vendredi 16 octobre 2020

De Piolenc à Figueres en Espagne…

  Le ciel dévoile des créations de captivants nuages ténébreux. Anne nous accueille pour le petit déjeuner. La salle voûtée en pierre est magnifique. Les tables dressées dans différentes couleurs, dont un rouge flamboyant, participent à la beauté du lieu. Patrick savoure les deux croissants au beurre en les trempant dans son café. En remontant dans la chambre, je prends en photo dans la cage de l’escalier monumental, un tableau d’un arbre à la ramure multicolore dont certaines branches ressemblent à des veines. Une fois prêts à quitter cette oasis de charme, nous allons porter les bagages dans la voiture. Je prends des photos de la cour attrayante de l’hôtel entièrement décorée et aménagée par Michel et Anne qui ont acheté cet ancien relais de poste voici une année. Les aménagements sont splendides, les hôtes sympathiques et charmants ; une adresse à plébisciter. Patrick me montre une sorte de semainier où chaque jour bénéficie d’une petite sentence. Le lundi nous invite à garder des sourires pour vous moquer des jours sans joie. L’humour se dessine aussi dans le nom de l’hôtel et du restaurant ; tout accroché cela donne : « Il était une fois au cul de poul ». Nous réglons le complément de la chambre ; Anne, attentive et attentionnée, n’a compté qu’un seul petit déjeuner, car elle s’est aperçue que j’avais apporté le mien. Nous bavardons avec Michel satisfait de leur première année d’exploitation malgré la crise politico-sanitaire.

  Nous partons vers dix heures. Je m’installe au volant. Nous prenons l’autoroute quelques minutes après la sortie de Piolenc. La circulation, d’abord fluide, s’intensifie progressivement. Nous sortons à l’aire de Narbonne Vinassan sur l’autoroute A-9. Nous prenons des photos dont une de deux nuages blancs allongés qui s’apparentent dans notre imaginaire à des vaisseaux spatiaux. Nous choisissons notre repas à La Croissanterie à défaut d’un buffet. Patrick choisit une quiche légumes feta et une part de tarte à la rhubarbe. J’opte pour un sandwich végétarien Bergerac à la chèvre et à la figue. Je demande à la charmante serveuse de me le chauffer au four, car il sort de la vitrine froide. Dans la salle commune, nous nous installons à une table ronde pourvue de cabriolets confortables. Quatre gendarmes habillés tout en noir déjeunent à une table voisine.

 Nous reprenons la route après le repas. Patrick prend le volant. Nous traversons la frontière entre la France et l’Espagne à treize heures quarante-cinq. Nous nous arrêtons pour installer un masque sur chacun des phares de la voiture suite à une nouvelle directive du loufoque gouvernement espagnol. Une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivons à Figueres. Christian nous accueille à l’hôtel Pireneos sur l’avenida Salvador Dali. Il peine à saisir sur son ordinateur nos cartes d’identité de la Principauté de Sealand ; dans la rubrique nationalité, il valide « otros países » [autres pays]. Il voit sur les cartes que nous sommes « Lord » et semble impressionné par notre titre. La chambre 302 nous est attribuée. Une fiche informative nous est donnée avec notamment le code du wifi. Nous réservons deux entrées pour visiter le musée Dali demain matin à dix heures trente précises. Nous suivons le conseil de Christian de le faire aujourd’hui, car, chaque jour, les mesures gouvernementales peuvent changer ; il lève les bras au ciel avec humour devant cette situation devenue burlesque. Nous allons chercher nos bagages dans la voiture garée dans le parking fermé situé en face de l’hôtel de l’autre côté de l’avenue. Nous nous installons. La vue donne sur le Jardí Enric Morera.

  Nous allons ensuite nous promener dans le centre-ville. Nous descendons l’avenue. Nous constatons que l’hôtel Président, quatre étoiles, est définitivement fermé ; s’agit-il d’une des conséquences en chaîne de la crise actuelle ?!... Plus avant, nous montons la pujada del Castell où la façade ludique et attrayante de l’hôtel Plaza Inn captive les regards. Des vaches colorées de caractère, d’autres animaux et des personnages animent  les balcons des façades de couleurs différentes. L’hôtel semble aussi fermé pour de bon. Devant l’entrée, je fais la causette sur un banc avec un Pierrot blanc, souriant et décontracté, au costume décoré de losanges bleu et rouge, un bonnet assorti sur la tête. Nous arrivons au Théâtre-musée Dalí sur la plaça Gala i Salvador Dalí, dont le bâtiment original et coloré me séduit. Une fois admirée une œuvre de Dali sur le palier intermédiaire d’un escalier, nous suivons ensuite la carrer de Peralada dont les pavés colorés aux formes variées engagent à découvrir la rue. Nous revenons ensuite partiellement sur nos pas et nous suivons la carrer del Sol d'Isern où une bâtisse en forme de tour interpelle les regards ; la fenêtre de chacun des trois étages supérieurs est murée en briques. Nous prenons à gauche dans le carrer Sant Rafael où la vitrine dépouillée du magasin Rita Row interpelle par son côté minimaliste. La marque Rita Row, née à Figueres il y a sept ans, privilégie la création de vêtements féminins élégants, confortables et fonctionnels. Nous arrivons sur la plaça del Doctor Ernest Vila i Moreno où une fontaine, dont les jets d’eau s’élèvent vers le ciel dans une chorégraphie musicale, trône sous le regard bienveillant d’arbres à la ramure luxuriante. Sur la carrer Nou, la vitrine du magasin de jouets « Juguettos » laisse voir des masques expressifs variés, nettement différents de ceux des trois employées aperçues à l’intérieur. Je prends en photo un mannequin féminin aux atours plaisants. La société, développée depuis 1975 sous forme de coopérative, basée à Villena dans la province d'Alicante, forte de quelque cinquante associés, de plus de deux cent cinquante magasins animés par plus de mille personnes, représente la principale chaîne de magasins de jouets en Espagne.

 Plus avant, sur la placa Josep Pla, nos regards s’attardent sur le Cine teatre Jardí. Le bâtiment à la façade attrayante, construit dans les années dix au siècle passé pour l'industriel et homme d’affaires Pau Pagès Lloveras, rénové il y a une trentaine d’années, abrita une grande salle de spectacle jusqu'aux années soixante. Sa façade aux séduisants reliefs se distingue notamment par une longue balustrade arrondie, des décors en céramique et des sculptures en guirlandes qui font allusion au monde du spectacle. Nous revenons à l’hôtel en flânant sur la Rambla dont l’origine remonte à 1828, date à laquelle il fut décidé de couvrir la rivière Galligans de manière à résoudre des problèmes d’hygiène et de communication posés par sa présence qui coupait la ville en deux. Une trentaine d’années après ce chantier conséquent, des platanes furent plantés le long de la Rambla. Je les immortalise par une photo…

  De retour dans la chambre, nous buvons une boisson chaude. Je charge les photos et je commence la narration de la journée. Après dix-sept heures trente, je me rends à la pastelería Talldolç repérée sur la calle Antonio Lasauca, à côté de l’hôtel Duran. J’achète pour le dîner deux douceurs traditionnelles composées d’un croissant coupé et superposé garni de crème catalane…































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