Le petit déjeuner se déroule dans l’espace du rez-de-chaussée de l'hôtel. Des enfants en nombre et de beaux garçons enchantent mon regard. Je commence ma collation par des fruits : deux kiwis mûrs, une pomme Golden épluchée, des grains de raisin noir et des rondelles d’une banane très mûre avec des amandes. Deux petits escargots aux raisins, deux beaux croissants, l’un savouré avec du beurre doux et l’autre avec du beurre demi-sel. Après les viennoiseries, je croque un demi-quignon de baguette toasté et tartiné de beurre demi-sel ; la tranche de pain du frère cadet d’un beau jeune homme à la longue frange sur le front côtoie la mienne dans le petit appareil poussif qui réclame sa retraite. Le cadet saupoudre du sucre glace sur sa tranche de pastèque, son croissant et ses grains de raisin. Dans la matinée, je retiens deux citations de Raymond Vincent « La plus grande merveille qui est en nous, c’est notre potentiel créateur » et de Marcel Jouhandeau « La bonne humeur est le paradis dont chacun dispose et qu’il peut distribuer à l’entour à l’infini », publiées par Patrick sur un de ses blogs. J’envoie un mail à notre amie Joie avant d’éteindre l’ordinateur. Nous quittons le Novotel vers onze heures quinze. Nous vérifions si le restaurant repéré sur Internet par Patrick est bien ouvert. Nous marchons ensuite le long des quais de la Seine avant le déjeuner. Jean-Pierre nous accueille au restaurant « Au Bureau » sur les quais dans l’Espace des Marégraphes. Nous prenons place en terrasse au bord de la rambarde métallique avec vue sur la Seine. Le soleil brille et les nuées défilent. Le bateau Viking Kari, qui tient son nom du dieu nordique du vent du nord, fils aîné de l'ancien géant Fornjot, passe devant nous en direction d’Honfleur. Nous sommes surpris de le voir naviguer dans l’autre sens dans les minutes suivantes. Peut-être les passagers ont-ils déjà fait une excursion en car à Honfleur ! Nous optons de concert pour une Flam’ Veggie, une spécialité alsacienne. Une famille déjeune à une table voisine. Les deux fillettes portent des robes de féerie ; la famille s’est peut-être rendue dans un parc d’attractions. Les mets, servis avec des pommes de terre grenaille rissolées, sont savourés. Je vois Jean-Pierre souriant très à l’aise avec les clients ; il a toujours un petit mot pour faire plaisir. Un thé Earl Grey et une camomille Kusmi tea sont sirotés en fin de repas. En allant aux toilettes, j’admire la grande salle du restaurant à la superbe décoration d’inspiration irlandaise. Le bar magnifique occupe toute une partie de la salle qui se continue dans un autre espace. En partant, nous remercions Jean-Pierre avec un beau pourboire ; il se touche le cœur dans un élan d’émotion très vite contenu. Nous prenons la direction de l’hôtel pour partir vers la nouvelle étape. Nous prenons du carburant après quatorze heures dans l’aire de Bosc Mesnil sur l’autoroute gratuite A28. Le litre d’E10 est à 1,779€. Le Château de Rambures, situé près de Blangy-sur-Bresle, restauré durant de nombreuses années par le Comte et la Comtesse de Blanchard, s’annonce juste avant d’entrer dans le département de la Somme en région Picardie. Nous prenons vers Abbeville l’autoroute 16, payante cette fois. Le château de François, Manoir de Croquoison, est proche. Plus avant, un panneau touristique vante le site de Valloires. Nous entrons à quinze heures dans le département du Pas-de-Calais. Le panneau touristique de Berck-sur-Mer me renvoie dans le passé ; j’avais participé dans les années quatre-vingt au paiement d’une opération chirurgicale, annoncée de la dernière chance sur l’annonce à laquelle j’avais répondu, pour une jeune polonaise venue ensuite en rééducation à Berck dans l’hôpital réputé. Par la suite, j’ai correspondu longtemps avec Marta. Nos échanges se sont arrêtés quand je lui ai parlé de mon compagnon de vie Patrick. Ses croyances très catholiques ont probablement participé à son silence. Le ciel est presque entièrement bleu. Patrick compte nombre de véhicules immatriculés UK. Les probables touristes vont prendre le ferry à Calais ou vont traverser le tunnel sous la Manche. Quelques kilomètres avant le viaduc de Quehen, long d’un peu moins d’un demi-kilomètre, nous traversons un tunnel sur la plaine, étrange ! Aucune montagne sur le tunnel, juste la campagne. Patrick se demande à qui a profité cet ouvrage inutile au premier abord. Nous quittons l’autoroute après quelque soixante-dix kilomètres parcourus, et nous payons 8,70€ à la gare de péage de Boulogne. Plus avant, nous voyons un panneau qui annonce le tunnel sous la Manche. Nous arrivons à Sangatte avant seize heures ; le ciel est grand bleu. Le point d’arrivée de l’Eurotunnel se trouve à une heure à pied de notre lieu de résidence. Nous voyons arriver Delphine en voiture qui vient nous donner les clés de notre nouveau chez-nous temporaire. La maison de plain-pied, au parfum de cottage anglais, est lumineuse. Nous en faisons le tour avec Delphine. Une boîte de Délices en chocolat de Belgique nous est offerte avec de l’eau plate et de l’eau San Pellegrino. Après le départ de notre hôtesse, nous déchargeons la voiture et nous commençons à nous installer. Après une pause-détente, nous allons à la proche boulangerie du village. Nous achetons un pain noir. Nous effectuons ensuite des courses au Carrefour City situé à deux minutes à pied de chez nous. Au retour, nous continuons de nous installer. Après le dîner, nous allons nous promener sur la plage de Blériot située à moins de trois cents mètres à vol d’oiseau. Le soleil couchant s’amuse à allonger nos ombres et celle d’une mouette sur le sable très fin ocre blond devant nous. Une autre mouette est morte sur le sable. Un château de sable éphémère ressemble à une petite forteresse. Un bateau de la compagnie Irish Ferries s’éloigne. Deux autres bateaux traversent l’horizon baigné du soleil couchant. Des petites cabanes de plage, presque toutes blanches, s’alignent le long de la plage. Certaines petites terrasses sont animées. Nous revenons sur nos pas. En quittant la plage, nous voyons une dame qui lit un livre devant sa cabane en forme de deux pans de toit en bois inclinés. Dans la rue des Dunes, Franck et Caroline ont baptisé leur maison mitoyenne « L’Effet Mer ». Le gîte en face de chez nous porte le nom « A la Dolce Vita »…
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