Nous découvrons encore une matinée avec le grand soleil
radieux et un grand ciel bleu. La mer est calme avec un vent soutenu venant du
nord. Les premiers baigneurs viennent s’installer sur la plage pour profiter de
la belle journée. Les hirondelles commencent leur ronde dans les airs pour
s’arrêter un peu avant onze heures.
L’épidémie a amené tout un nouveau discours. La novlangue a atteint notre société dans son ensemble.
L’épidémie a amené tout un nouveau discours. La novlangue a atteint notre société dans son ensemble.
Le premier mot qui a été inventé est confinement. Qu’est-ce
que le confinement ? C’est l’opération de mettre en quarantaine toute une
population ; en résumé, c’est la priver légalement de liberté :
liberté de mouvement, de travailler, de voir sa famille, ses amis, etc. Le
confinement est la nouvelle appellation pour mettre en résidence surveillée le
peuple. La peur est toujours l’outil utilisé par les dictatures, même les
dictatures bienveillantes en pseudo-démocratie.
Le deuxième mot est déconfinement. Il est une invention, la
juxtaposition de deux termes « dé » pour suppression et
confinement ; c’est-à-dire dans la novlangue la période indéfinie entre
l’épidémie et le retour à la normale. Quelle est la différence entre le premier
et le deuxième mot ? Idéologiquement, aucune. Le déconfinement procède de la même
manipulation, à savoir de réduire la liberté des citoyens ; c’est le
meilleur moyen pour avoir la paix sociale.
Le troisième mot est le « retour à la normale ». Dans
la novlangue, le « retour à la normale » cela ne veut pas dire que
nous allons reprendre la vie normale. Non. Les lois pour le « retour à la
normale » réglementent ce que sera la normalité à la fin du déconfinement : respect des distances, port du masque, les modalités du travail, les nouveaux
procédés d’usage des transports, etc. Dans
l’esprit des politiciens, la normalité ancienne est morte ; les
gouvernements veulent mettre en place ce qui sera autorisé dans la nouvelle
société post-épidémie (ou plutôt comme ils l’appellent post-pandémie).
Une chose est sûre, c’est que nos autorités n’ont pas envie
de céder une parcelle de pouvoir. L’ivresse de la toute-puissance les a enivrés
et les gouvernements désirent continuer à exercer leurs prérogatives sans aucune
concession vis-à-vis des populations. Que devient le virus dans cette
histoire ? Un prétexte ; les politiciens ont trouvé un bon prétexte
pour assurer leur mainmise sur tous les pouvoirs des démocraties ; pour
notre bien, évidemment !
Depuis des années, la langue française est devenue la
parente pauvre du système scolaire. Les ministres successifs ont privilégié les
matières mathématiques, scientifiques et techniques. Le résultat : une langue
appauvrie, des copies médiocres en français, et surtout des gens qui ne savent
plus s’exprimer dans leur propre langue. Ce fait a des conséquences graves dans
notre société.
D’abord, les gens ne possèdent plus le vocabulaire nécessaire pour expliquer
leurs émotions ou leurs sentiments. Quand il n’y a plus les mots pour communiquer,
il ne reste plus que la violence. Les gouvernements successifs ont détruit
lentement l’enseignement de la langue maternelle, et les gens perdent le
contrôle de leur monde. Quand on n’a plus de vocabulaire pour décrire ce qui
nous entoure, et bien notre univers se rétrécit ; comment s’étonner après
que les gens deviennent xénophobes ou racistes ! L’étude de notre langue
et celles des autres est une véritable richesse ; elle permet de posséder
une vaste expérience pour ressentir et pour exprimer ce qui se déroule autour de nous. Chaque langage possède des spécificités qui nous enrichissent
et nous ouvrent l’esprit.
La découverte des autres cultures est la clef pour un monde
paisible. Connaître nos racines, le latin et le grec ancien, permet de mieux
comprendre notre propre langue, ses complications et ses vastes possibilités. A
quoi sert l’école si les élèves ne savent ni écrire ni lire lorsqu’ils
atteignent le bac ? Combien de personnes sont larguées parce
qu’elles ne comprennent pas les phrases compliquées de l’administration, ou le
langage de bois des politiciens ? Pour lutter efficacement contre les manipulations des
démagogues ou des intégristes religieux, il faut connaître la langue, pouvoir
s’exprimer et répondre. La langue est indispensable quotidiennement, toutes les
autres matières que nous avons appris à l’école ont souvent servi à rien.
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