Ce
que l’histoire du « talon d’Achille » nous dit, suggère Biss, c’est que
« l’immunité est un mythe et qu’aucun mortel ne peut être invulnérable
».
Paul B. Preciado
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Ce
que l’histoire du « talon d’Achille » nous dit, suggère Biss, c’est que
« l’immunité est un mythe et qu’aucun mortel ne peut être invulnérable
».
Paul B. Preciado
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L’immunologie nous présente donc, souligne Napier, deux théories sociales et politiques : la première correspond au libéralisme individualiste, au nationalisme racial et à la politique de la guerre. La seconde a trait à la coopération libertaire et à la diplomatie. Si ces derniers sont aujourd’hui les plus répandus dans le domaine biochimique, c’est néanmoins, malheureusement, la théorie du début du XXe siècle, qui véhicule un modèle xénophobe et militaire, qui est la plus utilisée par les gouvernements et les médias. Wuhan est partout.
Paul B. Preciado
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C'est
par le seul pouvoir du mensonge de cacher, de recouvrir, d'« ensevelir
la vérité», que l'édifice fragile d'une civilisation s'aveuglant
elle-même peut tenir debout.
Robert Harrison
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Nous ne savons rien de la démocratie. Nous connaissons l’asservissement, la violence, l’oppression, l’enlèvement, la disparition, l’extorsion, la dépossession, le viol, l’exclusion, le contrôle, la dissimulation, le mensonge, le silence, mais pas la démocratie. Peut-être ne pouvons-nous même pas en rêver ou l’imaginer. Nous commençons seulement à percevoir ce que cela pourrait être de vivre autrement ; notre mémoire commune n’est pas une mémoire de la démocratie, mais de son absence.
Paul B. Preciado
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De
mon côté, j’avais pensé à Vialatte : « L’escargot ne recule jamais. »
Les phrases sont des prescriptions pour les temps difficiles.
Sylvain Tesson
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Le sentiment de ne plus habiter le vaisseau terrestre avec la même grâce provenait d’une trépidation générale fondée sur l’accroissement. Il y avait eu trop de tout, soudain. Trop de production, trop de mouvement, trop d’énergies.
Dans un cerveau, cela provoquait l’épilepsie.
Dans l’Histoire, cela s’appelait la massification.
Dans une société, cela menait à la crise.
Sylvain Tesson
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En
Pologne, note Agnieszka Żuk, les nationalistes ultra-conservateurs du
parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir utilisent les mesures de
contrôle social et les fermetures de frontières imposées par la pandémie
pour apporter des modifications structurelles à la Constitution afin de
restreindre les droits des femmes et des minorités sexuelles et de
genre.
Paul B. Preciado
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Pendant
la pandémie, les maisons de retraite, dont le taux de mortalité dépasse
celui de tout autre espace social, apparaissent pour la première fois
comme ce qu’elles sont : des institutions punitives d’enfermement pour
ces corps qui ont cessé d’être productifs et reproductifs. Notre sens de
la responsabilité et de la compassion est aussi désaxé. Enfermés et
loin de nous, ni tout à fait vivants ni tout à fait morts, nos vieux
pourrissent dans des prisons payantes.
Paul B. Preciado
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Confinée, la société se désintègre. Les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, entre être seul et être accompagné sont redessinées. D’une part, l’enfermement est la sédentarisation du corps, de la pensée et de la vie. Après des semaines de confinement, l’appartement urbain devient un cachot.
Paul B. Preciado
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Nous quittons l’appartement à quinze heures. Nous nous promenons le long du port et dans les rues piétonnes animées pour cette journée de fête spéciale. Nous entrons à la Cervecería [brasserie] « La Tapa del Loro » sur la calle Santa Florentina un peu avant seize heures pour des instants de détente gourmande avec du chocolat chaud et des churros. Une ancienne photo en noir et blanc de Paris dévoile la Tour Eiffel et une Deudeuche. Une réclame du chocolat Suchard retient l’attention. Un client est déguisé en roi mage. Nous nous régalons et récidivons avec un second chocolat chaud vraiment délicieux.
Nous nous rendons ensuite au magasin Álvaro Moreno sur la calle Mayor où Patrick essaie un pantalon. La famille qui était installée à la table derrière moi, escortée d’un beau jeune homme en uniforme militaire, est également dans le magasin ; étonnant ! Nous allons ensuite à l’angle de l’alameda [boulevard] de San Antón et de la calle Francisco de Borja d’où le défilé du carnaval partira à dix-huit heures. Des rangées de chaises se font vis-à-vis dans les rues suivies que va emprunter le défilé. Nous dépassons de jeunes et fringants militaires en uniforme, des citadins costumés dont deux pirates des Caraïbes en famille, habillés d’une veste rouge. Sur la place d’Espagne, nous voyons des piles de chaises sortir d’un camion. Les employés, efficaces et méthodiques, alignent les chaises autour de la place où le défilé va venir. Parvenus à destination, nous photographions des chars en attente d’animation et des protagonistes enjoués dont certains prennent la pose pour nous. Pour pallier l’air plutôt froid de fin d’après-midi, nous entrons vers dix-sept heures trente dans le grand magasin El Corte Inglés, situé juste en face. Dans la librairie, je vois que l’écrivain Javier Castillo a vendu plus d’un million sept cent mille exemplaires de son dernier roman « El cuco de cristal ». Patrick achète un mochila cruzada, un sac à dos à bandoulière dans le rayon maroquinerie ; Isabel Caro nous accueille à la caisse. Nous retournons ensuite sur le boulevard de San Antón et nous trouvons à nous positionner sur une petite éminence ombragée à côté de la belle fontaine magistrale de la promenade centrale qui s’illuminera avec la nuit. Le défilé commence vers dix-huit heures vingt. Des centaines de participants, dont de nombreux enfants, défilent devant nous dans des costumes colorés qui rivalisent de beauté et de créativité. Toutes les chaises qui jalonnent le parcours sont occupées. Nous prenons des photos. Nous admirons le talent des citadins qui ont réalisé de magnifiques costumes et de superbes chars. Les leds et les plumes participent à la féerie. Le roi Charles III d’Angleterre signale sa présence sur un char. Le manteau de la nuit recouvre progressivement le défilé et la prise de photo devient aléatoire. Nous quittons la parade à dix-neuf heures trente ; la nuit est tombée et l’éclairage est devenu insuffisant. Dans le rond-point à l’entrée de la calle Carmen, noire de monde, nous montons sur le sommet de l’œuvre en mosaïques pour prendre quelques photos. Nous retournons ensuite tranquillement chez nous…