort
En
nommant le sommeil l'image de la mort,
La
vie et le sommeil ont plus de ressemblance.
Comme
on rêve en son lit, rêver en la maison,
Espérer
sans succès, et craindre sans raison,
Passer
et repasser d'une à une autre envie,
Travailler
avec peine et travailler sans fruit,
Le
dirai-je, mortels, qu'est-ce que cette vie?
C'est
un songe qui dure un peu plus qu'une nuit.