« Bonjour Arlette,
Je séjourne actuellement à Montpellier avec mon mari Patrick. Alors que je m’apprêtais à t’envoyer le livre « La preuve du paradis » d’Eben Alexander, suite au décès de Gilbert le mardi 12 décembre 2017, je découvre fortuitement que tu es morte le mercredi 25 janvier 2023.
Mes yeux se brouillent, des larmes coulent et roulent sur mes joues. Je te revois quand nous travaillâmes au magasin. Nous avons œuvré ensemble durant dix-sept années de 1978 à 1995. Avant mon entrée dans la vie professionnelle, je t’ai souvent côtoyée puisque tu es entrée dans le commerce familial en 1969. De beaux souvenirs de mon adolescence avec toi remontent à la surface de ma mémoire, certains avec Marie-Claire et Joëlle. Tu m’as écarté de ta vie après ton départ en retraite le vendredi 30 juin 1995 en me rendant responsable des conséquences du comportement de la gérante, ma mère, envers toi, durant ton parcours professionnel, notamment après la longue grève qui avait ébranlé la société familiale. Après ton départ en retraite, durant plusieurs années, je t’ai envoyé un cadeau pour ton anniversaire et une carte de vœux… sans jamais recevoir aucun signe de ta part. J’ai le cœur lourd.
J’ai renoué contact avec toi, et Gilbert, dans les mois qui ont suivi l’arrêt de mon activité professionnelle en 2005. Tu as été ma seule collègue de travail et nous nous entendions bien. Vous avez déjeuné au dôme avec nous. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois chez toi à Annemasse. Et puis, la rancœur, le ressentiment, liés à ton passé ont été les plus forts et le contact a de nouveau été coupé. Dès lors, et bien auparavant, mes pensées se sont envolées de temps à autre vers toi, avec des pincements au cœur, dans une certaine incompréhension, car je pensais naïvement, les années passant, que tu allais te rendre compte de mon « innocence » envers toi. Simple employé comme toi, sans jamais devenir cadre, j’ai travaillé dans l’ombre de ma mère avec laquelle j’ai été régulièrement en conflit quant au fonctionnement du magasin. Une année, en réunion de bilan, j’ai proposé de te donner une prime de bilan suite à l’excellente année que nous avions connue au niveau du chiffre d’affaires et des bénéfices. La gérante a refusé catégoriquement. Ce fût sans appel.
Suite à un rêve « prémonitoire » le dimanche 28 janvier 2018, je t’ai envoyé une carte depuis Madrid avec le message : « Bonjour Arlette, Ta présence à mon côté dans un rêve la nuit passée m’a permis d’apprendre la mort de Gilbert survenue le mardi 12 décembre dernier. Quel que soit ton ressenti envers moi, je tiens à te faire part de mon chagrin. Mes pensées affectueuses accompagnent cette carte. Patrick se joint à moi. Amitiés. André ». J’ignore si tu l’as reçue.
Je t’écris aussi cette missive spontanée du cœur, pour me libérer d’une fausse culpabilité envers toi, car avec le recul, j’ai compris que je n’étais responsable de rien. Tu lis peut-être cette missive derrière mon épaule dans la magie de l’invisible de la vie. Mon cœur est oppressé en écrivant ces lignes. J’ai souvent été dans l’incapacité de saisir la signification de ton attitude envers moi. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours gardé un excellent souvenir de toi et du temps que nous avons passé ensemble, avant et après 1978. J’avais rêvé de vous offrir une croisière à Gilbert et à toi, et de la partager nous quatre avec Patrick, mais devant la « détérioration » de ma tentative de renouer avec toi, j’avais baissé les bras. À aucun moment, je n’ai eu un quelconque ressenti négatif en vers toi. J’ai toujours eu de belles pensées.
Après ma mort, j’espère avoir le plaisir des retrouvailles dans la joie et la richesse de ce que nous avions vécu ensemble.
Bien à toi,
André »
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