Après le
déjeuner, nous partons pour La Manga, le cordon littoral d’une vingtaine de kilomètres, qui
sépare la Méditerranée de la Mar Menor, situé sur les communes de Carthagène et de San
Javier. La largeur du cordon varie entre deux cents mètres et un kilomètre et
demi. Il est traversé par des canaux naturels, appelés golas, qui maintiennent
les deux mers en contact. Nous arrivons au bout de la langue de terre avant quatorze
heures. Nous laissons la
voiture à côté du Puente (pont) de la Risa dont voici la petite histoire.
Dans
les années soixante, Tomás Maestre Aznar, avocat et promoteur immobilier réputé,
né le 24 décembre 1925 à Madrid, un membre de la puissante famille Maestre, une
fois acquis la majorité des terrains de La Manga, démarre les travaux des
premières infrastructures de l'urbanisation du cordon littoral, avec le
concours de l'architecte catalan Antoni Bonet i Castellana, dans l’idée de construire une petite Venise
résidentielle. Il fit édifier un pont d'accès pour franchir la Gola del Charco,
l'un des canaux naturels traversant La Manga… ainsi naquit le Puente de la Risa
dont le nom définitif viendra plus tard. Le magnifique ouvrage bardé de pierres
vit le jour en 1978 en imitant le style des ponts vénitiens. Les deux arches presque
ogivales élancent le pont vers le ciel, pour la joie des plaisanciers qui
peuvent naviguer dessous. Le « Père » de la Manga est mort le 17 juillet 2013.
Nous traversons le pont en grimpant et nous allons découvrir
les côtes de la partie extrême de l’isthme. Des îles se signalent dans la
lagune Mar Minor. Nous atteignons la Punta de los Guzmanes en marchant sur le
sable. A distance, des marais salants se profilent. Nous nous promenons le
long des côtes. A un endroit donné, dans le quartier de Veneziola, nous nous
attardons devant la villa Blanca B73 dont la magnificence dénote dans le cadre
maritime dépouillé. Durant le trajet retour, nous nous étonnons du nombre important
de constructions sur le cordon dont les deux tiers probablement sont inoccupées
durant de nombreux mois. Que d’argent investi, que de matériaux immobilisés…
heureusement que Gaïa est généreuse…
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