mercredi 15 avril 2020

Confinement jour 32 : Mercredi 15 Avril 2020



Les jours défilent, et les heures en confinement sont à jamais gâchées. Ce matin, le soleil vient lécher la plage trempée par la pluie de la nuit. La mer vient caresser le sable délaissé. Les nuées s’étiolent devant l’insistance des rayons solaires.
Voici le trente-deuxième jour de confinement et toujours aucun espoir que les politiciens deviennent intelligents.
Vers huit heures du soir, les applaudissements se font moins entendre sous le bruit de la ville qui s’anime.
Aucune société n’existe sans la confiance. Les citoyens doivent supposer que leurs représentants leur disent la vérité, toute la vérité. Les citoyens doivent présumer que les intentions des gouvernements sont bonnes à leur égard. Les citoyens doivent conjecturer qu’aucune situation peut remettre en question les valeurs fondateurs de la société dont ils vivent. Sans cette confiance, aucune communauté ne peut continuer à fonctionner normalement. Pouvons-nous vivre où chaque parole est supposée fausse ?
Cette confiance est essentielle. Le chef d’Etat doit estimer que les citoyens sont dignes de confiance et mettre en place une politique responsable avec les populations et non contre elles. Si les autorités soupçonnent toujours les mauvaises intentions des gens, il arrive ce qui se passe à l’heure actuelle, plus personnes croient plus personnes. Les politiciens sont qualifiés de menteurs, pouvons-nous avoir confiance envers des menteurs ? Les forces de l’ordre sont des outils de répressions, pouvons-nous faire confiance aux acteurs de la répression ? Mêmes les voisins deviennent suspects, ils peuvent nous vouloir des noises, pouvons-nous vivres avec un voisinage considéré comme un ennemi potentiel ?  Non, bien sûr.
Notre société se délite. Ce n’est pas à cause de telles minorités, de telles situations, du virus ou quoi d’autres encore, non, la communauté est divisée parce qu’il manque la confiance. Il n’y a pas de confiance sans liberté. La liberté c’est avant tout la responsabilité ; la responsabilité vis-à-vis de nous-même d’abord ; la responsabilité envers nos proches ; la responsabilité envers la communauté et le monde. La responsabilité réclame de l’empathie envers autrui (et soi-même), de la patience et aussi de la considération. La responsabilité est se sentir concerné par autrui mais en même temps ne pas l’assister, lui faire confiance, faire confiance à son rebond. La responsabilité est être compassionnel envers autrui mais le laisser libre de son existence.
Sans liberté, aucune société humaine n’existe vraiment. La communauté suppose qu’il y a une relation entre ses membres. Cette relation doit être authentique. Authentique veut dire que le lien ne doit pas être corrompu par une subordination hiérarchique, par une dépendance parentale, par une déviance politicienne. La relation vraie suppose de trouver des solutions à toutes les différences dans le consensus, qui donne du sens à tous sans exception. Une vraie société démocratique est le consensus de tous, pour que toute loi ait du sens pour tous, pour que toute décision politique soit acceptable pour tous.

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