Le ciel est bleu et le soleil
brille. Nous déjeunons à la terrasse du sixième étage. Des kiwis, quatre
abricots, de la salade de fruits (morceaux de kiwis et de pêche), des pruneaux
et des raisin secs. Je croque des pistaches, des amandes et des noix brésillées
avec des dattes… et des myrtilles proposées par Kristina, une charmante
serveuse. Une dame blonde à une table voisine, vêtue d’une ample longue robe en
léger coton uni, se restaure par petites étapes ponctuées d’instants sur son
smartphone. Je
m’installe à l’ombre sur le balcon pour œuvrer sur l’ordinateur. Le ebook espagnol est validé par KDP. Nous quittons l'hôtel vers onze heures trente. Notre
dessein est de déjeuner dans Plaka. Dans la vitrine d’un commerce près de l’hôtel,
j’admire un étui coloré
aux motifs géométriques en relief pour ordinateur, de la marque Pijama muni d'une fermeture à
glissière. Nous traversons la place Syntagma très animée. En chemin, dans la
ruelle Iperidou,
nous passons à midi devant le restaurant Kimolia.
Nous sommes conquis par le « Café d'art à la craie »,
une possible traduction de « Kimolia », où toute la décoration,
extérieure et intérieure, est faite à la main, colorée à la main, dans une œuvre
unique de charme et de beauté. Nous entrons et nous prenons place dans l’encadrement
d’une porte-fenêtre où une courte table turquoise a été installée. Nous
regardons la rue et la terrasse où un jeune homme et une jeune femme déjeunent
tout en consultant régulièrement leur smartphone. Le garçon prend un appel qui
dure une vingtaine de minutes. Il parlait grec avec sa compagne et anglais au
téléphone. Une charmante jeune fille, avec un piercing qui passe par la
columelle du nez, apporte deux verres d’eau. Katherine, la patronne, prend la
commande. Nous optons de concert pour une salade grecque. Patrick commande un
thé Earl Grey. J’ajoute une part de tourte maison à la pâte feuilletée garnie aux
épinards, recouverte d'une abaisse croquante et dorée. Pour la petite histoire,
la craie blanche que Katherine a vu pour la première fois en première année du
primaire fut magique. Un nouveau monde s'ouvrit alors à son esprit d'enfant qui
s'extasiait de voir les mots prendre forme sur le tableau. La craie avait sa
propre voix, son propre parfum qui flottait dans la salle de classe. La craie fut
son premier amour d'enfance. Avec elle, Katherine écrivit ses premiers mots et dessina
ses premières images. Au fil des années, la craie est devenue stylo, puis
pinceau, pour cette amoureuse des mots, de la couleur et du savoir… Les mets
sont appétissants et la tourte vraiment délicieuse. En fin de repas, je me
rends aux toilettes pour le rincer les dents. Je m’attarde devant un piano noir
dans une arrière salle qui fait la part belle à la couleur rouge. Avant de
partir, je prends quelques photos de la décoration intérieure. Alice du Pays
des Merveilles aurait sûrement été fascinée en déjeunant dans ce cadre
enchanteur. Nous saluons nos deux hôtesses et nous reprenons notre chemin vers
Plaka. A quelques pas du restaurant, un chat, au pelage roux, noir et blanc, qui
me rappelle notre chatte Choupette, se prélasse sur le trottoir. Une église aux
deux séduisants clochers en pierres rainurées retient mon attention. Nous
retournons dans la boutique Modous T-Shirt, au numéro 117 Adrianoy, ouverte
aujourd’hui, exploitée par deux frères qui alternent leur présence. Patrick
achète au frère rencontré dimanche un sweat souple à
capuche en coton de couleur vert nuagé, libre de boutons et de fermeture sur l’avant.
Nous bavardons en mélangeant l’anglais et le français. Un couple gay américain a
détaillé hier au frère la croisière que nous allons vivre dès demain ;
étonnant ! Nous saluons le sympathique commerçant et nous poursuivons
notre flânerie. Nous nous attardons devant la 74ème école primaire d’Athènes
fondée en 1875-1876.
Plus
avant, nous nous attardons devant une vitrine qui montre un Ulysse
ithyphallique. Pour la petite histoire, arriva un temps où Ulysse approcha avec
son navire de l'île des Sirènes dont les chants ensorcellent les hommes.
L’équipage roula la voile, la mit dans la cale et frappa de leurs rames la mer
écumante. Ulysse pétrit un gros morceau de cire pour le rendre tiède et mou. Il
boucha ensuite les oreilles de ses hommes et leur ordonna de l'attacher au mât.
Quand le navire arriva à portée de l'île des Sirènes, elles lancèrent
par-dessus les vagues les notes de leur chant harmonieux :
« Viens, grand Ulysse,
Héros au faîte de ta gloire,
Arrête, immobilise ton vaisseau
Et écoute notre histoire douce comme le miel.
Tourne cette noire proue vers le rivage ;
Goûte aux doux délices
De jours et de nuits remplis de magie
Qui ne sont destinés qu'aux héros.
Nous connaissons ton noble passé,
Nous connaissons ce que réserve l'avenir.
Arrête-toi un moment avec nous, et repars ensuite,
Un homme content, un homme plus sage. »
Sous le charme incontrôlable du chant des Sirènes,
Ulysse, pris d'un grand désir sexuel ardent, cria, somma, vainement, ses hommes
de le détacher lesquels tirèrent plus fort sur leurs rames pour faire avancer
le navire pour mettre Ulysse hors de portée de voix. Le danger écarté, les
hommes enlevèrent la cire de leurs oreilles et détachèrent Ulysse du mât…
Nous cheminons plaisamment le long des boutiques inombrables de Plaka. Je m’attarde devant un magasin de musique dont la devanture montre des instruments colorés. Le long de la rue Adrianoy, au numéro 88, nous nous attardons devant la boutique ethnique Sun Beam qui vend des vêtements népalais. Je me laisse séduire par une chemisette patchwork. Le vendeur, Eleftheriou Aggelos, parle le français et nous donne des indications pour l’entretien. Nous le remercions et nous poursuivons nos découvertes. Un chat noir et blanc se prélasse au pied d’un arbre. Nos pas nous conduisent sans le savoir devant la cathédrale d’Athènes, sur Mitropoleos, dont le parvis est entièrement couvert de dallage. Nous entrons brièvement, car l’intérieur est sombre. Un pope se signe devant diverses icônes. Dehors, une jeune femme avec une poussette fait des mouvements religieux avec une main en côtoyant l’édifice. Les croyances humaines sont nombreuses. A coté de la grande cathédrale, l’église de style byzantin de la Vierge Gorgoepíkoos et Saint-Eleuthérios semble minuscule. A proximité de ces deux lieux de culte, nous nous installons à la terrasse du bistrot « Le Petit Village » dans la rue Fokionos. Tout en regardant défiler les passants, nous savourons un brownie maison au chocolat avec sa boule de glace vanille en sirotant une boisson chaude. Les trois jeunes femmes qui fument à ma gauche changent de table, par empathie, pour s’éloigner de nous. Je fais un Wai en remerciement. Après des instants de détente gourmande et de farniente, je me rends aux toilettes. L’activation de l’eau du robinet se fait par une pédale, ingénieux et économe. Nous reprenons la marche. Nous arrivons sur la grande rue commerçante Ermou. La façade ouverte et attrayante du magasin Pop-Air nous invite à entrer. L’offre estivale est séduisante et variée. Nous la découvrons. Patrick achète un tee-shirt et je craque pour une chemisette aux divers coloris avec des oiseaux. Quelque peu fourbus après les nombreux kilomètres parcourus dans la ville depuis notre arrivée, nous décidons de revenir tranquillement à l’hôtel. Je prends des photos quand je suis séduit : le Bistrot Louis sur Kalamiotou où un couple gay entre deux âges se détend en terrasse, un des magasins de tissus Ifasma dans la même rue, l’entrée de l’hôtel Small Funny World, une ruelle adjacente où arrive un homme dont le marcel coloré affiche les mots interrogatifs « Got what it takes », peut-être « Avez-vous ce qu'il faut ? ». Un séduisant clown, le musée d'Histoire nationale d'Athènes au parvis à colonnade, une ancienne balance de pesage dans une vitrine, un atrium couvert avec des figurines de gymnastes sous la verrière, une superbe moto, une séduisante ruelle près de chez nous, deux photos de notre hôtel et une de nos emplettes complètent les derniers clichés…
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