samedi 20 mars 2021

La ville de Silves et son château médiéval...

 Nous partons après le déjeuner pour Silves, une ville historique qui fut autrefois la capitale de l’Algarve. A l’époque des Maures, autour du dixième siècle, cet important bastion défensif développa une forte activité commerciale grâce au fleuve Arade qui la traverse. Fondée par les Romains, la ville connue son apogée sous le règne de Al-Mu’tamid qui dirigeait toute la province de l'Al-Gharb Al-Ândalus (Algarve). Malgré ses étonnantes murailles et immenses fortifications qui témoignent de la grande maîtrise des Almohades, la ville fut assaillie, attaquée et assiégée à diverses reprises. En arrivant sur le site, nous arrêtons la voiture sur le bas-côté pour photographier le château en briques rouges, riche d’une dizaine de tours carrées, qui autrefois dominait fièrement la cité. En restauration depuis les années 1940, sa silhouette d’envergure est resplendissante de prestance. La ville, qui a progressivement rampé sur les murailles, étouffe le prestige du château qui se trouve noyé dans la ville actuelle. Nous garons la Cuore au bord de la Praça do Município, devant l'imposante « Câmara Municipal » [mairie] qui surplombe la rue. Après quelques pas, nous franchissons la « Portas da cidade » [la porte de la cité] qui permettait jadis d’entrer dans la cité médiévale. L’imposant château en briques rouges qui dévoile ses superbes tours carrées, servait aux Maures à gouverner sur l’intégralité de l’Algarve. Nous grimpons la « rua da Sé », une ruelle qui laisse apparaître la surprenante cathédrale gothique dominée par le château de Silves. Devant la façade d’origine de la cathédrale, qui a résisté au tremblement de terre de 1755, nous rencontrons Manuel qui sollicite notre aide. Nous échangeons une  poignée de main en nous séparant. Le séisme, qui a grandement endommagé la ville, a modifié le cours de la rivière, empêchant la ville de rester un port navigable. Devant le château fermé au public, nous rencontrons le fier roi Sancho 1er, à la stature imposante, qui assiégea Silves en l'an 1189, figé pour l’éternité, prêt à combattre l’épée à la main. Sa mère, Mathilde de Savoie, fut la première reine du Portugal. Nous cheminons dans les rues pavées pour nous laisser surprendre par les richesses de la ville. Au début du « Largo José Correia Lobo », une grande bâtisse aux murs crème-pêche, aux encadrements marrons, dotée d’une grande véranda ceinturée d’arches sur trois côtés, est à vendre. Plus avant sur la rue, le couple présent dans le patio de l’entrée de leur maison jaune nous salue d’un signe de main. Nous passons devant la maison natale de Pedro Paulo Mascarenhas Júdice qui fut historien, écrivain et agronome réputés. Nous accédons à un parking privé qui domine la partie nord de la ville. Des tourelles se souviennent avec nostalgie de leur place dans les fortifications de la ville. La rue se continue en descente. Nous passons devant la crèche et jardin d'enfants « O Cantinho dos Avós ». Un jeune homme sort d’une maison. Plus avant, après un retour par des ruelles, nous atteignons la rua do Castelo. Nous passons devant la Gelataria Mouras à la séduisante maison pêche et rose. Je prends en photo la porte bleue de la maison au numéro 47, flanquée de deux petits pots de fleurs à mi-hauteur du chambranle. En revenant sur nos pas, nous découvrons avec bonheur des cigognes perchées sur des ruines où elles ont fait leur nid. Nous descendons une ruelle pavée qui nous offre d’autres vues du château ; une superbe plante en forme de crosse de parapluie se dévoile le long des murets en pierres rouges. Nous atteignons par la suite la Praça Al Mouhatamid Ibn Abbad ; la place porte le nom d’un talentueux poète et roi de la Taïfa de Séville et de l’Al-Andalus. D’étonnantes statues du sculpteur António Quina apparaissent dans un bassin. Les sept figurines, sculptées dans différents types de pierre de Silves, défient le temps sur des îlots en acier. Très expressives, elles représentent des scènes de vie quotidienne du peuple arabe qui vivait à l'époque d'Al Mouhatamid Ibn Abbad. Deux hommes portent une « padiola » [civière]. Nous continuons notre marche dans la rue commerçante Elias Garcia et dans la travessa 5 de Outubro où je m’attarde devant une maison bleue. Un chien aboie à notre passage. Plus avant, une autre maison bleue retient mon attention dans la rua Miguel Bombarda. Nous revenons vers la mairie en passant devant des vestiges de la muraille de Medina et Barbacane. Une allée d’orangers occupe le terre-plein central d’un double escalier à plusieurs paliers. Je me promène sur la place de la mairie embellie d’arcades, d’un bassin central agrémenté d’un palmier à chaque angle et de plantations de fleurs, pendant que Patrick lit des informations sur la Route d'Al-Mutamid, le roi poète érudit de musique né dans la ville de Beja. L'itinéraire de cette région du monde, qui s'appelait al-Andalus, balisé par des panneaux indicateurs dans les villes qui le composent, commence à Lisbonne, face à l'océan Atlantique, et se termine à Séville où régnait sa dynastie. Le tracé épais de couleur orange commence dans la ville d'Aljezur, riche des ruines de la forteresse d'Arrifana, une construction arabe du douzième siècle, et se termine à Cortegana, dans le parc naturel de la Sierra de Aracena y Picos de Aroche. En partant, nous repassons devant le « Ponte Romana » qui fut autrefois le seul passage pour traverser le Rio Arade. Nos pensées s’envolent vers Sonia à Cordoue où le pont romain s’apparente à celui de Silves. Un cigogne plane dans le ciel comme pour nous remercier de notre venue…
































la Route d'Al-Mutamid

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