Nous partons à onze heures pour Quinéville. Nous arrivons à destination trente minutes plus tard. Jocelyne, notre amie de longue date, connue en Egypte lors de notre croisière sur le paquebot Costa Concordia en décembre 2006, nous accueille chaleureusement au château, rebaptisé Cotentin il y a quelques années, où nous avions séjourné du lundi 23 avril au samedi 28 avril 2007. Il y a plus de quarante ans, Jocelyne a acheté le château de Quinéville presque en ruines après les bombardements américains lors du débarquement en 1944. Femme de caractère et d’action, elle a réalisé avec constance, courage et une détermination sans faille toutes les rénovations en triomphant de bien des obstacles dont ceux administratifs tout en développant le château-hôtel qui compte maintenant une quarantaine de chambres. « Une aventure passionnante et tumultueuse », nous a-t-elle écrit dans le passé. Nous prenons place autour d’une table ronde sur le parvis. Tous trois écrivains, nous nous offrons des livres de nos créations personnelles. Jocelyne nous donne trois livres : le dernier sorti « Appassionata » et deux plus anciens « Mémoire de guerre d’une enfant du siècle » et « Les enfants de la guerre ». Son fils David arrive en voiture et s’approche pour nous saluer. Jocelyne nous invite à la suivre dans le château pour nous montrer les nouveautés depuis notre dernière venue. Nous partons ensuite à bord de sa voiture pour le village de Saint-Vaast-la-Hougue, distant d’une quinzaine de kilomètres. Les touristes ont envahi le village et toutes les places de parking sont occupées dans le centre-bourg. Jocelyne se rend chez son amie Sonia qui tient la boutique « Elles » dans la rue du port ; la voiture est garée devant la vitrine. Nous entrons pour une visite. Artiste peintre, Sonia expose dans son magasin certaines de ses œuvres sous son nom Ensa Hurio. Elle peint à l’acrylique au pinceau et au couteau, sans esquisses, spontanément. Elle « joue avec les couleurs comme un fauve avec des nuages ». Nous nous rendons ensuite à la brasserie Le Détour sur le quai Vauban pour déjeuner. La seule table encore libre est celle réservée par notre amie. La terrasse et la salle sont complets. Nous déjeunons dans la joie des retrouvailles. Jocelyne anime la conversation durant tout le repas. Sa vie est une suite d’aventures, de rebondissements, de rencontres... Elle a acheté avec François, voici quelques années, le château de Croquoison, un manoir des quinzième, dix-septième et dix-huitième siècles dans le département de la Somme. Comédienne pendant bien des années, elle a joué dernièrement sur les planches « La Fille de Madame Angot », un opéra-comique en trois actes de Charles Lecocq. Elle fait partie de la troupe du Théâtre de l'Arlequin à Cherbourg en Cotentin. Elle a hérité de la belle voix de sa mère et chante en solo de temps à autre sur scène. Des épisodes de sa vie participent à la trame de ses romans qu’elle écrit d’une plume spontanée. Nous échangeons sur notre façon d’écrire respective. Passionnée, elle n'a de cesse de rechercher de nouvelles expériences.
Après le repas, nous allons nous dégourdir les jambes dans le centre-bourg. Dans la rue de Verrüe, nous passons devant la librairie la Chaloupe où Yvan Michotte dédicace ses romans policiers devant la vitrine. Nous nous sourions. Nous retournons ensuite à la voiture où Sonia guide notre amie pour partir. Jocelyne nous emmène tour à tour au phare de Réville à la Pointe de Saire et à Barfleur, l'un des plus beaux villages de France, où se déroule la fête foraine annuelle ce week-end. De retour à Saint-Vaast, notre amie nous fait découvrir la crêperie Ponton G sur le quai Vauban où nous savourons chacun une crêpe en sirotant une boisson chaude. Nous bavardons plaisamment. Nous retournons ensuite au château de Quinéville. Dans une des grandes salles, Jocelyne nous montre des photos dont celle du manoir de Croquoison en cour de restauration des mains de François. Les dix-neuf heures trente sont passées quand nous quittons notre amie…
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