vendredi 10 avril 2020

Confinement jour 27 : Vendredi 10 Avril 2020



Aujourd’hui le ciel gris est bas, la mer se confond presque avec la voute céleste. Le murmure des vagues parvient jusqu’à l’appartement d’Aguadulce pendant que j’écris ces lignes. L’Espagne est encore en confinement. Ainsi nous sommes le vingt-septième jour de confinement et de privation de notre liberté de mouvement.
Quelques applaudissements, accompagnés par les aboiements des chiens, perturbent le silence de la ville.
En ce jour de Vendredi Saint, jour où les chrétiens commémorent la crucifixion du Christ, il est temps de faire un point sur un sujet important : la mort. Si les gouvernements ont mis en place des confinements pour « lutter » contre le virus Covid19 dans l’objectif de limiter les morts. Dès les premiers jours, une panique a emporté nos concitoyens à effectuer des stocks. Certaines personnes ont accusé le gouvernement à avoir trop attendu. Aujourd’hui, certaines personnes désirent rendre obligatoire le masque. Ces agissements sont motivés par la PEUR ; la peur de la mort, la peur de la mort pour soi ou pour ses proches.
Finalement, je pose la question que signifie la mort dans notre société. Lorsque nous voyons comment son traité les dépouilles des décédés, je suis étonné que peu de citoyens s’insurgent sur le traitement indigne que les autorités pratiquent sur celles-ci. Les corps sont soustraits aux familles qui ne pourront pas effectuer leur deuil. Les corps sont incinérés contre les dernières volontés du défunt, contre la volonté des proches et contre les croyances de gens. Certes, il a nécessité de limiter la contamination du Covid19. Cependant que reste-t-il d’une civilisation si les rites funéraires sont maltraités, si les corps dont considérés comme des déchets dangereux, si les familles et les défunts n’ont plus le choix de leur sépulture.
Bien que je ne suis pas un fan des religions, je m’interroge sur la mise sur la touche de celles-ci, ou des philosophes ou des libres penseurs sous couvert de confinement ou de limiter les déplacements. Je ferais remarquer que les médecins et les infirmières circulent avec des précautions et que cela ne pose pas de problème aux autorités. Bien que la fermeture des centres cultuels soit nécessaires en cas de confinement, je ne vois pas pourquoi le soutien du personnels religieux, des psychologues, des aides à l’écoute soit interdit. Les populations ont besoin de leurs présences en ces moments difficiles.
Je voudrais aussi parler de la mort. Comment dans nos sociétés, en sommes-nous arrivé à considérer la mort comme un échec ? Comment en sommes-nous venu à rendre presque tabou ce qui advint après notre existence ? Laissez le sujet aux mains des religions est une erreur. Personnellement, je ne pense pas qu’elles puissent avoir de réponse sur le sujet, mais les fidèles le pensent, respectons-le. Pourquoi nos sociétés ont-elles laissé cette question en dehors de leur réflexion ? La mort est partie inhérente de notre vie. Elle est inéluctable. Elle est la seule justice, car chacun viendra à mourir, les riches comme pauvres, les puissants comme les humbles… Alors… en ces moments si difficiles reprenons notre existence en main et regardons en face la mort sans peur.

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