Dans la matinée, nous allons découvrir le marché hebdomadaire du lundi de Carentan les Marais. J’achète trois paires de chaussettes à deux euros. Nous nous laissons tenter par une séduisante brioche du Vast. Le marché est vaste et des personnes font la queue devant les étals de fruits et légumes.
Nous partons après le déjeuner pour le
village de Saint-Vaast-la-Hougue. Nous arrivons à destination vers treize heures
trente. Je m’attarde devant la superbe et attrayante façade d’angle de l’hôtel
Les Fuchsias. Nous nous dirigeons vers les deux jetées. Nous côtoyons la
Chapelle des Marins dont les premières pierres furent posées il y a environ
mille ans. Des bateaux sont en cale sèche. Nous avançons sur la jetée de
gauche, l’ouïe bercée par le clapotis des vagues qui se brisent et par le chant
des mouettes qui glissent sur les ailes du vent. Des enfants lancent leur filin
de pêche. Parvenus au phare où le bateau Tomahawk est amarré, nous faisons demi
tour. Nous cheminons ensuite sur l’autre jetée plus longue qui mène au Fort de
la Hougue dont la tour Vauban se voit de loin depuis des lustres. Nous suivons
le sentier qui court le long des remparts. Le site est magnifique et le
parcours intemporel nous offre des instants de beauté et de plaisantes
découvertes. Un petit chemin descend vers l’eau et dévoile une belle vue de la
tour. Les remparts riches de plusieurs échauguettes donnent leurs faveurs à la pierre et au bois. Des arbres aux troncs inclinés nous font une haie
d’honneur. Nous longeons les murailles. Nous atteignons la proue du vaisseau de
pierre de la forteresse et nous « marchons » sur les flots en foulant une étroite
bande en pierres, circulaire par endroits, qui constitue une fortification supplémentaire
pour défendre la forteresse. Je tiens la main de Patrick sur la dernière longue
fortification, très étroite, pour pallier le vertige qui me brouille un peu la
vue. Plus avant, sur la jetée en terre, un papa new-yorkais, son fiston et leur
chien vivent un temps de farniente au bord de l’eau. Nous allons ensuite dans
l’enceinte du fort dont la Marine Nationale a ouvert les portes pour le
week-end du quinze août. Nous traversons un des deux ponts dormant qui enjambe
le fossé le long de la haute escarpe entourant une partie de la forteresse. Pour entrer, nous payons cinq euros
par personne aux bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer ; les
fonds recueillis serviront à la maintenance de leur matériel. Nous nous
contentons de la vue depuis la partie basse de la tour qui surplombe le paysage,
laissant à d’autres le plaisir de grimper les marches accédant au faîte de la
tour à quelque vingt mètres du sol. Nous revenons ensuite tranquillement au
centre bourg en marchant le long de la jetée. Le superbe camion rose de la
confiserie Bozec s'est installé, comme c'est le cas depuis maintenant quarante
ans chaque été, sur le quai Tourville. La façade latérale ouverte du camion
coloré regorge de douceurs. Plus avant, dans la rue de Verrue, nous entrons dans la librairie la Chaloupe. Je
bavarde un instant avec Yvan Michotte qui poursuit les dédicaces de ses romans
policiers. Patrick achète le livre aux textes illustrés « L’enfant, la taupe, le renard et l’enfant » de Charlie
Mackesy. En face, nous pénétrons à pas feutrés dans une caverne d’Ali baba, la Maison Gosselin à la façade attrayante. Une Peugeot 203 u600 de couleur rouge grenat,
un modèle rare et ancien, trône devant le magasin réputé ; sa couleur est
identique à celle de la façade. La clientèle afflue. Je suis séduit par nombre
d’articles qui surfent sur l’imaginaire et sur les souvenirs de l’enfance. Une
cave à vin, un espace pour la torréfaction du café, un espace primeur et
épicerie… et bien d’autres espaces liés à d’autres secteurs d’activités, se
succèdent dans le merveilleux labyrinthe commercial.
En 1889,
Clovis Gosselin fondait sa petite épicerie à Saint-Vaast-la-Hougue. A cette
époque, avant l’industrialisation, tous les produits étaient vendus au détail :
moutarde, sucre, sel, eaux de vie et bien sûr les épices... En 1931, Albert
reprend la succession de son père et perdure dans son activité de détail et de
service. En 1961, Maurice Gosselin, après une première moitié du vingtième siècle
bouleversée, reprend les rênes de la petite boutique et la développe
considérablement. En quelques années, la Maison Gosselin devient une référence
de par le monde en terme de qualité et de conseil de ses nombreux produits. En 2000, Françoise Gosselin, la
fille de Maurice représente la quatrième génération. Elle persiste et signe en
suivant la renommée de sa famille : Epicier
avant tout ! Le magasin s’agrandit et les sélections s’affirment, de
nouveaux rayons voient le jour ; la diversité des produits de toutes
provenances et le choix de plus en plus important font ressembler ce commerce
hors du temps à une véritable caverne d’Ali Baba. De nos jours, Lucie et Paul se préparent à reprendre de flambeau.
Ayant grandi dans ce lieu atypique et mythique, Lucie et Paul se sont formés
dans la meilleure des écoles : le terrain. Fin prêts à la reprise, cette
cinquième génération s’investit pleinement afin de faire partager à la
clientèle sa passion et ses découvertes.
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