jeudi 18 juin 2020


La théorie dite du « 100ème singe »

Ken Keyes Jr est l’auteur de « The Hundredth Monkey » [Le centième singe], une histoire vraie étonnante !...

Des observations furent effectuées sur des macaques japonais, les Macca fuscata, des singes au long poil argenté et au visage rose qui figurent sur de nombreuses photos prises entre 1952 et 1965.

En 1952, sur l’île de Koshima, un groupe de scientifiques japonais, qui voulait étudier ces macaques, décida de tenter de les attirer sur la plage en dehors de la forêt avec des patates douces qu’ils épandirent quotidiennement sur le sable. Les singes adorèrent cette denrée, toutefois leur comportement démontra qu’ils les trouvaient désagréables à manger avec la peau recouverte de sable mouillé. Une femelle, qu’ils avaient baptisé « Imo, trouva un jour la solution à ce problème : elle trempa sa patate dans l’eau pour la débarrasser du sable et, satisfaite du résultat, se mit à laver systématiquement toutes ses patates avant de les consommer.

Au début, elle était la seule à pratiquer ce rituel, mais les scientifiques notèrent que les premiers à suivre son exemple furent les jeunes. Ensuite ce fut au tour des autres femelles. Les plus réticents furent les vieux mâles qui observaient ce comportement en faisant des grimaces interprétées comme réprobatrices.

Les mois et les années passant, de plus en plus de singes trempèrent les patates douces dans l’eau avant de les consommer. Les scientifiques japonais remarquèrent qu’un seuil critique fut atteint le jour où tous les singes de l’île se mirent à laver leurs patates avant de les manger. Le fait de laver chaque pomme de terre était devenu un comportement normal. L’un des scientifiques décida d’appeler cela « La théorie du 100ème singe » sans toutefois savoir exactement à partir de quel nombre de singes la pratique devint commune. Un basculement s’était opéré à partir d’un certain nombre de singes. D’une pratique individuelle, cela était devenu une pratique communautaire.

Le plus étonnant, comme par une sorte de contagion énigmatique, les scientifiques constatèrent que les colonies de macaques des îles avoisinantes adoptèrent le même comportement au même moment alors qu’il était rigoureusement impossible que de singes aient pu traverser à la nage la distance qui les séparait de l’île-pilote. Quasi simultanément, la pratique de laver les pommes de terre se transmit de façon simultanée, et inexpliquée, aux colonies de primates habitant sur tout le continent. À partir d’un seuil critique de singes, défini symboliquement par le nombre « cent », une prise de conscience s’était étendue et propagée à l’ensemble de l’espèce, en dépit de la distance géographique.

Un chercheur américain, Lyall Watson, émit alors l’hypothèse que lorsqu’un nombre suffisant d’individus change de façon de considérer une idée nouvelle, cette dernière se répand très vite, comme une traînée de poudre, comme une onde dans l’air, au point de toucher tous les individus sans la moindre transmission tangible.

En 1984, Ken Keyes publia son livre sur le sujet où il effectua un parallèle entre le comportement des macaques japonais et celui des sociétés humaines. Il émit l’hypothèse que, lorsque l’addition de l’énergie mentale des individus atteint un certain seuil, une sorte d’explosion se produit qui provoque un changement de conscience généralisé.

Plus prosaïquement, cela veut dire qu’un changement apporté dans la vie d’un être humain peut être reproduit par un autre et, à un moment donné, par tous les êtres humains quand un certain nombre de personnes l’apporte également dans leur vie. Cela démontre la responsabilité individuelle, le pouvoir de chacun et l'importance de nos actes dont la portée, multipliée par un nombre X de personnes (symboliquement la centième personne), peut changer en profondeur les mentalités, les habitudes et les comportements à grande échelle dans le monde.

Alors, comme disait Gandhi, soyons le changement que nous voulons voir dans le monde !...

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