dimanche 11 septembre 2022

Hier... Découverte des vieux quartiers de Colmar et rencontre avec Mélodie…

    Nous partons après le déjeuner pour Colmar, la préfecture du Haut-Rhin. Nous sommes accueillis à notre arrivée par la statue de la Liberté qui trône dans un rond-point. La Cuore est garée dans le parking couvert Saint-Josse. Nous marchons à la découverte des vieux quartiers dont les maisons rivalisent de beauté et d’originalité. Nous sommes sous le charme d’antan du quartier de la « Petite Venise », nous admirons les berges et les maisons alsaciennes colorées à colombages bordant la rivière la Lauch. Autre part dans les vieux quartiers, après la traversée du séduisant quartier des Tanneurs, nous nous attardons devant la maison Pfister construite en 1537 grâce au rêve du chapelier fou Jefferson, non ! grâce au rêve du chapelier Ludwig Scherer qui fit fortune avec le commerce d’argent dans le Val de Liepvre. Avec un parfum médiéval, elle contribua à la renaissance architecturale de Colmar. Son superbe oriel d’angle à deux étages, sa galerie en bois, sa tourelle octogonale, ses peintures murales représentant des scènes bibliques et profanes, constituent un des joyaux du vieux Colmar. La maison Scherer porte de nos jours le nom de la famille qui la restaura et l’occupa de 1841 à 1892. Plus avant dans la rue des Marchands, nous entrons dans la librairie « Lire et Chiner ». Une caverne d’Ali Baba où les rayonnages croulent sous les livres d’hier et d’aujourd’hui. Je m’attarde devant ceux de la Bibliothèque Verte. Nous continuons de flâner. Nous longeons l’ancienne chapelle Saint-Jacques qui servit autrefois comme Hôtel de ville et comme Corps de garde (maison de police) dès 1575. Nous prenons le temps d’admirer la loggia décorative, créée dans les années suivantes, qui permettait au Magistrat de prêter serment et de prononcer les condamnations. Nous contournons la cathédrale en rénovation.

Dans la rue des serruriers, proche de la place de la cathédrale, je m’arrête devant une dame au costume d’inspiration Pierrot noir et blanc, le visage grimé en blanc, juchée sur un marchepied une marche pliant en polypropylène rouge, parapluie noir ouvert, chapeau noir, gants noirs et baskets blanches, qui exprime l’art de la pantomime devant les passants. Son radieux sourire m’invite à lui donner quelque maravédis. Nous bavardons une trentaine de minutes comme si nous nous connaissions de longue date. Je reçois des confidences et j’en révèle. Je lui propose de lui offrir mon premier roman. Elle écrit son adresse et son téléphone sur le dos d’une photo représentant ses pieds sur le tissu mauve qui couvre partiellement le marchepied. Elle est présente à cet emplacement jours et dimanche depuis belle lurette. Patrick se joint à nous quand elle s’adresse à la cantonade en l’appelant par son prénom. Des passants la saluent en lui souriant. Nous retenons mutuellement des sentences que nous avons prononcées, comme « la simplicité, c’est devenu compliqué ». Nous nous quittons dans la joie…

Au gré de la fantaisie de nos pas, nous côtoyons le Village Hansi et le musée de l’illustrateur dans la rue des Têtes, situés en face de la Maison des Têtes édifiée en 1609 grâce au rêve d’Anton Burger. Bâtisse cossue et élancée vers le ciel, elle tient son nom des cent six petites têtes humaines ornant sa façade. Alors « Stettmeister », maître de la ville, Anton fit apposer ses armoiries. La Maison des Têtes passera ensuite de main en main pour arriver dans celles d’Éric et Marylin Girardin qui, en lieu et place de son premier restaurant dirigé en son temps par Gustave Ehretsmann avant d’être repris par la famille Edel-Graff, ont ouvert une brasserie. La façade du bel édifice de la Renaissance allemande est richement décorée et ornée d’un extraordinaire oriel sur trois étages. Les découvertes se succèdent plaisamment. Nous arrivons devant l’entrée du musée Bartholdi. Auguste (1834-1904), créateur colmarien du Lion de Belfort en 1880 et de la statue de la Liberté six ans plus tard, ignore qu’en 1922 un musée lui a été dédié dans sa maison natale. En 2004, pour le centième anniversaire de sa mort, une réplique en résine de la statue de la Liberté, haute de douze mètres, fut installée au nord de la ville en son hommage. Nous continuons notre marche dans les vieux quartiers et nous allons ensuite à la brasserie l'Amandine, sur la place de la Cathédrale pour des instants de détente gourmande. Mélodie a quitté la scène. Patrick savoure une part de tarte poire amande avec un Earl Grey Eilles. Je prends plaisir à déguster une forêt noire avec un rooibos de la même marque allemande. La pluie se met à tomber, la terrasse se vide et la salle se remplit. Une trentaine de minutes s’égrènent dans le bien-être. Mélodie disait que le bonheur est un leurre ; seuls le bien-être, la joie et la détente sont concrets. La salle est pleine, le brouhaha important, nous sortons et nous prenons la direction du parking.

Pour la petite histoire, en octobre 1753, Voltaire arriva à Colmar pour œuvrer sur ses Annales de l’Empire auprès des conseillers français du Conseil souverain et de leurs riches bibliothèques. Il désirait également suivre les opérations typographiques de son ouvrage aux presses de J.F. Schoepflin. Il trouva à se loger chez Madame Gall, femme du bourgmestre, dans une maison nobiliaire du quinzième siècle, reconstruite en 1609. Son séjour de treize mois fut mouvementé en raison de ses démêlés avec les frères jésuites très influents dans la ville qui s’opposaient à ses œuvres philosophiques.

En chemin, une phrase se dévoile sur l'angle d'un mur blanc et nous interpelle ; son sens est ambigu : « Et si on osait faire terre le bonheur ? ». Nous payons moins de quatre euros pour trois heures de stationnement ; la machine nous rend vingt centimes en trop. Nous nous rendons à l’Eau Vive sur la rue Louis Blériot à Colmar ; un magasin Mobilier de France jouxte la boutique bio. Patrick trouve du lait de riz The Bridge à un prix étonnement bas. Caroline nous accueille à la caisse. La sortie de la zone commerciale aboutit au rond-point de la statue de la Liberté. Nous retournons à Breitenbach. Nous prenons du carburant à la station du Super U de Villé. Le  litre s'affiche à un euro quarante. Le prix du carburant serait-il en train de revenir à la « normale » ! Nous arrivons chez nous vers dix-huit heures…





































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