La collation matinale se déroule agréablement dans la coquette salle du petit-déjeuner à la superbe décoration attrayante. Le ciel est bleu et le soleil brille. Un fort vent souffle. Un couple gay de l’Hérault se restaure à la table voisine. Je croque des noix et des noix de pécan du buffet avec des rondelles de banane et trois dattes Medjool. Un petit croissant termine ma collation.
Avant de quitter la chambre douze après dix heures, je dépose sur un coton-tige sur le rebord d’une fenêtre l’éphémère au vol lent et aux ailes translucides qui a passé la nuit dans la salle de bain. D’autres convives prennent leur collation devant la piscine. Toutes les chambres doivent être occupées. Nous rendons la clé à la jeune femme venue à la réception (je vois le roman Apavudia posé sur le bureau en bois), qui appelle Heidi pour nous. La jeune femme au sourire éclatant, qui nous a accueillis hier, nous souhaite un agréable voyage et remercie encore de tout cœur pour le cadeau de mon premier roman offert lors du petit-déjeuner. Je l’invite à me faire part de son ressenti sur mon roman via l’adresse mail de mon nom de plume présente dans le livre. Je conduis la première partie du voyage. Les camions sont presque plus nombreux que les voitures ; ils ralentissent le trafic en doublant. Nous prenons du carburant à midi onze à la station de l’Área de Servicio Baix Ebre Airea, sur l’autopista Ap-7. Un couple du Loiret, en camping car, prend comme nous du carburant et va déjeuner au buffet de l’aire de service. Nous nous retrouvons dans la salle du buffet couplé avec une boutique de produits variés. Le couple a séjourné à Malaga. Le monsieur parle d’un violent orage annoncé en France. Je choisis une assiette de verduras [légumes]. Patrick opte pour des spaghettis à l’huile d’olive, un hojaldre de manzana [rectangle feuilleté à la pomme] et de l’eau gazeuse. Le personnel se montre souriant et avenant. Nous déjeunons à une table vers un vitrage.
Après le repas, vers la voiture, je bavarde avec deux couples du Var qui viennent de passer un mois ensoleillé à Alicante. Nous repartons avant treize heures. Patrick prend le volant. Arrive un temps où, au sud-ouest de Barcelone, les installations de la société suisse Alpiq, qui a acheté en 2010 la centrale d'énergie espagnol Gas Natural Fenosa, se dévoilent sur une longue distance le long de l’autoroute. Nous doublons un camion à l’enseigne Piccart, avec un « t ». Je m’interroge sur l'activité de la société. Patrick pense à Jean-Luc Piccard qui boit du thé Earl Grey sur le vaisseau Voyager. Je verrai dans la soirée que la société Piccart fabrique des aliments pour animaux depuis 1953. Depuis sa fondation, Piensos Picart SA n'a cessé de se développer et de s'étendre pour devenir une entreprise d'envergure nationale avec une présence dans plusieurs pays européens et dans le bassin méditerranéen. Nous doublons des camions de la société de transport international de marchandises De Rijke Transportes Logística España Sl ; je pense à notre ami hollandais Marcel, qui porte le même nom sans le « e » à la fin, qui nous avait invité en 2007 dans son Riad à Zagora au Maroc. Il vit sur l’île de Lombok en Indonésie où il possède le complexe hôtelier Puri Mas. Lombok est une île volcanique située en mer entre les îles de Bali et de Sumbawa. Plus avant, le moteur d’un camion qui a explosé répand une fumée noire intense en stoppant le trafic dans l’autre sens. Des dizaines de camions forment une file indienne quasi continue. Le nœud routier de Barcelone ralentit nettement notre allure. Nous arrivons à Granollers vers quinze heures. La souriante Ellie nous accueille à l’hôtel Augusta Vallès et nous attribue la chambre 118. Son prénom, aux origines grecques, signifie « éclat du soleil ». Nous nous installons. Nous sirotons une boisson chaude, avec un carreau de chocolat, avant d'aller nous promener dans les chemins alentour. Nous revenons par un sous-bois qui mène à la piscine. Nous regardons la table d’orientation de l’hôtel, situé au pied du versant nord d’une chaîne de montagnes côtières, qui bénéficie d'une vue plongeante sur une plaine agricole. Lors de la promenade, nous avons vu dans le panorama (et entendu) le Circuit de Barcelone Catalunya [Catalogne] de Montmeló, ouvert en 1991, qui s'est positionné comme l'un des meilleurs circuits de vitesse permanents, accueillant année après année les Grands Prix de F1 et de Moto GP. Après une heure de promenade, nous sommes de retour dans la chambre. Chacun vaque à ses occupations…
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