jeudi 22 juillet 2021

Sépulture mardi 20 juillet de mon cousin Christian Garcin...

 Christian est né le mercredi 1er mars 1961 et ce fut la joie ce jour-là pour ses parents ; car une vie nouvelle est toujours une joie aux yeux de Dieu.

La rivière vivace de vie qui coulait au fond du cœur de Christian s’est tarie sans qu’il ait pu naviguer dans la douce et joyeuse paix de l’esprit, toutefois, comme l’effet papillon, nul ne sait si les vagues de sa rivière n’ont pas touché nombre de vies quand elle sillonnait la vallée des vivants dont certains avancent comme des somnambules dans une illusion de réussite et de certitude.

L’écrivain Christian Garcin a écrit :  « La fiction permet de penser la complexité du monde intérieur face à celle du monde extérieur. »

Quelles traces ont laissé dans nos vies celle et ceux qui sont partis ? Quelle trace laissera Christian dans nos vies ? Que portons-nous de ce qu’il a fait ou, au contraire, de ce qu’il n’a pas pu réaliser ? Que laisserons-nous à notre tour sur cette Terre le moment du départ venu, Terre où nous ne faisons que passer ?

Tout ce que nous pensons construire solidement finit par s’user ou par disparaître, tandis que, ce qui est fragile, éphémère et faillible, laisse paradoxalement des traces indélébiles dans le monde. La buée des existences passées ne s’évapore pas : elle souffle dans nos vies et nous mène là où nous ne pensions jamais aller.

Peu importe le nombre d'années passées sur Terre, peu importe les grandes oeuvres du défunt, sa vie compte, elle restera à jamais inscrite dans les Annales du Temps.

Pour finir, voici un petit conte à penser :

Ce fut dans le jardin d'un asile que je rencontrai Benjamin, un jeune homme au visage agréable, animé et éclatant de santé. Je m'assois sur  le  banc à  côté  de  lui et  lui demande : « Pourquoi  êtes-vous là ? »

Surpris, Benjamin me regarda et me répondit le regard dans le vague : « C'est une question directe et pertinente. Cet asile paisible, à l'écart des "normes" de la société uniformisante qui étouffe l'individualité, est un refuge contre l’oppression pour échapper au carcan familial, sociétal et pour libérer les tourments du cœur. Comment vivre sa propre vie quand les autres veulent la diriger ? Mon père voulait faire de moi sa propre reproduction et mon oncle aussi. Ma mère voulait faire de moi l'image de son illustre père. Ma sœur élevait son mari, un politicien, au rang du parfait exemple que je devais suivre. Mon frère pensait que je devais être comme lui, un athlète accompli. Mes professeurs de philosophie, de musique et de mathématique étaient, eux aussi, déterminés, et chacun d'eux voulait faire de moi quelqu'un d'autre à l'image de leurs certitudes. Pour toutes ces raisons, je suis venu en ce lieu hors du tourbillon frénétique des impératifs, des choses à faire et de la vaine agitation de la société. Je trouve que la vie est plus saine ici. Au moins, je peux être moi-même. Je vis ici des moments privilégiés hors de ce tourbillon pour rencontrer mon Soi et mon âme d'enfant. Ici, pas de jugements, juste le plaisir d'être authentique. » Il se tourna ensuite vers moi et me dit : « mais, au fait, dites-moi, est-ce que ce sont la réflexion et votre libre choix qui vous ont conduit jusqu’ici ? » Et je répondis : « Non, je suis un visiteur. » Il me dit : « Ah ! vous êtes l'un de ceux qui vivent dans l'asile de l'autre côté du mur ! »

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