jeudi 16 avril 2020

Confinement jour 33 : Jeudi 16 Avril 2020



Voici le trente-troisième jour de confinement et nos libertés sont toujours suspendues. Ce matin, le croissant de lune brillait derrière des nuées qui s’étiolaient au lever du soleil. Le ciel d’azur reprenait ses aises lorsque l’astre du jour fut au zénith.
Pendant la promenade des courses, nous apercevons deux gros avions dans le ciel qui se dirigent vers l’aéroport d’Almeria, probablement des essais techniques avant la réouverture des lignes.
Vers les huit heures du soir, le concert des applaudissements débutent avec l’accompagnement de quelques casseroles.
Selon le 20 minutes, même après l’allégement du confinement prévu le 11 mai, 18 millions de personnes, considérées comme à risque, devront rester confinées, a averti le président du Conseil scientifique, le Pr Delfraissy.
Pour ces 18 millions de personnes, qui risquent « de développer une forme grave, on continuera le confinement », a-t-il déclaré, devant la commission des lois du Sénat. « Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif », a-t-il ajouté.
Selon lui, ces 18 millions de personnes sont les personnes « d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
Pour le reste de la population, le déconfinement annoncé par Emmanuel Macron pour le 11 mai ne pourra se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies, a-t-il estimé. « Je suis extrêmement clair : si on n’a pas les prérequis il faut rester confinés » et « s’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours », a insisté le Pr Delfraissy.
Ces propose soulèvent plusieurs questions sérieuses.
La première concerne la privation de liberté dans une démocratie pour des raisons médicales. Ce débat avait déjà eu lieu pour les asiles en son temps. A savoir qui décide qu’une personne doit être enfermée ou pas ? Est-ce que les médecins sont-ils habilités à imposer des normes en la matière ? Vu les abus de la part du corps médical dans le passé, vu aussi que les critères ont été fluctuant dans le temps, je suis plutôt méfiant de laisser des scientifiques décider le sort d’une personne, surtout sur un critère aussi flou que « personne à risque ».
La deuxième concerne la discrimination. Depuis des années, les associations et les collectifs luttent contre toutes les discriminations. Dans une démocratie, effectuer un choix selon l’âge ou le critère de santé est tout simplement une atteinte aux libertés. Pourquoi les plus de 60 ans, pourquoi pas les 55 ans ceux qui partent à la préretraite !!! N’importe quoi.
La troisième concerne la mise en surveillance des personnes à risque. Selon les critères de la justice, la résidence surveillée ou la surveillance électronique est mise en place pour des délinquants ou des criminelles. Or, les personne âgées ne sont pas ni l’un ni l’autre. Il me semble curieux d’appliquer une peine à des citoyens qui n’ont commis aucun délit ou crime.
Quatrièmement, comment les autorités vont-elles faire pour sélectionner ces populations ? Vont-elles les mettre dans des ghettos  pour mieux les contrôler ? Vont-elles verbaliser les personnes âgées qui ne respectent pas le confinement ?  Donc encore plus de répressions, encore moins de démocratie en vue est la réponse de notre gouvernement.
La cinquième concerne la liberté thérapeutique. Dans les recommandations du Pr Delfraissy ce dernier propose de lever le confinement lorsque la recherche aura trouvé un vaccin ou un médicament pour lutter contre le covid19. Quid du choix des personnes de décider par eux-mêmes ce qui est mieux pour eux ?

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