Nous partons après le déjeuner pour le village de Buzet-sur-Tarn, situé à une trentaine de kilomètres de Toulouse. Nous nous garons vers la place de l'Alouette. Le Tarn coule en contrebas. Nous suivons la rive. Nous voyons des vestiges d’un ancien pont qui se mirent dans l’eau sombre argentée par la lumière. Nous traversons le pont qui enjambe la rivière. Nous nous attardons devant une ancienne bâtisse que je prends en photo avec l’église sur la droite du cliché. Le Château de Conques est indiqué et se situe à moins de deux kilomètres.
L’histoire
du Château de Conques commence au onzième siècle quand des moines bénédictins
venus de l’Abbaye de Moissac et de Sainte Foy de Conques construisent un
prieuré. Au seizième siècle le château est acheté par Jean de Gineste, Baron de
Mézens, juge-mage de Toulouse. La légende raconte que les moines auraient vendu
le monastère pour aider à payer la rançon de François 1er capturé à
Pavie en 1525...
Nous
suivons La Promenade, nous nous attardons devant La Bascule dont la
construction fut liée au prélèvement de l’Octroi, une taxe sur l’importation de
tous les produits en fonction de leurs poids. La Bascule est un petit édifice carré
avec une plateforme devant où s’effectuait les pesées : vin, bière,
charbon, bois, bestiaux, de boucherie, foin, lait, etc. Elle fut construite en
1881 sous la houlette du maire Théodore Parlange. Nous flânons dans le village,
nous passons devant la mairie, devant l’ancienne Halle où se tenaient les
marchés et le bal de la Saint-Martin, ce mois-ci, voici bien longtemps. Une boîte
à lire se dévoile sous une des arches de la Halle. J’emporte un livre de
recettes de gâteaux et tartes aux fruits du monde entier. Patrick emporte un
ouvrage original intitulé « Sans titre » à l’auteur inconnu ;
une particularité retient mon attention : nombre de pages entièrement
blanches sont intercalées au milieu du livre ! Nous marchons dans la
Grande rue des fleurs où habite Sarah P. Dans la rue Obscure, en parallèle, devant
une maison, des artefacts de Halloween semblent oubliés. Nous traversons le pont
du Marignol près de l’ancien lavoir interdit d’accès au bas d’un escalier dont
la grille fermée, rouillée, envahie par les ronces et les toiles d’araignées témoigne
d’un abandon depuis des lustres. Une plaque rappelle la terrible crue du lundi 3
mars 1930 où le Tarn déferla dans les rues emportant tout ce qui peut l’être à
son passage. Le lavoir a remplacé la mégisserie de Charles Molinier qui conçut
une machine à tanner révolutionnaire qui soulageait la besogne des ouvriers. Il
reçut la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1878 pour cette
invention qui préservait les doigts des ouvriers, abîmés par le dessaignage, le
corroyage, le débourrage, l’écharnage et autre pelanage. « L’intelligence ne vaut qu’au service de l’amour », écrira plus tard Saint-Exupéry à
propos de cette invention. Plus avant sur la rue d’Albigeois, les deux grilles
d’entrée d’une propriété sont progressivement conquises par la végétation. Nous
atteignons le cimetière du village. Nous entrons. Les chambres funéraires des caveaux,
de belle ampleur, sont majoritairement posées sur le sol et non dans la terre. Je prends quelques photos dont celle du caveau
de la famille Mazzonetto. Ces caveaux en surélévation au dessus du sol avec l’inhumation
hors-sol se rapproche des monuments funéraires que nous avons vus en Espagne et
au Portugal. Je vois que Jean Rouquie est mort pour la France lors de la Grand
guerre ; quelle honte ! Suite à la fête de la Toussaint, les fleurs
sont bien présentes devant les caveaux. Nous nous attardons devant le caveau de
Charlotte et Jules Pons nés la même année en 1905. Un photo en couleur nous
montre le couple au charme certain... tempus fugit ! Nous revenons au
centre du village et, avant de retourner à Toulouse, nous entrons dans l’église
Saint-Martin où la dame qui balaie l’intérieur de l’église nous parle de la
venue de Saint-Vincent-de-Paul dans le village et de sa première messe dans une
petite chapelle à l’abri des regards. Les deux lustres rouges suspendus dans la
nef éclairent et produisent une bienfaisante chaleur ; grâce à leur
présence l’église est agréablement chauffée. Une première à plébisciter…
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