vendredi 7 août 2020

Hier à Olhão...

Nous partons en fin de matinée à Olhão. La Cuore est garée au parking souterrain du complexe commercial Algarve Outlet. Nous marchons jusqu’au restaurant repéré par Patrick. Nous le trouvons facilement. Le restaurant « Kékeres [Kevin Xavier Paul Ceres] », situé au début de la travessa do Compromisso, fait face au Museu Municipal de Olhão. Notre sympathique jeune hôtesse masquée nous apporte en terrasse deux Poké Bowl végétariens et deux tosta veggie. Le repas se termine un peu avant quatorze heures. Nous allons découvrir le Mercado de Olhão dans la vieille ville qui borde le littoral vers le port de plaisance. 

Nous suivons l’emblématique Rua do Comércio où d’attrayants filets de pêche avec de faux poissons sont suspendus au travers de la rue. De belles portes anciennes et de vieux édifices pittoresque se dévoilent le long de la rue jalonnée de charmantes proues de barques colorées et peintes de motifs traditionnels. Plus avant, sur la Praça [place] Patrão Joaquim Lopes, la statue en bronze de Floripes, réalisée par l’artiste Leonel Moura, captive l’attention par sa prestance et sa longue chevelure noire qui cascade loin derrière elle, telle une queue de sirène. Floripes est une figure légendaire d'Olhão. Une légende raconte que cette belle Mauresque apparaissait chaque jour à Zé, un homme d'âge mûr, ainsi qu’à d’autres pêcheurs. A chacune de ses apparitions, la pêche était abondante et tous les pêcheurs revenaient sains et saufs dans leur foyer. Un jour Zé disparut avec Floripes. On raconte qu’il vécurent des jours heureux en Afrique du Nord dans l'exceptionnelle Vallée du Paradis nichée au plus profond des derniers contreforts de l'Atlas…

Nous arrivons au Mercado de Olhão. Le marché de Olhão se répartit dans deux bâtiments de caractère, construits en 1915, qui s’alignent le long de l'estuaire. Rectangulaires, ils se remarquent aisément de par leur couleur rougeâtre et leurs dômes verdâtres. Le bâtiment le plus proche du débarcadère du ferry propose notamment fruits, légumes et fromages de l'Algarve. Le plus éloigné est réservé pour le marché aux poissons. Nous longeons le quai. Je m’attarde devant la réplique do Caíque Bom Sucesso.

Le mercredi 6 juillet 1808, un groupe d’une quinzaine de pêcheurs d'Olhão embarqua sur la Caíque (petit voilier) Bom Sucesso, un bateau de pêche à deux voiles d'environ vingt mètres de long, pour traverser l'océan Atlantique dans le dessein informer le roi D. João VI, alors réfugié au Brésil, que la population d'Olhão avait réussi à expulser les envahisseurs français. Face à l'attaque du général Junot, le roi João VI du Portugal avait pris la décision de fuir son royaume et de transférer la cour et le gouvernement au Brésil, qui était alors la plus prospère des colonies portugaises. En récompense de cette courageuse traversée pour l’informer, le roi accorda la charte « Villa da Restauração » à Olhão qui devint alors administrativement indépendante de Faro.

En  cheminant vers le départ du ferry, je souris à un jeune homme africain dans une guérite qui vend des billets pour des excursions maritimes. Il répond en français à mon bonjour avec un radieux sourire. Un ferry s’apprête à effectuer une traversée vers la presqu’île d'Armona ou jusqu'à l’île de Culatra où, à l'ouest de l'île, un phare remarquable se trouve dans le village de Farol, qui veut dire « phare » en portugais. Des bateaux-taxis sont amarrés à une jetée en béton ; le premier prix pour embarquer cinq personnes est de vingt-cinq euros. Les flots sont calmes, le ciel est bleu, une brise nous caresse, un bel instant présent.

Nous revenons vers le marché. Nous longeons la file d’attente du ferry pour revenir sur le quai. Nous traversons le jardim Patrão Joaquim Lopes où des « forains » proposent des vêtements et des souvenirs à vendre dans nombre d’étals répartis entre les îlots de verdure agrémentés de bancs où les marchands assis attendent le client, en somnolant, en bavardant, dans un farniente estival. Un garçon me croise de près et m’offre un radieux sourire. Sa ressemblance avec Joël quand il était jeune est frappante. Dans un des commerces du marché qui donne sur la rue, Patrick achète le « Monde Diplomatique » en français.

Nous revenons ensuite au parking distant d’environ un kilomètre et demi en flânant et en suivant les trottoirs à l’ombre. Après un achat de deux lampes sur pied chez Conforama pour lire chez nous la nuit venue, nous retournons à Vila Nova de Cacela... 





















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