Nous quittons l’appartement à onze heures. Le ciel est bleu et le soleil brille. Nous marchons le long du corso Emanuele. Nous nous dirigeons avec nos bagages sur la piazza Duomo où nous prenons place en terrasse au bistrot Cianci sous les arcades. Alors que nous sirotons un cappuccino, Liliane, une dame française dont la fille habite à Avoriaz, nomade comme nous, installée à la table voisine, engage la conversation. Elle effectue un périple à pied en suivant celui de La via Francigena, née du parcours initié au dixième siècle par l’archevêque Sigéric. Elle me fait penser à Arlette Gonthier, une commerciale du journal gratuit Le 74, décédée l’année passée, qui fut notre contact durant plusieurs années au magasin. Nous bavardons de notre voyage respectif. Partie le premier août du Grand Saint Bernard en Suisse, Liliane a mis quinze jours à pied pour arriver à Piacenza. Elle se rend à Rome en passant par Sienne. Elle commence à manger sa salade tout en continuant à bavarder. Nous saluons Liliane quand midi sonne à la cathédrale et nous nous souhaitons de beaux voyages mutuellement. Nous déjeunons à quelques pas à la trattoria dell’Orologio sur la place du dôme. Patrick choisit une pizza aux quatre fromages avec de l’eau pétillante. J’opte pour une pizza végétarienne aux légumes, accompagnée de légumes grillés qui complètent avantageusement les ingrédients de la pizza. Nous quittons le restaurant à treize heures cinq et nous prenons la direction de la gare en favorisant les zones d’ombres chaque fois qu’elles se présentent sur le trajet. Nous marchons sous les arcades de l’immeuble en verre bleuté situé devant les Giardini Margherita. Je m’attarde devant la fontaine qui s’étonne encore face à la gare ; autrefois, elle s’épanouissait dans le magnifique parc Margherita qui a été grandement amputé lors de la construction de la gare vers la fin du dix-neuvième siècle. Nous entrons à 13:20 dans le hall. Nous attendons notre train sur le binaro (quai) trois. Patrick voit une foule de personnes qui arrivent à grandes enjambées sur le quai un ; elles traversent les voies pour s’engouffrer dans un train en partance sur le quai sept. Nous quittons Vicenza à 13:50. Le train arrive à Lodi une vingtaine de minutes plus tard. Un train pour Piacenza entre en gare. Deux garçons jettent leur cigarette allumée sur le quai avant de monter en voiture. Un homme arrive, ramasse la cigarette consumée à moitié, la porte à ses lèvres et la termine avant de monter à son tour dans le train qui part dans les minutes suivantes. D’autres trains circulent. Les passagers se croisent. Je vois une jeune fille qui porte un teeshirt où se lisent les mots : « New York Harlem » en abrégé. Devant le peu de confort des bancs en tiges rondes en métal, je marche à l’ombre le long du quai. Un bambin essaie d’atteindre les boutons de commande d’un distributeur d’aliments en tous genres. Sa mère, au téléphone, l’appelle distraitement, vainement, à diverses reprises. Je prends plaisir à regarder le gamin. Notre train arrive à l’heure sur le quai opposé. A 14:50 nous roulons en direction de l'étape suivante. Avant l’arrêt à Codogno, des ruines attrayantes avec des arches d’arcades encore debout se remarquent plaisamment dans le paysage agricole. Nous descendons en gare de Cremona à quatorze heures trente. Nous sortons du superbe hall et, sur la place arborée et ombragée, nous appelons nos hôtes Francesca e Gabriele. L’appartement où nous allons séjourner est situé à quinze minutes à pied de la gare. Deux garçons en short assis sur le bord d’un trottoir nous saluent et nous demandent d’où nous venons. Nous bavardons un instant ; ils jouent brièvement aux guides touristiques. Nous arrivons avant seize heures sur la piazza Marco Gerolamo Vida. Nos hôtes nous accueillent devant l’entrée de la résidence et nous escortent jusqu’à l’appartement situé au premier étage. Nous recevons les consignes d’usage. Gabriele ouvre le piano dont le clavier était fermé à clé. Nous nous installons. Je joue au piano avant le dîner…
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