Nous déjeunons au restaurante Hicuri Art
Vegan sur la plaza de los Girones. Javi, un jeune homme souriant, nous
accueille. Il dépose sur la table des olives vertes, des bâtonnets de carotte et une
sauce blanche en amuse-bouche. Nous optons de concert pour des lasañas aux
légumes. Elles s’avèrent succulentes. Patrick sirote un thé Earl Grey Cumbal.
Nous sortons du restaurant avant quatorze heures. Nous marchons en
direction de l’Alhambra. Dans le quartier historique de Realejo, nous passons
devant l’Hostal La Ninfa sur la calle Cocheras de San Cecilio dont les deux
façades d’angle blanche emblématiques ornées de décorations colorées peintes à
la main séduisent les regards. Quelques minutes plus tard, je m’arrête dans la
montée pour prendre en photo sur fond de ciel d’azur la superbe façade ocre
orange aux fenêtres arquées de l’hôtel Alhambra Palace dont l’entrée donne sur
la plaza Arquitecto García de Paredes que nous atteignons ensuite après un
arrêt pour regarder la ville qui s'étend en contrebas. Nous atteignons le
Pabellón de acceso a la Alhambra. La
réservation étant obligatoire à l’avance, nous avons juste à faire scanner les
codes barres des feuilles imprimées par Patrick. Le site s’annonce féerique. La
beauté paisible et le bien-être escortent nos pas. Nous découvrons la
magnificence du « Généralife » [Jannat al-Arif en arabe, le
« Jardin de l'architecte »], le palais d'été des
princes Nasrides où la douceur de vivre au milieu de jardins évoque l’éden musulman
dans l’immanence et la transcendance divines. Durant les minutes passées hors de
ce siècle, nous sommes accompagnés par des rigoles où l’eau chante en s’écoulant avec nonchalance sans discontinuer. Les jardins intérieurs, les bassins, les
jets d’eau, les fontaines, les arches, les labyrinthes participent à la magie
du lieu. Un jeune couple me demande par deux fois, à deux endroits différents,
de les prendre en photo avec leur smartphone ; un possible album à venir
pour se souvenir de leur journée de la Saint Valentin. Le panorama alentour est
grandiose. A un moment donné, je regarde un grand jeune homme asiatique portant
un manteau mi-long ocre rouge, tel celui de Néo, alias de Thomas A. Anderson,
qui prend la pause mannequin sur le sol en tomettes rouges, décorées aux
angles de carrés vert et blanc, pour une série de photos prises par sa possible
compagne. Autre part dans le palais, un cyprès dans un jardin intimiste se
souvient des amours de Morayma et des pleurs de Boabdil. Nous sortons un peu avant quinze heures du palais après nombres de marches d’escaliers grimpées et
descendues. Nous nous dirigeons vers les Palais Nasrides qui constituèrent la résidence
des rois de Grenade ; leur construction débuta au quinzième siècle. L'accès aux Palais est autorisé à l'heure indiquée sur nos billets,
soit 15 :30. Nous passons devant les vestiges de la Medina et du Palais
des Abencerrajes… et devant le Parador San Francisco. La sierra Nevada sous une
manteline de neige immaculée se dessine nettement à l’horizon. Des oiseaux
chantent joyeusement à tue-tête dans un arbre proche du palais de
Carlos V qui abrite le musée des beaux-arts. Nous intégrons la file d’attente
pour la visite des palais Nasrides. Nous marchons sous les arcades du patio de
los Leones dont le centre, qui abrite
les jets d’eau de la fontaine aux douze lions en marbre blanc, est interdit aux
visiteurs. Le sultan Muhammad V, à l’origine de la création de ce
chef-d’œuvre, recevait sa famille et ses amis dans le patio. Lorsque Muhammad V
succéda à son père Yusuf I, il initia le Palacio de los Leones. Cette splendeur
à la beauté mystique hors du temps, d'une sensibilité et d’une harmonie
incomparables, s’amuse avec la lumière, les ombres, l'eau, les couleurs, les
sculptures remarquables, dans un embellissement à nul autre pareil qui font de
ce palais une jubilation intérieure pour les sens. Nous sommes aux premières
loges pour surprendre le Mirador San Nicolás découvert hier. Après cette
équipée dans les siècles passés dans un labyrinthe de jardins, de patios, de
galeries où les escaliers sont le souffle de l’agencement, nous nous retrouvons
à l’air libre autre part dans d’autres quartiers de la forteresse où vécut la
population résidente. Nous revenons sur nos pas pour aller découvrir l’Alcazaba,
une immense forteresse, la plus ancienne de l’Alhambra. Elle domine Grenade et la vue se
montre imprenable… Un peu avant dix-sept heures, nous achetons le livre « L’Alhambra
vue de près » dans un magasin de souvenir à côté de la Puerta del Vino. Fourbus
après une dizaine de kilomètres de marche, nous redescendons au centre-ville où
nous nous désaltérons chez El Taj Halal sur la calle Reyes Católicos. Un serveur francophone d’origine arabe nous a proposé d’une
manière courtoise depuis la rue d'entrer dans cette enclave typique
de la tradition arabe. Un thé noir et une camomille sont servis dans des
théières en argent ciselé. Nous sirotons tranquillement durant une trentaine de minutes les boissons que nous
versons à plusieurs reprises dans des petits verres décorés à la bordure jaune. Plus tard, quand nous arrivons dans la chambre un peu avant dix-neuf heures, un cadeau de
la Saint-Valentin, un candy richement sucré, nous est offert avec une carte. Nous
sortons sur la terrasse pour admirer la sierra Nevada. La chaîne de montagnes
enneigée est caressée par les derniers rayons solaires qui l’embellissent de
rose pour la Saint-Valentin...
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