André et Patrick partent après le déjeuner pour un après-midi de
découverte et de surprises. Ils effectuent des emplettes chez Continente à Vila
Real et un plein de carburant à la station service de l’Intermarché où un beau
jeune homme à la caisse gratifie André d’un superbe sourire quand il lui dit «
bon après-midi ». Les deux garçons prennent la direction du nord. Après quinze
heures, ils quittent la route nationale pour se diriger vers Alcoutim.
Tout commence par une journée ensoleillée le long d’une route solitaire
de campagne alors qu’ils cherchent un raccourci que jamais ils ne trouvèrent. Cela
a commencé par deux tours en ruines abandonnées interdites d’accès admirées à
distance et par deux garçons devenus trop las pour continuer à chercher le raccourci.
Cela a commencé par l’atterrissage d’un vaisseau interplanétaire imaginaire venu
d’une autre réalité non masquée. Maintenant, André et Patrick savent que les politiciens
envahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine et qu’il leur faut
convaincre un monde incrédule que le cauchemar des masques et ses corollaires a
plus que commencé… Par leurs mots manipulateurs, mensongers et trompeurs, ils plongent
la société dans une série d'anomalies négatives aux répercussions planétaires. Les
deux garçons reviennent en arrière et retournent à l’intersection avec la route
nationale.
Une quinzaine de minutes plus tard, ils prennent à droite pour suivre la
route M507. Ils parviennent à Afonso Vicente. À l’entrée du village, ils
bifurquent à droite dans une route non carrossée à peine
praticable avec leur Daihatsu Cuore dont le bas de caisse est inadapté. Le
véhicule est garé en contrebas du chemin à l’ombre des arbres. André et Patrick
continuent à pied sur une voie pierreuse. Elle serpente à travers le paysage
aride et sauvage qui souffre du manque de pluie. Le gps de l’iPhone de Patrick
indique dix-huit kilomètres pour atteindre leur destination. Rodés par leur
aventure survenue au Canada le samedi 29 juin 2019, ils poursuivent leur marche avec
confiance, sachant que le gps est « dans les choux ». À un moment sur
la gauche du chemin, des terrasses en ardoise se dévoilent dans le paysage
aride ; vestiges du passé ou fantaisie de la nature ?
Une vingtaine de minutes plus tard, ils atteignent leur objectif : les menhirs de Lavajo. Une voiture
blanche, aperçue à distance par Patrick, est sur le parking sommairement
aménagé pour les visiteurs. Ils grimpent sur la petite colline. Une famille est
sur le site clôturé. La fillette porte un masque, le grand jeune homme aussi. À
l’arrivée d’André et Patrick, leur visage libre de toute contrainte, il enlève son
masque furtivement pour montrer que « le mâle qu’il est n’a pas
peur », avance Patrick avec le sourire. Peut-être se protégeait-il des
rayonnements cosmiques !... Les parents non masqués répondent au bonjour
d’André. La dame lui demande comment il va. Après cette politesse, appréciée, la
famille s’en va. Un panneau donne quelques explications sur les menhirs. Les deux
structures en pierre remonteraient à la période néolithique tardive ou
chalcolithique. Composés de grauwacke,
une roche sédimentaire détritique, ils remonteraient à plus de trois mille
ans avant Jésus-Christ.
Le grauwacke est un grès aggloméré naturellement par métamorphisme. Ils furent
découverts lors des fouilles entreprises en 1998. Les menhirs d’aspect stellaire, en alignement astronomique, au nombre de trois
initialement, ont laissé à penser à un dessein intentionnel de la civilisation
celtique présente pendant des millénaires. Un des menhirs qui comportait des
inscriptions, peut-être un mode d’emploi, a été déplacé dans le musée
archéologique d'Alcoutim, barrant ainsi le passage temporel comme celui de Callanish, près du
village éponyme sur la côte ouest de l’île de Lewis dans les Hébrides
extérieures en Écosse. Les menhirs de
Callanish, qui constituent notamment un cercle de treize pierres avec un
monolithe central, servirent de modèles à la romancière Diana Gabaldon pour
ceux de Craigh Na Dun assemblés en
cercle sur la colline Kinloch Rannoch,
près d’Inverness, présents dans la série Outlander. André et Patrick tentent,
vainement, d’être transportés en 2220 par les deux menhirs restants en se
tenant la main et en les touchant de concert. Patrick prend son mari en photo à
côté du plus grand menhir qui le dépasse par sa taille. Après ces instants sans
âge, les deux garçons retournent tranquillement vers leur voiture. Devant le
parking, un vieil appentis rouillé se dévoile dans le paysage au sol jauni par
le manque d’eau et aux arbres à la ramure étonnamment verte.
Avant de reprendre la route du retour, les deux garçons traversent en voiture Afonso Vicente. La seule route, étroite par endroits, fait une boucle dans le village. Un gros 4x4, au châssis surélevé, barre la route, capot ouvert. Le conducteur le referme et recule son véhicule pour libérer le passage. Des sourires sont échangés. Une halte est effectuée au Barragem de Odeleite. André et Patrick accèdent à un site panoramique qui embrasse la retenue d’eau turquoise née de la construction du barrage. Le site est plaisant et des tables de pique-nique en pierre invitent à revenir pour déjeuner en admirant le paysage. Le trajet du retour se poursuit. La route passe sur le haut du barrage. Les garde-fous en béton empêchent de voir alentour. Les deux garçons effectuent une halte au village de São Bartolomeu pour l’achat de quelques douceurs à la Panificação [boulangerie] Veia & Calados. Ils arrivent chez eux pour la pause-détente…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire