Le ciel est bleu et le soleil brille. En fin de matinée, je recule d’une heure l’horloge de l’ordinateur et de l’iPhone pour passer en horaire d’hiver, comme nous le faisions sur le QM2 pour éviter de perturber la nuit. Après le déjeuner, décalé d’une demi-heure, nous allons nous promener vers Manta Rota. Nous constatons que la végétation de la maison de vacances « Quinta das Figueiras » sur la rua Pedra Alva a été entièrement coupée. Réunie en un amas conséquent, elle sèche et se désagrège lentement sur le champ. Plus avant sur la rue qui sinue, je m’attarde et je prends en photo la maison de plain-pied abandonnée qui me « parle » à chaque fois que nous passons devant. Équipée d’une grande terrasse sur le toit accessible par un escalier raide qui ressemble à celui du château incendié, elle se demande si un jour elle accueillera à nouveau des êtres humains. À proximité, deux personnes d’un certain âge, assises côte à côte devant leur maison, profitent du temps de vivre au soleil sous le ciel bleu. Nous approchons de la voie de chemin de fer sans rencontrer le monsieur milanais et son chien. Nous la traversons juste avant le passage du train ; le conducteur lance le klaxon quand il voit que nous regardons le convoi de quatre wagons. Sur la estrada da Corujeira, devant une maison spacieuse pourvue d’une piscine, je photographie en prolongement d’un jardin zen une pergola à la toiture ajourée soutenue par quatre colonnes romaines. Un peu plus loin, après de loyaux et bons services, un canapé deux places en skaï camel aux coussins usés par le frottement des vêtements termine sa vie au bord de la route. Le plaid qui le recouvrait probablement l’accompagne dans sa décrépitude. Au bout de la route, nous décidons de suivre la estrada dos Pomares pour voir où elle aboutit. Elle sinue légèrement entre des habitations coquettes, spacieuses pour certaines qui sont protégées de grilles et d’un portail. À l’intersection avec la beco [ruelle] dos Pomares, un superbe oranger apprécie d’être pris en photo. La route se continue en terre battue. Elle traverse les champs avant de joindre la route de la maison cathédrale où un chien s’éloigne de sa maitresse pour venir aboyer vers le portail. Nous sommes de retour chez nous vers quatorze heures trente, heure d’hiver. À l’entrée de notre appartement, deux enfants blonds comme les blés s’amusent vers la rampe métallique inclinée. Leur famille est attablée à une table de la terrasse du café Avenida. Ils nous regardent avec une certaine curiosité quand nous entrons. Je leur dis bonjour en souriant… Après la pause-détente, je poursuis la lecture du « Grand Meaulnes » d’Alain Fournier, commencée hier par hasard après le déjeuner. La nuit tombe. Après le dîner, je joue au piano les mélodies mémorisées. Une aventure dans le quadrant Delta précède notre entrée au pays des rêves…
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