samedi 28 mai 2022

De l'importance du désordre...

 

De l'importance du désordre

 Publié le 20/05/2022 à 15:25
"Quand l'ordre n'est plus organisé dans le cadre du bon sens, n’est-il point temps d’envisager que l’antithèse de l'ordre, le désordre, puisse être le seul bon ordre qui vaille ?"
Pixabay
Auteur(s): Xavier Azalbert, directeur de la publication de FranceSoir

EDITO - L’ordre, ne l’avons-nous pas essayé ?

L'ordre des médecins. L'ordre de ceci, de cela, ces entités professionnelles, disciplinaires et autres, nous les avons toutes essayées. Y compris les « ordres » des sociétés savantes, ces « avis/opinions » qui passent du rang d'avis consultatif à celui de norme, de législation, lorsque les Gouvernants s’abritent derrière l'opinion qui est donnée par l'autorité « technique » officielle en la matière.

Cette tendance déjà fortement à la mode avant la crise du Covid, a atteint son paroxysme depuis son déclenchement. En effet, peut-être par facilité ou par crainte de voir leur responsabilité engagée, les gouvernants s'en sont entièrement remis, entre autres, à l'ordre des médecins ou divers comités consultatifs. À tel point que depuis deux ans, on est en mesure de s’interroger sur qui « dirige l'action du gouvernement » ?  Est-ce le Premier ministre, comme l’indique l’article 21 de la Constitution, ou celui qui est en quelque sorte le « Big Boss » de l'ordre des médecins, le directeur général de la santé ?

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Or, triste constat que partagent même les covidistes les plus radicalisés, cela a eu, et continue hélas dans la gestion de cette crise, d'avoir pour conséquence le remplacement du bon sens par la volonté des gouvernants de privilégier les personnes très âgées au détriment des enfants.

Au prétexte avancé de sauver la vie... des personnes en fin de vie... nos gouvernants ont imposé aux enfants des contraintes si nombreuses et restrictives qu'elles ont transformé la joyeuse existence qui jusqu'alors était leur quotidien, en une non-vie dépouillée d'échanges et de partages. L’empathie a bien disparu des considérations de nos gouvernants.

Pire ! Bien que, d'une part, le risque létal du Covid-19, quasiment nul pour les enfants et infinitésimal pour les adultes en bonne santé, soit élevé chez les personnes âgées, et, d'autre part, que la thérapie autoproclamé « vaccin » n’empêche nullement, ni de contracter le virus, ni de le transmettre, nos gouvernants ont imposé aux parents la vaccination de leurs enfants, soi-disant pour protéger leurs grands-parents.

Quand l'ordre n'est plus organisé dans le cadre du bon sens, n’est-il point temps d’envisager que l’antithèse de l'ordre, le désordre, puisse être le seul bon ordre qui vaille ?

Les ordres d’interdiction aux médecins en sont, malheureusement, la pleine illustration.

Les médecins veulent prescrire des traitements précoces, des traitements dont nul praticien expérimenté ne dénie l'efficacité. Mais voilà. L'ordre des médecins le leur proscrit, sous peine de passer en instance disciplinaire. Tel est le cas pour trois médecins ce mercredi 18 mai 2022, à Lyon.

Qu'ont fait ces médecins ? Noble volonté de respecter leur serment d’Hippocrate, et, de là, de sauver des vies, ils ont essayé de soigner des patients Covid avec des antihistaminiques.

Mieux ! Ils ont fait avancer la science en travaillant avec des chercheurs du MIT, la célèbre université technologique américaine.

Ils ont préféré être fidèles à leur serment. Ils ont continué à chercher, tandis que l'ordre s'est cantonné à la norme. Est-ce là un crime ? Un délit ? Une faute ? Évidemment, non ! Bien au contraire.

Quand l'ordre ne marche plus, il est même écrit que le devoir du citoyen est la désobéissance civile.

Et d'ailleurs, après tout, à Davos, on parle bien du nouvel ordre mondial...

Mais de quel ordre parle-t-on ? Quels intérêts/priorités ce nouvel ordre mondial aspire-t-il à servir ? Le désordre n'est qu'un ordre organisé dans un espace différent, et avec un système axiomatique
différent. Le théorème d'incomplétude de Goedel détermine ceci d'une manière de plus en plus claire.

Prenons un exemple : l'alphabet.

Les lettres sont organisées dans un ordre prédéfini que nous avons tous appris par cœur. Toutefois, nonobstant le caractère dogmatique que lui confèrent la pratique et l'usage, cet ordre n'est rien d'autre qu'une convention. Car dans cet ordre (de A à Z) comme dans un autre, l'alphabet n'est ni plus ni moins qu'un ensemble de 26 lettres. Un arrangement, plus exactement. Un arrangement qui a été pris pour en faciliter la mémorisation. Cependant, tout autre ordre n'en affecterait aucunement ni le contenu ni la portée. Ça ne changerait rien de l'énoncer dans l'ordre inverse (de Z à A). Simplement, cela ferait que chacun d'entre nous mettrait davantage de temps pour le réciter.

Théoriquement, l'ordre des médecins a pour vocation de faire respecter une déontologie articulée autour du serment d'Hippocrate. D'établir une éthique collégiale qui doit régir un corps de métiers spécifique : les soignants.

Dès lors, quand l'ordre fait passer en conseil de discipline des médecins qui ont essayé de soigner, ce ne peut pas décemment être considéré comme un bon usage de l'ordre. Rappelons qu’en 2021 pas moins de 26 syndicats et associations de médecins avaient demandé la dissolution du conseil de l’ordre ! Et certains audits, comme celui du conseil de l’ordre d’Occitanie se sont révélés catastrophiques.  Le Dr Delépine avait de son point de vue considéré dans une tribune que le conseil de l’ordre avait rétabli le « délit d’opinion ».

Il va donc falloir plonger dans l'usage des avis des sociétés savantes ou des autorités réglementaires qui auront donné des directives, pour ne pas dire des ordres.

Une directive peut être suivie ou pas. C'est la loi. Néanmoins, lorsqu'une directive se transforme en un ordre qui sert à évaluer le travail d'un médecin, cela requiert a minima de s'assurer que le fait de ne pas suivre cette directive, est ou n'est pas dans l'intérêt du patient. Ou que la base scientifique sur laquelle cette directive est fondée est fiable ou pas.

Pourquoi ? Parce que la science est fondée sur le doute.

À ce titre, le doute, comme le bénéfice du doute, devrait être un acquis permanent, permanent quand celui qui réclame de pouvoir en bénéficier est tenu à une obligation d'agir, une obligation que fait peser sur lui, soit la loi, soit le serment qu'il a dû prêter, dixit la loi, pour être autorisé à officier par l'ordre qui régit son activité.

Quand la directive devient norme, et ordre enfermant ainsi l'espace à la libre-pensée ou pensée libre, n'est-ce pas le génie, le potentiel de création, d'inventivité que nous perdons ? Évidemment, oui !

Du moment que des médecins et des scientifiques s'intéressent à une solution médicale ou thérapie, il s'impose a minima de vérifier leurs hypothèses. La solidité de leurs hypothèses. Leurs observations empiriques et leur comportement en science. Et ceci tout particulièrement en se posant la question suivante : « Ont-ils agi en conscience à tout moment ? »

Lorsqu'on n'arrive plus à trouver l'espace pour l'innovation en science, du fait que l'ordre limite cette exploration, il est temps, comme au boogle (un jeu avec des lettres dans une boîte), de secouer la boîte. La secouer afin d'obtenir une nouvelle permutation des lettres.

Et puisque l'ordre ne fonctionne plus, car il ne respecte pas les principes fondamentaux qui justifient son existence en tant qu'autorité, il est temps de récréer un ordre. De créer un ordre différent.

Après tout Winston Churchill l’avait bien déclaré : « L’Angleterre s’écroule dans l’ordre, et la France se relève dans le désordre. » Et Edgard Morin « qu’il y a moins de désordre dans la nature que dans l’humanité ».

Alors la nature faisant bien les choses, le désordre des médecins pourrait bien être cette nouvelle permutation.

Auteur(s): Xavier Azalbert, directeur de la publication de FranceSoir

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