Voici le vingt-quatrième jour de confinement. Le ciel est
entièrement gris, une ligne d’horizon sombre sur la mer sépare la sépare de la
voute céleste. Les vagues continuent à lécher la plage déserte.
Un certain relâchement palpable se fait sentir dans les rues
ce matin. De nombreux véhicules circulent ; certains conducteurs avec
masque d’autres non. Les gens recommencent à se parler dans la rue, parfois ne
respectent pas la distance d’un mètre cinquante. Est-ce que la lassitude
commence à s’emparer des personnes confinées ? Plus de vingt jours c’est
long pour une personne en pleine forme !
Encore un 8 heure du soir, et les applaudissements, les
aboiements des chiens viennent briser le silence de la ville.
Sur internet, il y a des politiciens qui ont ouvert un site
Jour d’après, un nouveau monde. Ils proposent aux citoyens de participer à une
discussion pour une société meilleure. D’abord ce genre d’opération a déjà eu
lieu dans le passé et aucun résultat n’en a ressorti. Les propositions sont si
radicales qu’aucun gouvernement ne pourrait les mettre en pratique. Les
réformes des institutions politiques sont les plus réclamées dans ce forum.
Mais est-ce que les politiciens vont-ils couper la branche où ils sont bien
assis ? Tuer la poule aux œufs d’or qui les engraissent sur notre
dos ? Non.
Ce que notre monde a besoin ce n’est pas des réformes mais
un changement fondamental de notre démocratie. Surtout il faut abandonner la
croyance qu’un système représentatif reflète la volonté du peuple. Non, nos
représentants au parlement ne représentent plus les citoyens uniquement les
partis et leur propre intérêt. Il faut aussi oublier que la majorité est une
légitimité quelconque en démocratie. La majorité ne représente qu’un mouvement
passager de convergence jamais l’intérêt général. La vraie démocratie n’a pas
besoin d’être représenté, elle doit être directement l’émanation de tous.
Avant tout, pour changer notre monde, notre société a besoin
de s’appuyer sur des principes inaliénables et évidents du citoyen, non sur la
valeur de droit mais sur l’évidence que chaque individu est unique, différent
et précieux. Qu’une personne n’est pas une catégorie sociale, une tranche d’âge
ou un sexe. D’ailleurs en quoi cela importe-t-il à l’Etat de connaître notre
sexe ? Dans une société où nous sommes tous égaux, à quoi peut-il bien
servir de préciser son sexe ? Pour éviter toute discrimination, il est
évident qu’il faut retirer la mention sexuelle sur nos pièces d’identité.
Si chacun d’entre nous est unique, différent et précieux, il
devient incontestable qu’une loi ne peut être valable si tous les citoyens sont
d’accord pour cette loi, pas une majorité, pas une minorité, pas un seul
personne mais tous sans exception. Certains diront mais il ne pourra avoir
qu’un petit nombre de lois. Probablement, cela ne sert à rien d’empiler des
textes législatifs qui engorgent pour rien les tribunaux. Surtout aucun loi
devrait légiférer sur les personnes, leur appartenance sexuel, leur vie sexuel,
leur apparence, leur choix vestimentaire etc. La vraie démocratie passe par le
respect total de l’individu. Le corps ne définit pas ce que nous sommes, comme
les croyances, les conditionnements, les étiquettes collées par la société sont
une couche superficielle de ce que nous sommes. Nous sommes plus, bien plus
vaste et plus original.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire