Nous partons après le déjeuner. Nous arrivons à Tournon sur Rhône à treize heures. Nous traversons la passerelle dédiée à Marc Seguin qui enjambe le Rhône ; les deux ponts construits au dix-neuvième siècle par les frères Seguin n'existent plus de nos jours. Nous quittons l’Ardèche pour entrer dans la Drôme au village de Tain-l’Hermitage. Le bateau de croisière Viking Delling passe sous la tablier au même moment. Nous nous promenons. Une femme en pierre sur le porche du premier étage d’une ancienne bâtisse, les bras croisés dans une réflexion en dehors du temps, attire mon regard. Sur le parvis de l’église Notre Dame de Tain, nous saluons Charles V le Sage et Jeanne de Bourbon en habits de bronze dans leur prime jeunesse. Ils se marièrent le 8 avril 1350 à Tain. La dote de ce mariage permit le « Transport du Dauphiné », un acte par lequel le Roi de France rachète cette province pour l’intégrer au Royaume. Dès lors, la ville prit son essor et se développa du Moyen Âge jusqu’à nos jours. Autre part, à l'angle de la rue des Herbes et de la Place du 8 Mai 1945, nous passons devant le grenier à sel et son échauguette polygonale.
Nous revenons à Tournon par la même passerelle suspendue par huit câbles de fer, d’une longueur de 184 mètres, composée de deux travées de 90 mètres chacune et d'une unique pile centrale en forme d'arche monumentale. Nous allons nous promener dans la vieille ville dominée par son château fort médiéval initié vers le dixième siècle. Partant en croisade pour les guerres d'Italie, Saint Louis séjourna au château, puis François 1er et Henri II... Je suis séduit par une superbe fresque en trompe l’œil aux couleurs qui s’estompent lentement au soleil. Nous flânons dans la Grande rue. L’enseigne d’une ancienne boulangerie-pâtisserie a résisté aux années ; un monsieur assis à une table en-dessous m’entend faire la remarque et me dit que la boulangerie a disparu voici plus de trois ans. Une personne, sans domicile fixe probablement, s’est absentée. Des affaires et une pancarte attendent au bas de la vitrine vantant une politicienne. Nous nous écartons dans la rue des Îlots, une charmante petite ruelle étroite. Plus avant dans la Grande rue, je suis séduit par la vitrine attrayante du magasin « Étoffes Patines & Cie », un tapissier décorateur qui donne des cours. Nous nous attardons devant l’ancien hôtel particulier de la famille Fay-Solignac édifié vers le quinzième siècle. Nous entrons ensuite dans l’église Saint-Julien. Autre part, dans la rue Lavilleon, une fresque se remarque en contrebas d’une bâtisse en pierre qui semble abandonnée. De retour dans la Grande rue, nous entrons chez le tapissier décorateur où je prends quelques photos. Je suis sous le charme de l’agencement intérieur, une petite caverne d’Ali Baba riche d’une séduisante diversité. Nous achetons une carte postale ancienne pour notre amie Maya, bientôt de retour chez elle à Miramichi après une chute dans les escaliers. Après une bonne heure de marche sous le soleil ardent, nous éprouvons le besoin de nous hydrater. Nous allons nous désaltérer au Croissant de Lune, 30 Grande rue, repéré précédemment. Nous sirotons une boisson chaude. Notre hôtesse, charmante et efficace, nous offre deux petits carrés moelleux au chocolat. La boulangerie pâtisserie salon de thé, à la décoration intemporelle agréablement hétéroclite, nous emporte dans une bulle de bien-être. Les minutes se promènent plaisamment dans l’instant présent, une musique douce égrène des notes de joie, le temps prends son temps. Avant de partir, nous bavardons avec notre hôtesse. Nous emportons un brownie au chocolat. Nous retournons tranquillement au parking Quai Farconnet, ombragé par des rangées d’arbres à la belle ramure, en côtoyant le château dont l’accès au public nécessite de monter des escaliers. Un chat se prélasse à l’ombre sur le bord d’une fenêtre au premier étage d’une maison. Lors du trajet retour, nous nous arrêtons devant des vignes, à un petit chalet au bord de la route pour acheter des abricots d’un producteur local ; nous en prenons un kilo à trois euros cinquante...
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