vendredi 20 mars 2020

Confinement jour 6 : Vendredi 20 mars 2020



Ce matin le vent souffle fortement sur la mer. Les vagues s’écrasent contre la plage avec vigueur. Le temps est maussade. Le soleil est voilé par des bandes de nuées grises.
Pendant l’après-midi, quatre personnes font une sorte de fête au-dessus d’un immeuble. Ils font beaucoup de bruits. Comme la ville est dans une sorte de torpeur, les sons portent loin.
A 8 heures du soir, les applaudissements et les bruits honorent les infirmier(e)s qui luttent contre le « virus ». Les chiens aboient cette irruption de sons incongrus.  

« La maladie se transmet par les postillons (éternuements, toux). On considère donc qu’un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection. »

Cette crise montre que rien n’est acquis définitivement. Ce que nous tenions comme certain, comme allant de soi, toutes les idéologies, toutes les croyances, toutes les paroles s’effondrent devant un minuscule organisme qui ne se voit même pas à l’œil nu. Toutes ses vies sacrifiées, toutes ses existences gâchées pour faire entrer les nations dans des critères économiques ou des ensembles politiques, tout cela fut vain puisque tous ces plans des experts, tous ses beaux discours aux seins des organismes internationaux, tous palabres aux parlements, tous ses armes pour se protéger ne font pas le poids contre ce virus.
Le pire dans tout cela c’est que je suis sûr qu’après la crise ; les mauvaises habitudes, les politiciens avec leurs belles parlotes vont refleurir sans tenir compte de la catastrophe que l’humanité vient d’éviter. Le pire est que tout cela n’aura servi à rien ; les sacrifices des peuples dans les guerres ; les sacrifices économiques pour maintenir à flot les banques ; les sacrifices du travail des gens pour payer de plus en plus d’impôts afin de payer la dette des états ; et j’en oublie certainement ; tout cela n’aura servi à rien quand la pandémie aura emporté toute l’humanité. Si ce jour-là arrivait, la mort des millions de soldats pour un bon de terre, l’esclavage des milliers d’enfants pour fournir des biens de consommation aux pays les plus riches, le sacrifice des millions d’animaux dans des conditions inhumaines pour satisfaire les envies carnivores d’une poignée de riches, tout cela aura été vain. Un immense gâchis.  

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