Le ciel est gris, un vent froid souffle, les frémissements de l’hiver avant l’heure... Après le petit déjeuner et les préparatifs pour le départ, j’appelle Mamadou à neuf heures quarante pour l’informer que nous sommes prêts pour l’état des lieux de l’appartement. Le jeune Sénégalais, en France depuis cinq ans, qui a d’abord vécu à Paris, arrive dans les minutes suivantes. L’appartement est tel qu’à notre arrivée avec quelques bonus pour le prochain client (rouleau d’essui-tout, rouleaux de papier toilette, plaid acrylique pour le canapé en cuir blanc…). Une fois l’état des lieux effectué, Mamadou nous indique que la caution sera annulée. Nous bavardons avec lui avant de le laisser préparer l’appartement pour le prochain client. Nous effectuons quelques courses chez Carrefour avant de nous rendre à Villaz. La caissière, prise de court par la monnaie que je lui tends avec le billet de cinq euros, sort une calculette d’une pochette rouge pour calculer le montant à me rendre ; le calcul mental semble de moins en moins utilisé.
Nous allons nous promener avec Jean avant le repas. Francette nous a concocté un petit festin : des œufs mimosa et tomates du potager servis avec de la mayonnaise maison, de la salade potagère préparée avec des haricots noirs, des lasagnes végétariennes gratinées, une salade de fruits pomme raisins et, pour couronner le tout, un superbe gâteau au chocolat et à la banane. Jean est en cours de lecture du livre « Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans » de Robert Charroux. Tour à tour, Annick, Hervé et Murielle nous rejoignent pour nous dire au revoir. Tous les enfants de Francette et Jean sont présents. Des cafés sont servis. Je sirote de la chicorée soluble. De plaisants bavardages se déroulent dans la bonne humeur. Patrick s’amuse, avec l’application Toon Camera de son iPhone, à prendre des photos créatives avec Annick.
Nous partons un peu avant quatorze heures. Je m’installe au volant. Nous prenons l’autoroute à Annecy. À quinze heures quarante, nous traversons le pont qui enjambe le fleuve l’Isère. Sept minutes plus tard, nous sortons de l’autoroute à Chatuzange-le-Goubet comme lors du trajet aller. Après avoir suivi la nationale 532, nous reprenons l’autoroute à Valence-Sud. Je passe le volant à Patrick à mi-parcours. Nous sortons à Bollène. Une pensée s’envole pour notre amie Corrine dont le mari Denis est mort le samedi 2 novembre de l’année passée. Nous suivons la nationale sept après une route départementale. Nous traversons le village de Mondragon surplombé par les ruines impressionnantes de son château qui remonte à l'époque romane. Au douzième siècle, l'empereur Conrad II donna le château de Mondragon, avec droits de haute et basse justice, à l'archevêque d'Arles et lui accorda le titre de prince du Saint-Empire. Plus avant, nous traversons le village de Mornas dominé par sa forteresse dressée sur un éperon rocheux. Elle vécut ses heures de gloire de l'Antiquité à la Révolution française pour ensuite être abandonnée à son sort. La forteresse sortit de son déclin vers la fin du dix-neuvième siècle. Depuis lors, elle a fait l’objet de diverses rénovations. Nous arrivons vers dix-sept heures chez « Il était une fois » dans la rue de l'Ormeau à Piolenc dans le Vaucluse, un hôtel de charme discret tel un îlot paisible au cœur du village. Michel nous accueille et guide Patrick vers la chambre numéro quatre, située au second étage. J’attends en bas de l’escalier magistral. Une fois que nous sommes installés, après avoir siroté une camomille, je charge les photos du jour sur l’ordinateur et je commence la narration de la journée. Plus tard dans la soirée, je vais chercher pour la salle de bain un petit chauffage soufflant dans le coffre de la voiture. Je rencontre Anne, l’épouse de Michel, une agréable jeune femme à la chevelure blonde, qui referme pour moi la porte d’entrée versatile dans son fonctionnement ; ses souvenirs sur les nobles gens et gentes dames qui franchirent son seuil doivent remonter à fort loin dans le passé…
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