Nous partons après le déjeuner pour nous rendre au « Forte de Almádena ». Nous roulons sur une ancienne route pavée qui commence où se termine nos promenades le long de la rivière. Des ruines réparties des deux côtés de la voie nous laissent à penser que la route est très ancienne. Nous arrêtons la voiture à l’entrée du chemin en terre rocailleux qui mène à la forteresse. Nous déambulons dans les ruines qui surplombent le littoral. Les vestiges trônent sur une falaise de quelque quatre-vingt mètres de hauteur. Le pont-levis ayant disparu depuis belle lurette, nous contournons les ruines pour accéder aux derniers vestiges. Nous entrons tour à tour dans deux salles voûtées encore très solides.
Le Forte de São Luís de Almádena fut édifié en seize cent trente pour protéger les thoniers contre les attaques de corsaires et de pirates. Le tremblement de terre du premier novembre 1755 et le tsunami consécutif firent peu de dégâts. Privé des réparations nécessaires, le fort parvint toutefois à subsister près d’un siècle encore. Il fut abandonné à son sort au milieu du dix-neuvième siècle après avoir été occupé durant la guerre civile portugaise. Pour la petite histoire, en août 1759, un épisode de la guerre entre les Anglais et les Français se déroula pratiquement sous les murailles du fort.
Un couple en fourgonnette escorté de trois chiens est présent sur le site. Patrick repère un sentier que nous suivons sur le haut des falaises ; la vue est spectaculaire. Nous nous approchons lentement d’une vaste maison cubique blanche construite près des falaises à la limite d’un petit ravin. Nous suivons la palissade en bois devant laquelle de jeunes arbres avec tuteur ont été plantés. Nous arrivons à la route qui mène au village de Burgau connu notamment pour la « Vale Verde International School », une école primaire privée internationale agréée de l'Algarve occidental, créée en 2002. Nous prenons à droite et, cerise sur le gâteau, nous atteignons, contre toute attente, la « Praia das Cabanas Velhas ». Je m’attarde pour suivre la voie qui mène au long portail blanc de la maison cubique mystérieuse qui affleure au ras des falaises. Nous marchons sur le sable de cette anse nichée aux pieds des escarpements rocheux aux nombreuses strates. Les flots scintillent sous la caresse des rayons solaires. Le continuel ressac me rappelle que tout est mouvement sur Terre ; la vie, c’est le mouvement. Au rythme des marées, en se retirant, les vagues dessinent de gracieuses circonvolutions aux contours irréguliers. La plus près du sable se veut un miroir pour refléter le ciel. Nous nous dirigeons vers l’extrémité est pour atteindre de gros rochers et des blocs brise-lames. Nous crapahutons lestement pour atteindre notre objectif. Le vent qui épargnait la plage souffle avec force sur la jetée plus ou moins artificielle qui avance dans l’océan. Les vagues déferlent avec vigueur contre les brisants dont certains ont été disloqués. Les flots bouillonnent dans un feu d’artifice d’écume. Tel l’éperon téméraire d’un galère barbaresque, un majestueux rocher résiste en continue à l’abordage des vagues qui tentent vainement de le faire chavirer en s’attaquant à ses flancs. Assis sur un long muret en pierres doté d’un étroit cheminement, je contemple la furie déferlante qui jamais ne s’essouffle. D’autres récifs se signalent plus loin. Patrick propose de les arpenter une autre fois. Nous revenons tranquillement sur nos pas, nous rebroussons chemin sur le sable et nous quittons la plage. Des gouttes de pluie commencent à tomber sur la route de Burgau que nous suivons dans l’autre sens pour rejoindre la voiture. Des tourterelles chantent la douceur de vivre. Leurs roucoulements sonores accompagnent nos pas. Nous arrivons chez nous vers seize heures...
Plage de Boca do Rio
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