jeudi 3 août 2023

Je suis temporaire sur cette terre...


Poème de Alan Mabden


Mon imaginaire, c’est du vent

Un souffle impalpable qui me pousse devant

Vers le réel, mon terrain de jeu du maintenant

Ou Je ne suis rien, ou je suis tout

Insignifiant dans un monde codé

Pourtant je suis moi, enfin je me cherche

Je suis en quête d’un au delà

De ce que la société et sa morale me propose

J’ai oublié Dieu qui n’est personne

Ce vieil imaginaire qui me raisonne

Construit par des barbiches d’un autre temps

Ou papa faisait sa loi

J’ai oublié ce monde étroit

Qui dit à un cheval ce qu’il voit

Un univers rétrécit, amputé des dix lois

D’accord, je veux bien être droit

Respecter ce qui tu es ou ce que tu crois

Mais laisse moi faire mes choix

Écouter des lyres

Je suis temporaire

Sur cette terre

Suis je bien réel ou pire

Un hologramme programmé

Peut être ne suis je rien que du temps

De l’énergie du soleil

Un chant cantique dans le champ quantique

Peut-être ne suis-je qu’une poussière

Une particule de néant

Qui croit être important

J’ai construit un château de sable

Des grains de rien

J’aime cette illusion provisoire

Ressentir la matière sur mes doigts

Toucher l’eau, la vague sur ton dos

J’aime ce corps tendu par le plaisir

Mes muscles comme des archets sur une onde

Une âme vagabonde

Un reflet dans le lointain

Un accord de nos sexes comme une note qui sonne juste

un fortissimo allegro pianissimo

Oui je ne suis que du vent

Un oiseau dans le sirroco


Un cri d’espoir dans le désir

Un oasis dans le mystère

Une source dans la lumière

Une belle illusion dans l’éphémère

Mais j’aime la vie

Je la chérirais jusqu’à mon dernier souffle

Jusqu’à l’amour d’où je suis né

D’un univers de baisers

D’une étreinte

D’une flamme jamais éteinte

D’un courant puissant

D’un esprit géant

Je ne suis rien

Mais je suis bien

Bien vivant.

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