vendredi 23 octobre 2020

De Puertollano à Vila Nova de Cacela…


  Le ciel est nuageux. La dame qui s’occupe du petit déjeuner s’affole quand je prends par moi-même deux assiettes plates sur le buffet. Son conditionnement est excessif et elle ne s’en rend pas compte. Elle est sympathique et agréable avec nous. À l’entrée de la salle, un paravent à trois volets me séduit ; il représente un vélo d’autrefois posé devant un mur en pierres. La salle est silencieuse, nous sommes seuls dans la salle, une fois partis Beatriz assise à la table voisine et un jeune homme barbu qui oublie son masque et revient sur ses pas pour le prendre. Je termine mon repas avec un croissant aux graines et j’emporte le gros croissant nature pour le dîner. Durant la collation, j’ai vu que vingt et un noms de clients apparaissent sur le listing des clients, tous espagnols, sauf le nôtre. Beatriz est la seule femme parmi les dix-neuf personnes seules. Deux couples dont le nôtre complètent la clientèle de la nuitée. Seule la moitié des clients a pris une petit déjeuner, car l’horaire d’ouverture se termine quand nous quittons la salle à dix heures ; sauf s’ils ont oublié de signer la feuille présence.

  Une fois les bagages terminés, nous allons au supermarché Mercadona sur le paseo San Gregorio où les allées sont aussi larges que le magasin de Puerto de Sagunto ; intriguant !... Nous achetons des rabanitos [radis], des champignons émincés, un petit pain aux graines et deux tomates des Canaries. Juan nous accueille à la caisse. D’un certain âge, il nous fait cadeau des centimes. Je le remercie vivement avec un sourire masqué. Nous allons ensuite au garage situé à proximité. Je gare la voiture sur la calle Alejandro Prieto à cent mètres de l’hôtel. Nous allons chercher les bagages. Patrick va ensuite restituer la carte magnétique de la chambre. Je m’installe au volant et j’entre dans le gps de la voiture le lieu de notre destination : Vila Nova de Cacela. Nous sortons de la ville sans avoir besoin d’emprunter les ruelles étroites, et c’est tant mieux ! Nous suivons la nationale 420 qui traverse partiellement le Parque Natural de la Sierra de Andújar. Sur une centaine de kilomètres, nous roulons sur une route pratiquement toujours droite à perte de vue, qui grimpe à plusieurs reprises, ponctuée parfois de virages aux amples courbes. De temps à autre, des gouttes de pluie s’échappent du manteau nuageux. Nous arrivons dans la ville de Montoro, située dans la province de Cordoue dans la communauté autonome d’Andalousie.

  Nous prenons l’autoroute A-4 qui va nous mener à Cordoue. Un peu avant treize trente, avant le village de Cerro Perea, en amont de la ville de Écija dans la province de Séville, nous sortons à l’area de servicio Santa Ana où se dévoile une station Shell et un restaurant. Nous déjeunons dans la voiture. Je savoure le gros avocat, acheté il y a quelques jours en arrière, avec le petit pain aux graines. Quelques radis terminent mon repas. Patrick prend le volant pour la suite du trajet. Subitement, avant d’arriver à Séville, les vannes du ciel s’ouvrent et des trombes d’eau s’abattent sur la voiture vers quatorze heures trente. La visibilité est quasi nulle et Patrick roule au pas. Les essuie-glaces s’épuisent vainement à chasser l’eau du pare-brise. Une vingtaine de minutes plus tard, un ralentissement dans le nœud routier de Séville se prolonge une vingtaine de minutes. Nous retrouvons ensuite le soleil et le ciel bleu en roulant sur l’autoroute A-49 qui nous emmène à la frontière du Portugal. La température extérieure s’affiche à vingt-quatre degrés. À seize heures quinze, nous traversons le pont qui enjambe le fleuve Guadiana. L’ordinateur change le fuseau horaire du tableau de bord ; il est quinze heures quinze au Portugal, l’heure de Londres. Dans les minutes suivantes, nous entrons dans la province de l’Algarve au Portugal. Nous sortons tout de suite de l’autoroute A-22 pour prendre la direction de Vila Real de San Antonio. Une fois à Castro Marim, la route devient familière.

  Une vingtaine de minutes plus tard, nous garons la Mercedes devant notre résidence. Le ciel est grand bleu. Nous déchargeons les bagages et nous nous installons dans notre chez-nous au Portugal. Patrick appelle Francette. J'envoie un sms à Thérèse, à Daniel et Lucienne, pour leur dire que nous sommes bien arrivés. Après une pause-détente, nous allons nous promener vers la plage. Je sors en short. Le vent souffle de temps à autre. La place de Manta Rotâ est tranquille. Les touristes sont sous d’autres cieux. Les parasols en paille et la guérite de réservation ont disparu. À part quelques promeneurs le long du littoral et quelques personnes près de l’eau, la plage est déserte. Nous prenons des photos sur fond de ciel bleu. Notre ombre s’est encore allongée au soleil déclinant. Lors du retour, dans Manta Rotâ, je remarque que la lucarne d’une maison en ruine a perdu sa fermeture. Dans une vision frappante, je vois une enfilade de pièces dont les ouvertures ont disparu…

 





























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