dimanche 23 août 2020

Hier... Alcoutim... et Montinho das Laranjeiras...

 Nous partons après le déjeuner pour Alcoutim. L’horloge de l’habitacle de la Cuore, très chaud, annonce 13 :50. Patrick a défini un itinéraire qui évite la route nationale. Nous prenons tout de suite à gauche après le pont de la voie ferrée avant le hameau de Portela. Nous suivons régulièrement la voie de chemin de fer. Le paysage est superbe. Je vois de l’autre côté de la voie, une magnifique et vaste plantation avec une demeure qui trône en son centre ; je ressens abondance, confiance et tranquillité devant cette vision. Plus avant, nous côtoyons une retenue d’eau turquoise née du Barragem [barrage] de Odeleite. Les barrages d'Odeleite et de Beliche, un peu plus au sud, alimentent en eau la centrale hydraulique d'Odeleite-Beliche, destinée à irriguer les communes et à alimenter les populations de l'est de l'Algarve. Nous suivons à un moment donné un camping-car français immatriculé dans le département de la Dordogne. Il nous « quitte » pour se rendre en direction de Martinlongo. Alcoutim est à environ huit kilomètres. Nous nous approchons du fleuve Guadiana qui borde le village. Plus avant, les ruines de deux grosses tours sur une colline laissent imaginer un possible fort présent dans le passé. Nous arrivons à destination à 14 :40. Une fois la voiture garée aux abords du village, nous partons vers le centre-bourg. Nous nous arrêtons un instant devant une statue blanche d’un pêcheur assis vers l’entrée de la Capela [chapelle] de Santo António qui répare avec art un filet de pêche. Nous descendons vers l’embarcadère principal où la estátua [statue] do Contrabandista retient l’attention près d’un mur médiéval que nous suivrons jusqu’à un sentier ombragé qui longe un bras du fleuve. Symbole de la pauvreté de la région dans le passé, le contrebandier, grâce à la présence du fleuve, passait subrepticement en douce des céréales, des figues, du café, des œufs, des animaux et autres produits pour les nombreux habitués qui joignaient les deux bouts grâce à ces marchands téméraires. Nous descendons la passerelle très inclinée et nous voilà sur le quai flottant où accosta le bateau fluvial « La Belle de Cadix » de Croisi-Europe un jour d’août 2007. Nous étions à bord avec Lucienne, Thérèse et Cécile. Le souvenir de cette escale s’est estompé dans les méandres de la mémoire. Le vendeur de billets de la guérite répond en français à mon bonjour en me demandant si j’ai besoin de son aide. Le fleuve sert de frontière avec l’Espagne. Des navettes aux banquettes en skaï vert sapin permettent d’effectuer la traversée. L’une d’elle accoste. Un couple masqué sort de l’embarcation. Diverses embarcations sont amarrées dont un bateau à voile à la coque rouge et un Yacht Fair Line Targa blanc à la coque bleu marine immatriculé à Cascais près de Lisbonne. En face, en Espagne, un château disproportionné au regard de celui d’Alcoutim et du panorama, aux allures de forteresse militaire, domine le village de Sanlúcar de Guadiana aux maisons blanches blotties sur la colline comme pour se protéger des ego des hommes à l’origine de l’édification du Castillo de San Marcos, un grand bastion défensif à l’imposante enceinte. Nous déambulons ensuite dans le village. Nous suivons des chemins pavés dont un nous mène au cimetière qui domine le site. Nous prenons des photos. Ensuite, nous nous approchons du château situé à proximité. Il est fermé malgré la grille des horaires qui annonce une ouverture tous les jours. Le manque de touristes doit expliquer la fermeture ; encore une conséquence de la folie de la crise sanitaire !... Nous descendons tranquillement au centre-bourg en suivant des ruelles pavées dont la charmante rua de Pedro Nunes embellie de bougainvilliers fuchsias. Nous retournons au parking pour nous rendre à Montinho das Laranjeiras pour découvrir les vestiges d’un ancienne villae romaine. La route suit les contours du Guadiana où nombre de bateaux mouillent régulièrement dans le lit du fleuve. Certains naviguent. Nous arrivons sur le site archéologique situé à l’entrée du village sur la rive du fleuve. Il fut révélé par les inondations de 1876. Les structures qui subsistent de l'habitation romaine sont pour la plupart quadrangulaires. Les études de Manuel Justino Maciel font remonter la construction entre le premier siècle avant Jésus-Christ et le sixième siècle après Jésus-Christ. Le site a été occupé jusqu'à la fin de la période islamique, date à laquelle il semble avoir été abandonné. Nous grimpons les marches d’un mirador circulaire en rondins de bois verts pour embrasser une vue panoramique de la villae et des vestiges alentour. Les vestiges ont été mis en valeur, restaurés et consolidés au début du siècle par l'architecte Victor Brito. Nous reprenons ensuite la route pour retourner chez nous. Nous traversons le village de… Fort Álamo au Texas et nous rencontrons Davy Crockett dans un autre espace temps… non, nous traversons le village d’Álamo d’Alcoutim qui a peut-être donné son nom au fort !...















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