Midi
sonne au clocher de la cathédrale de Parma quand nous arrivons au bout de notre
rue, le borgo XX Marzo, qui mène directement à la piazza del Duomo. Giulia nous
accueille chaleureusement au restaurant bar Cardinal, situé dans la strada
Duomo, à quelques pas du Battistero
et de la cathédrale, et à quelque trois cents mètres de chez nous. Nous prenons
place à la dernière table libre en terrasse. Giulia parle français et nous
confirme avec un léger éclat de rire que le parmesan a bien été créé dans la
région de Parme.
Le
Parmigiano Reggiano, le fromage mondialement connu à pâte pressée, fabriqué à
base de lait de vache, est originaire de la région italienne,
l’Émilie-Romagne. Il bénéficie d’une appellation d’origine protégée depuis
1996, son origine remonte à près de neuf cents ans et sa fabrication n’a pas
changé depuis lors. Au onzième siècle, la plaine du fleuve Pô est asséchée pour
créer des pâturages. Des moines cisterciens de Parme et des moines bénédictins
de Reggio Emilia participent à l’assèchement des marécages. Intuitifs, ils
commencent à semer des plantes fourragères dans le dessein de pouvoir fabriquer
un fromage de grande taille qui se conserve ad vitam æternam. Dès lors,
pragmatiques et créatifs, ils construisent des granges et des fermes d’élevage
de bovins afin de produire du lait en suffisance. Apparaissent ainsi les caselli, de petits édifices carrés où le lait est transformé en fromage.
Certains de ces petits bâtiments ont traversé les siècles et apparaissent encore dans
les campagnes. En parallèle de ces activités, ils initient la création de
marais salants à Salsomaggiore Terme, une commune située près de Parme.
Entrepreneurs et chercheurs, les moines s’aperçoivent qu’en chauffant le lait
deux fois à une température précise, ils obtiennent une pâte contenant peu
d’eau. Ce procédé de fabrication donne un fromage au goût particulier qui
s’avère très nutritif. Le Parmigiano Reggiano est né de la rencontre entre le
lait et le sel, donnant naissance à un fromage unique à la pâte dure et au long
affinage qui s’étale sur de nombreux mois. La première mention écrite en latin du
caseus parmensis [parmesan] apparaît dans un acte notarié établi à Gênes en
1254…
Giulia
nous donne le mot de passe pour le wifi et nous regardons le menu sur nos
iPhones via un code QR. Patrick choisit des melanzane
alla parmigiana [aubergines au parmesan] et de l’eau pétillante. J’opte
pour une salade Parma composée de légumes, champignons, parmesan et olives… et
pour des tortelli alla parmigiana confiti
con burro e Parmigiano Reggiano [pâtes carrées cuisinée au beurre fourrées au Parmesan].
Nous nous régalons. Mon regard se promène alentour, sur les autres
convives et sur les passants. En dessert, Patrick trempe deux barchette dans un cappuccino onctueux
avec la mousse ; une barchetta au
chocolat et une à la confiture qui lui rappellent les barquettes Lu de son
enfance. Je choisis de tester le tiramisu, chaque fois différent dans sa
présentation et ses ingrédients outre le traditionnel mascarpone. Cette fois,
il est présenté sous forme de dessert glacé. En quittant le restaurant vers treize heures trente, après des instants de
bien-être, plaisants pour les papilles, nous donnons cinq euros de pourboire à
Giulia. Elle s’ébahit en disant que c’est une grosse somme. Nous la saluons
chaleureusement et la remerciant vivement de son attention bienveillante. Nous
retournons chez nous pour nous laver les dents. Dans notre rue, nous prenons le
haut du Battistero au travers d’un cadre
baroque doré suspendu à dessein en hauteur dans le borgo.
A
quatorze heures, nous sommes sur la via Cardinal Andrea Carlo Ferrari d’où nous
admirons la chiesa di San Giovanni Evangelista sur la piazzale San Giovanni. Plus
avant, des maisons colorées nous rappellent le vieil Annecy. Nous arrivons sur
la piazzale dei Servi. Dans l’angle gauche, j’entre dans le jardin intérieur du
centre Don Carlo Gnocchi, un petit joyau au cœur de la ville. Des glycines
odorantes m’offrent leur parfum. Quand je sors, la dame blonde présente à l’accueil
me gratifie d'un radieux sourire. Nous continuons la découverte des ruelles en nous
dirigeant vers le parc que nous allons découvrir. En chemin, je prends en photo
un vase rouge décoré de deux girafes dorées au travers de la vitrine d’un
magasin d’ameublement. A l’angle de la via Corsi et du borgo Valorio que nous
suivons, un espace en devenir envahit par la végétation se dévoile. Le bâtiment
de l'ancienne école Luigine a été démoli ; un centre résidentiel sera
construit à sa place. Au bout du borgo, à l’angle de la via Dalmazia, nous
voyons un site triangulaire entouré de grilles pointues envahint de végétation
et d’arbres. Pêle-mêle, des briques brisées, des moellons, des plâtras, d’où un
arbre a émergé, atteste de la présence d’une ancienne construction oubliée
depuis belle lurette. Nous arrivons au niveau de la Fontana di Barriera
Repubblica. Nous prenons à gauche dans la viale Riccardo e Pietro Barilla, nous
passons à l’angle du Grand hôtel de la ville, nous suivons le largo Piero
Calamandrei, nous côtoyons le centre commercial La Galleria, nous prenons à
gauche et nous arrivons au Parco della
Musica. Le site s’annonce plaisant avec des bancs colorés et des espaces
verts arborés. Nous nous attardons autour du Centre de production musicale et
auditorium Arturo Toscanini qui a pris place dans une partie de l'ancienne
usine sucrière Eridania transformée par l'atelier de construction et d’architecture
Renzo Piano à Paris. Les deux extrémités de la sucrerie, abandonnée en 1968,
ont été démolies pour créer un télescope visuel avec de larges baies vitrées aux
deux extrémités. A la charnière du nouveau millénaire, lors des travaux de
transformation, l'ancienne usine Barilla, complètement abandonnée, fut démolie.
Une ancienne photo montre la sucrerie dans les années trente. Devant l'auditorium, une définition étoffée
du mot « Pàusa » côtoie sur un panneau l’annonce du 59ème Concorso Internazionale Voci Verdiane Città
di Busseto. Nous cheminons le long des allées, nous découvrons deux longs
bassins à nénuphars bordés chacun d’une promenade en lamelles de bois. Je suis séduit
par ces réalisations au charme enchanteur situés près d’un grand préau avec sa seule
toiture. Nous allons ensuite nous promener dans le Parco Falcone e Borsellino. Nous suivons une magnifique allée
bordée de hauts peupliers sur chaque côté. Un parc pour enfants se dévoile. Je
prends un instant pour faire de la balançoire. Nous contournons ensuite les
jardins ouvriers ; nous voyons un vieux monsieur qui entre avec une clé. Une
résidence aux murs roses montre les balcons de sa façade, tous embellis de
végétation. D’autres allées sont parcourues. Nous sortons du second parc après
quinze heures trente. Nos pas nous conduisent vers le centre commercial La
Galleria où une librairie La Feltrinelli a pris place. Nous entrons dans le
magasin R-Store d’Apple où nous achetons à Christian un adaptateur doté de différentes entrées de clés usb et autres. Nous allons ensuite en
face au supermarché U2 pour des emplettes. Je prends une plaque de chocolat
Viaggiator Goloso aux noisettes à 70% de cacao pour accompagner la pause que
nous vivrons chez nous aujourd’hui. Nous retournons à l'appartement en suivant la
strada della Repubblica. Les aiguilles de l’horloge de la chiesa San Sepolcro indiquent
seize heures vingt-cinq quand nous passons devant son superbe campanile. Avant
de siroter une camomille en savourant une barrette de chocolat Viaggiator, je
prends en photo dans le salon-cuisine-salle à manger deux cadres qui montrent
Parme au début du vingtième siècle…
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