Les jours défilent, et les heures en confinement sont à
jamais gâchées. Ce matin, le soleil vient lécher la plage trempée par la pluie
de la nuit. La mer vient caresser le sable délaissé. Les nuées s’étiolent
devant l’insistance des rayons solaires.
Voici le trente-deuxième jour de confinement et toujours
aucun espoir que les politiciens deviennent intelligents.
Vers huit heures du soir, les applaudissements se font moins
entendre sous le bruit de la ville qui s’anime.
Aucune société n’existe sans la confiance. Les citoyens
doivent supposer que leurs représentants leur disent la vérité, toute la vérité.
Les citoyens doivent présumer que les intentions des gouvernements sont bonnes
à leur égard. Les citoyens doivent conjecturer qu’aucune situation peut
remettre en question les valeurs fondateurs de la société dont ils vivent. Sans
cette confiance, aucune communauté ne peut continuer à fonctionner normalement.
Pouvons-nous vivre où chaque parole est supposée fausse ?
Cette confiance est essentielle. Le chef d’Etat doit estimer
que les citoyens sont dignes de confiance et mettre en place une politique
responsable avec les populations et non contre elles. Si les autorités
soupçonnent toujours les mauvaises intentions des gens, il arrive ce qui se
passe à l’heure actuelle, plus personnes croient plus personnes. Les politiciens
sont qualifiés de menteurs, pouvons-nous avoir confiance envers des
menteurs ? Les forces de l’ordre sont des outils de répressions,
pouvons-nous faire confiance aux acteurs de la répression ? Mêmes les
voisins deviennent suspects, ils peuvent nous vouloir des noises, pouvons-nous
vivres avec un voisinage considéré comme un ennemi potentiel ? Non, bien sûr.
Notre société se délite. Ce n’est pas à cause de telles
minorités, de telles situations, du virus ou quoi d’autres encore, non, la
communauté est divisée parce qu’il manque la confiance. Il n’y a pas de
confiance sans liberté. La liberté c’est avant tout la responsabilité ; la
responsabilité vis-à-vis de nous-même d’abord ; la responsabilité envers
nos proches ; la responsabilité envers la communauté et le monde. La
responsabilité réclame de l’empathie envers autrui (et soi-même), de la
patience et aussi de la considération. La responsabilité est se sentir concerné
par autrui mais en même temps ne pas l’assister, lui faire confiance, faire
confiance à son rebond. La responsabilité est être compassionnel envers autrui
mais le laisser libre de son existence.
Sans liberté, aucune société humaine n’existe vraiment. La
communauté suppose qu’il y a une relation entre ses membres. Cette relation
doit être authentique. Authentique veut dire que le lien ne doit pas être
corrompu par une subordination hiérarchique, par une dépendance parentale, par
une déviance politicienne. La relation vraie suppose de trouver des solutions à
toutes les différences dans le consensus, qui donne du sens à tous sans
exception. Une vraie société démocratique est le consensus de tous, pour que
toute loi ait du sens pour tous, pour que toute décision politique soit
acceptable pour tous.
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