Regarder les photos de la fin au début pour être dans la chronologie de la journée…
Nous sortons de l’appartement un peu avant midi. Daniele
nous accueille au restaurant Ombre Rosse
dans le borgo Tommasini à quelques pas de chez nous. Sans le savoir, nous entrons
au paradis des papilles dans un cadre magnifique et créatif. Les murs rose-rouge
nuagés, la décoration attrayante, le parquet ancien, les rosaces moulurées au
plafond, les tables au plateau carrelé en pierre, les chaises en fer pourvues
de coussins confortables, contribuent au bien-être. Nous choisissons de concert
un Tortino di patate con crema di Parmigiano [tourte aux pommes de terre à la crème de parmesan] et des verdure
alla griglia. Pendant la préparation des mets, je croque du pain maison juste
sorti du four que j’agrémente de beurre grâce à la bienveillance de Daniele.
Nous nous régalons. Du chili pepper en poudre sur l’assiette donne une note
épicée à la réalisation esthétique. Nous décidons de prendre un dessert.
Patricio opte pour un cheesecake al
frutto della passione e Amarena Fabbri [cheesecake aux fruits de la
passion et cerise Amarena]. Je choisis un millefoglie
con crema pasticcera e fragole [un millefeuille avec crème pâtissière et
fraises]. Après treize heures trente, le cœur léger, nous quittons le
restaurant, cette caverne d’Ali Baba des saveurs, après avoir remercié vivement
Daniele en le gratifiant d’un bon pourboire. Nous traversons la proche piazzale
San Lorenzo et nous rejoignons la strada della Repubblica le long de laquelle
nous admirons palais et églises de caractère. Dans la vitrine de la boutique
Oggetti’900, je prends en photo un attrayant Pinocchio. Nous arrivons à la
Fontana di Barriera Repubblica sur la piazzale Vittorio Emanuele II. Nous
prenons à droite dans la viale San Michele, agréablement ombragée. Un oiseau
mort sur des feuilles mortes nous rappelle l’impermanence de notre voyage temporaire sur Terre. Sur la piazzale
Risorgimento, nous nous attardons devant l’ancien café Casinetto Petitot, un petit bâtiment néoclassique situé aujourd’hui
dans le rond-point au centre de la piazzale. Il fut l'un des premiers cafés
italiens.
En 1759,
le premier ministre ducal Guillaume du Tillot chargea l'architecte de la cour
Ennemond Alexandre Petitot de concevoir une grande allée arborée au sud du
centre-ville, dans le dessein de créer un élégant boulevard de promenade
publique, sur le modèle des grandes capitales européennes. À l’une des extrémités
du Stradone trôna le café raffiné Petitot, un
lieu de rencontre pour les nobles, les classes supérieures, les intellectuels
de l'époque. Sa construction, financée par le duc Filippo di Borbone, commença
en octobre 1762 alors que le tracé de la grande avenue avait déjà en cours de réalisation.
Le caffé fut inauguré en présence du duc le 24 juin 1766 lors de la nuit de la
Saint-Jean.
Nous
suivons la Stradone Martiri della Libertà
très fréquentée flanquée de deux trottoirs piétonniers spacieux séparés de la
voie centrale par des rangées de grands marronniers d'Inde. Entre les quartiers
du centre de Parma et ceux de la Citadella de Parme, vers laquelle nous
marchons, ce premier boulevard italien traverse ce qui fut à l‘époque les
quartiers les plus élégants de la ville de Parme. En chemin, je prends en photo
diverses demeures de caractère qui me « parlent ». Nous prenons à gauche à un
moment donné. Le long de la viale Solferino, j’admire d’autres demeures de
caractère dont une à l’angle de la viale Magenta. Nous arrivons à l’entrée sud du
Parco della Cittadella vers quinze
heures. Nous franchissons l’arche central de la Porta del Soccorso. Une allée d’arbres aux ramures en arcade nous
accueille. Nous montons sur les baluardi,
les remparts en suivant une voix inclinée. Les baluardi diffèrent des tours médiévales en étant de la même hauteur
que les murs. Nous nous promenons en faisant le tour de la citadelle. Les
allées sont ombragées et plaisantes à parcourir.
La
Citadelle de Parme, une forteresse pentagonale, fut construite à des fins
défensives dans la ville émilienne sur ordre du duc de Parme et de Plaisance
Alessandro Farnese dans les dernières années du seizième siècle. Entre la fin
du vingtième et le début du vingt-et-unième siècle, la forteresse, qui conserve
sa forme pentagonale d'origine, fut rénovée et aménagée comme parc public. Alessandro
Farnèse est à l’origine de la construction de la Citadelle qui débuta à la fin
du seizième siècle. Le duc traça lui-même le contour de la forteresse. Ses
plans furent suivis à la lettre. Il resta le seul maître d’œuvre en allant jusqu’à
écarter son fils Ranuccio qui désirait intervenir dans la réalisation. La
Citadelle est devenue un symbole dans la ville de Parme.
Des
ruines du passé se dévoilent dans l’un des cinq angles d’où nous pouvons voir
de profil la porte nord. Des constructions diverses cernent les remparts de la
citadelle. Des personnes se reposent dans les espaces verts, d’autres se font
bronzer ou pratiquent des activités diverses comme le jogging. Nous dépassons une voiturette
monospace arrêtée sous la généreuse ramure d’un arbre ; un monsieur en
surpoids est assoupi au volant. Son corps semble occuper tout l’espace du
véhicule. Une fois la boucle terminée, nous descendons au cœur de la Citadelle
où je donne un coup d’œil dans le restaurant Lostello di Emc2 Onlus, un lieu communautaire qui valorise la
diversité, pour se sentir unique avec les autres, avec des ateliers culturels,
associatifs et professionnels, et une boutique d' autoproductions. L’auberge a pris avantageusement place dans un
ancien édifice en briques entièrement vidé pour accueillir les deux niveaux
dont le supérieur en terrasse. Je découvre un carrousel dans un abri rose
octogonal ; je prends une photo au travers d’un vitrage. Nous sortons après
quinze heures trente par l'entrée principale au nord, caractérisée par une
façade monumentale en pierre d'Angera qui a conservé sa forme d’origine, conçue
par Simone Moschino et construite par Giambattista Carra en 1596. Nous suivons
le passo Buole. Nous prenons à gauche durant un court instant dans la Stradone pour suivre la strada Luigi
Carlo Farini dans le dessein de retourner à la Dolcevita. Toutefois, en chemin,
nous sommes attirés par La Feltrinelli,
un espace innovant où coexistent un café et une papeterie avec des livres,
disques, vidéos et autres articles. Nous entrons un peu avant seize heures et
nous prenons place parmi les livres. Patrick boit un jus d’ananas. Je sirote
une camomille Dammann. Après une trentaine de minutes de détente et de flânerie
dans les livres, nous prenons le chemin pour retourner chez nous. Le magasin de
jouets Pinocchio Giocattoli se
dévoile sur la strada Farini…
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