De la loi
Avant tout, l’étymologie va nous éclairer sur le sens de la loi.
Le nom français « loi » tire son étymologie du mot latin lex. ) Du moyen français loy, de l’ancien français loi, lei, du latin lēgem, accusatif de lēx (« loi »).
Le dictionnaire étymologique latin explique : lex est la loi écrite, en opposition à usus (« coutume, loi coutumière »), elle est donc postérieure à l'introduction de l'écriture. Le mot est avec legere au sens de « lire », dans le même rapport que rex avec regere.
Par contre dans la Grèce Antique, là où est née la démocratie, la loi possède trois mots différents qu'on peut traduire habituellement par "loi": Thesmos (ὁ θεσμός), nomos (ὁ νόμος) et psephisma (τὸ ψήφισμα).
Remarque le logos (grec ancien λόγος lógos « parole, discours, raison, relation ») est le discours parlé ou écrit. Il n’a rien à voir avec la loi.
Que nous enseigne cette étymologie ? D’abord, il existe deux façons de voir la loi, soit selon les Romains (dont nous sommes les héritiers en matière de législation) dont la loi est forcément écrite, soit selon les Grecs (dont nous sommes les héritiers en matière de démocratie) dont la loi semble plus complexe, plus nuancée.
Ensuite, en France, la loi s’oppose à la coutume, à la vie quotidienne et aux relations et acquiert une certaine sacralité en étant écrite, un peu comme la bible.
Enfin, cette vision de la loi a des conséquences pour la démocratie. La loi vient en opposition à la démocratie, en la régulant, en la réduisant et en la limitant ; c’est-à-dire, en subordonnant les citoyens à la loi, les citoyens perdent la souveraineté. Pire, cette souveraineté est asservie par les politiciens qui votent les lois ; les politiciens ne sont plus nos représentants mais ceux qui imposent leur idéologie à l’ensemble de la population par la loi.
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