Voici le trente-troisième jour de confinement et nos
libertés sont toujours suspendues. Ce matin, le croissant de lune brillait
derrière des nuées qui s’étiolaient au lever du soleil. Le ciel d’azur
reprenait ses aises lorsque l’astre du jour fut au zénith.
Pendant la promenade des courses, nous apercevons deux gros
avions dans le ciel qui se dirigent vers l’aéroport d’Almeria, probablement des
essais techniques avant la réouverture des lignes.
Vers les huit heures du soir, le concert des
applaudissements débutent avec l’accompagnement de quelques casseroles.
Selon le 20 minutes,
même après l’allégement du confinement prévu le 11 mai, 18 millions de
personnes, considérées comme à risque, devront rester confinées, a averti le
président du Conseil scientifique, le Pr Delfraissy.
Pour ces 18 millions
de personnes, qui risquent « de développer une forme grave, on continuera le
confinement », a-t-il déclaré, devant la commission des lois du Sénat. « Pour
combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament
préventif », a-t-il ajouté.
Selon lui, ces 18
millions de personnes sont les personnes « d’un certain âge, dont je suis,
au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue
durée, ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi
obèses ».
Pour le reste de la
population, le déconfinement annoncé par Emmanuel Macron pour le 11 mai ne
pourra se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies, a-t-il
estimé. « Je suis extrêmement clair : si on n’a pas les prérequis il faut
rester confinés » et « s’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est
pas prêt, il faudra retarder de quelques jours », a insisté le Pr Delfraissy.
Ces propose soulèvent plusieurs questions sérieuses.
La première concerne la privation de liberté dans une
démocratie pour des raisons médicales. Ce débat avait déjà eu lieu pour les
asiles en son temps. A savoir qui décide qu’une personne doit être enfermée ou
pas ? Est-ce que les médecins sont-ils habilités à imposer des normes en
la matière ? Vu les abus de la part du corps médical dans le passé, vu
aussi que les critères ont été fluctuant dans le temps, je suis plutôt méfiant
de laisser des scientifiques décider le sort d’une personne, surtout sur un
critère aussi flou que « personne à risque ».
La deuxième concerne la discrimination. Depuis des années,
les associations et les collectifs luttent contre toutes les discriminations.
Dans une démocratie, effectuer un choix selon l’âge ou le critère de santé est
tout simplement une atteinte aux libertés. Pourquoi les plus de 60 ans,
pourquoi pas les 55 ans ceux qui partent à la préretraite !!! N’importe
quoi.
La troisième concerne la mise en surveillance des personnes
à risque. Selon les critères de la justice, la résidence surveillée ou la
surveillance électronique est mise en place pour des délinquants ou des
criminelles. Or, les personne âgées ne sont pas ni l’un ni l’autre. Il me
semble curieux d’appliquer une peine à des citoyens qui n’ont commis aucun
délit ou crime.
Quatrièmement, comment les autorités vont-elles faire pour
sélectionner ces populations ? Vont-elles les mettre dans des ghettos pour mieux les contrôler ? Vont-elles
verbaliser les personnes âgées qui ne respectent pas le confinement ? Donc encore plus de répressions, encore moins
de démocratie en vue est la réponse de notre gouvernement.
La cinquième concerne la liberté thérapeutique. Dans les
recommandations du Pr Delfraissy ce
dernier propose de lever le confinement lorsque la recherche aura trouvé un
vaccin ou un médicament pour lutter contre le covid19. Quid du choix des
personnes de décider par eux-mêmes ce qui est mieux pour eux ?
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