samedi 25 avril 2020

Confinement jour 42 : Samedi 25 Avril 2020



Le ciel est sombre ce matin. Les nuées recouvrent la voute céleste d’Aguadulce. Une pluie fine vient mouiller les sols.
L’affaiblissement des applaudissements devient important ce soir.
Je vais aborder aujourd’hui un grave problème qui ronge notre société : la corruption. Attention, je ne vais pas parler d’argent mais autre sorte de corruption : le pouvoir. Il y a comme une sorte de dérive de notre société vers le totalitarisme. Une certain idéologie se met en place, celle qui consiste à légiférer pour tout et n’importe quoi. Nos députés et nos sénateurs passent en revue tous les aspects de notre vie et mettent en place des normes ; ils prétendent régir chaque facette de notre existence et finalement ils légifèrent sur (ou contre) le citoyen comme si le citoyen était l’ennemi de notre société. Non, dans une vraie démocratie, le citoyen est l’essence même de la société.
Prenons une autre dérive, celle des « forces de l’ordre ». Hier dans le « 20 minutes », il relatait le fait divers suivant :
Une jeune femme a été retenue quatre heures en garde à vue à Toulouse pour répondre d'une banderole devant son domicile, proclamant «Macronavirus, à quand la fin?», ont indiqué son avocate et la section locale du NPA. Les résidents d'un pavillon avaient obtempéré le 21 avril à la demande de décrochage, mais les policiers sont revenus le lendemain remettre une convocation à l'une d'entre eux ayant accepté de s'identifier.
Elle a passé quatre heures en garde à vue le 23 avril, au motif «d'outrage», pour être ensuite relâchée sans suites immédiates, selon Me Dujardin, qui ajoute : «L'infraction n'est pas constituée, on est plutôt sur du renseignement, de la police politique» dans «un contexte où l'on ne peut plus manifester».
Il y a cinquante ans en arrière, nous appelions la police : les Gardiens de la paix. En effet, elle était là pour maintenir la paix civile. Une nouvelle idéologie a été mise en place celle des « Forces de l’ordre ». Qu’est-ce que cela veut dire « Force de l’ordre » ? D’abord la police est finalement qu’un instrument de puissance pour maintenir l’ordre. L’usage de la force est l’outil pour faire rentrer les citoyens dans la norme. Adieu le dialogue démocratique, le dialogue citoyen. Les autorités préfèrent user de la violence pour imposer leurs vues, leurs opinions, leurs croyances et leurs idéologies. Le principal problème de la violence et de la force, c’est le pouvoir. Le pouvoir donné aux « forces de l’ordre » sur les citoyens. Il y a comme un changement dans la démocratie, les policiers ne sont plus au service des citoyens.
Lorsqu’il y a du pouvoir, il y a corruption. Cette corruption se manifeste par l’abus. Dans le cas de Toulouse, cela part d’une simple banderole. A partir de quand en France le fait de manifester ses convictions politiques ou citoyennes deviendra un crime de lèse-majesté. En quoi le slogan « Macronavirus, à quand la fin?» est-il un outrage ? Un outrage envers qui ? Depuis quand, les « forces de l’ordre » sont-elles devenues des policiers politiques ? Les contre-pouvoirs qui devraient être la justice ne peuvent pas s’exercer à cause des dispositions ambiguës de l’état d’urgence sanitaire. La Commission nationale consultative des droits de l'homme [CNCDH] insiste sur le fait que « L’état d’urgence sanitaire ne justifie pas une telle disproportion dans l’atteinte aux droits ». Lorsque les décisions entraînent des répercussions si fondamentales dans la vie quotidienne, ne serait-il pas nécessaire que des organes indépendants puissent contrôler les activités du gouvernement et sanctionnent le cas-échéant toute dérive totalitariste de celui-ci. Pourquoi la démocratie devrait-elle être mise en veilleuse à chaque crise ? La démocratie est tous les jours, sinon elle n’existe pas.

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