En arrivant dans la salle du petit déjeuner au sous-sol, la jeune femme présente à l’accueil nous demande le numéro de la chambre et dirige ensuite un petit pistolet vers notre front pour contrôler la température corporelle. Il s’agit d’un geste de routine, car elle repose son appareil sans regarder l’écran de contrôle. Nous avons remarqué que le port obligatoire de gants pour les clients a disparu depuis notre précédente traversée de l’Espagne en octobre 2020. Nous prenons place à une table carrée à l’un des angles de la salle vers un puits de lumière. L’eau d’une fontaine s’écoule le long d’un muret en pierres. Je remarque que les aliments du buffet sont presque tous sous film plastique alimentaire transparent, pour... ? Un autre exemple de l’interprétation des décrets espagnols qui varie d’un hôtel à l’autre. C’est chaque fois différent et le coronavirus, si sa présence est encore d’actualité, doit pouffer de rire. Les oléagineux, les fruits secs et les céréales proposés sont isolés dans de petits pots en verre munis d’un couvercle en plastique. Les plats chauds et les viennoiseries sont servis par une jeune employée isolée derrière un vitrage. Que de précautions pour ménager les Politiques et pour se garantir des risques d’un coronavirus annoncé comme bénin par l’Oms dès le début de la crise. Outre mon petit déjeuner coutumier, je savoure un croissant nature. Nous quittons l’hôtel vers dix heures quinze après avoir salué Sara, chaleureuse… et souriante sous son masque. Je prends place au volant. Nous rejoignons l’autoroute AP-7. La circulation s’intensifie progressivement. Les camions sont toujours aussi nombreux. Outre ceux de Primafrio, je vois ceux de Isabel Alonso, une société espagnole de transport fondée en 1999 ; ses installations sont situées dans la ville d'Antas, dans la province d'Almería, au sud-est de l'Espagne. A midi, nous prenons à Vila-seca le premier ticket d’autoroute. Une dizaine de minutes plus tard, nous effectuons un plein de carburant sur la commune de Castellbisbal, à la Porta de Barcelona en Catalogne. Un peu plus tard, nous prenons une bretelle de sortie pour déjeuner. La voiture est garée devant un champ planté d’arbres. Je mange un avocat mûr avec avec des crackers à l’avoine, des carottes râpées et des tomates cerises. Patrick remarque une borne-fontaine en fonte qui me permet de me rincer la bouche. Un jeune conducteur barbu prend de l’eau pour son camion Campojoyma, une entreprise de fruits et légumes bio de l’agriculture traditionnelle créée il y a quatorze ans à Almeria en Andalousie. Après le repas, Patrick prend le volant. Lors du contournement de la ville tentaculaire de Barcelone, je fais la remarque que la population mondiale est probablement la même avant et après le passage du Sars-Cov-2, si ne n’est plus. L’Espagne étant annoncé comme l’un des pays les plus touchés par le coronavirus, le trafic routier, digne du bourdonnement d’une ruche tant le nombre de voitures et de camions est presque à saturation, témoigne que les Espagnols sont bien vivants. Des véhicules débouchent des quatre voies sans prévenir comme si la vie dépendait des secondes que les conducteurs vont gagner. Le règlement du second ticket d’autoroute, pris au Peatge de La Roca à La Roca del Vallès, est effectué à quatorze heures trente. Nous passons la frontière cinq minutes plus tard. La circulation est normale et aucun signe d'un contrôle quelconque n’apparaît. Dix minutes se sont écoulées quand nous prenons à Le Perthus le premier ticket d’autoroute ; les véhicules sont contrôlés. Un policier demande à Patrick d’où nous venons et où nous allons. Il demande si nous vivons à Perpignan. Patrick dit non. Il dit que nous retournons chez nous. Le policier demande où nous habitons. Patrick répond en Haute-Savoie. Le policier demande s’il a un test pcr. Patrick dit non. Le policier lui dit alors : « Vous pouvez y aller ». Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons à Hôtel Kyriad Perpignan Sud, après avoir demandé notre chemin à un gamin souriant aux joues joufflues qui s’amuse avec un autre enfant. La sympathique, chaleureuse et accueillante Shara nous accueille à l’hôtel Kyriad et nous attribue la chambre 105. Nous nous installons, nous sirotons un thé et nous allons nous promener. Nous nous dirigeons vers le supermarché Auchan Porte d'Espagne pour effectuer des courses. Patrick nous guide grâce au plan de son iPhone. Le magasin est immense. Il y a beaucoup de clients en ce jour de l’Ascension. Tout comme moi, des clients portent le masque sous le nez. Nous prenons notamment des yaourts Alpro cerises, le mensuel Le Monde Diplomatique et un sac de commissions coloré. Celia nous accueille à la caisse et nous indique où se trouve un distributeur de billets dans le centre commercial. De retour à l’hôtel, nous offrons une boîte de bonbons de chocolats à Shara pour la remercier de son accueil exceptionnel ; elle nous avait aussi indiqué la présence d’un lac pour notre promenade…
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