mardi 16 juin 2020


Pessimisme médiatique sensationnaliste

Durant la crise sanitaire, les conséquences sociétales, politiques et économiques de la dérive du langage médiatique furent pernicieuses. Au quotidien, la surabondance d’informations souvent contradictoires, les effets des mots excessifs et superfétatoires dans le discours des médias et des politiciens témoignèrent d’un manque flagrant de clairvoyance et de distance vis-à-vis de la réalité de la maladie du covid-19. Les ego assoiffés de pouvoir et de contrôle ont créé dans leur mental un monde d’illusions qu’ils ont voulu implanter dans celui des citoyens dans un lavage de cerveau pour reconditionner leur libre arbitre. Auront-ils réussi à les lobotomiser sur le long terme ?

Les messages, partiaux, arbitraires et dénués d’objectivité, telles une litanie menaçante et une mauvaise rengaine toxique, ont contaminé les pensées des citoyens en les noyant sous des flots de nouvelles alarmantes et en les inquiétant à outrance pour paralyser leur faculté de réflexion. Atteint dans son énergie vitale, le citoyen est devenu l’ennemi de lui-même en offrant au côté « sombre de sa force » des armes de délation, de méfiance, de défiance, de rejet, de xénophobie, de fanatisme, d'ostracisme, de désunion, etc.

Cette épidémie verbale s’est propagée pour aboutir à une torpeur générale, intellectuelle et morale, où les manifestations de la vie ont été oblitérées. Le rôle des médias, qui se sont adonnés au pessimisme dans un sensationnalisme de l’information, sera-t-il remis en cause ?

Durant cette crise, les médias, qui déshonorent leurs valeurs, ont voulu garantir leur avenir en jouant les démagogues et en affectant de soutenir les intérêts des lecteurs dans le seul but de s'attirer leur fidélité et d’augmenter leur auditoire. Où est passée la bonne foi ? Ils se sont discrédités en faisant défiler de l’info en continu, en faisant tourner les mêmes images, en recyclant les mêmes mots. Les citoyens, devenus des victimes consentantes, dont l’intelligence a été remplacée par des pulsions basées uniquement sur les peurs, dont le ressenti a primé sur le réfléchi, se sont laissés hypnotiser par ce défilé informatif dommageable. De par leur attitude digne de Tartuffe, nombre de journalistes ne sont plus en mesure d’exercer pleinement leur rôle de contre-pouvoir démocratique. Les médias se sont embourbés dans un mode de fonctionnement parfois difficile à décrypter dont ils auront de la difficulté à se défaire. Y a-t-il encore quelqu’un à bord de l’avion de la déontologie journalistique ? Qu’en est-il de la responsabilité des journalistes vis-à-vis des citoyens qui n’a cessé de diminuer jour après jour durant le processus de confinement ? Y aura-t-il une charte des devoirs professionnels des journalistes pour éviter de tels dérapages à l’avenir ?

Le fiasco des mesures liberticides du confinement auxquelles nous avons assisté durant la crise sanitaire, relayées dans des proportions inacceptables par la machine médiatique, se révélera sous la plume des historiens.

Durant la crise, les rôles des acteurs décisionnaires sur le front de l’épidémie, aux ego renforcés, se sont confondus et empiétés sur la scène de la vie pour donner un spectacle navrant et hautement préjudiciable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire