Le ciel est dégagé. La mer est lisse et ondule sous une
brise légère. Le printemps est là.
Voici le trentième jour de confinement qui se profile.
Vers huit heures du soir, les applaudissements viennent s’ajouter
aux bruits de la ville qui reprend vie.
Plus d’un mois de privation de liberté. Hier soir, le
Président de la France a fait son numéro de com à la télévision ; il
appelle cela une adresse ; il s’adresse à la nation. Il a parlé aux
français. Qu’est-ce que le chef de l’Etat nous a dit.
« Nous devons
donc poursuivre nos efforts et continuer d'appliquer les règles. Plus elles
seront respectées, plus nous sauverons de vies. C'est pour cela que le
confinement le plus strict doit encore se poursuivre jusqu'au lundi 11 mai.
C'est durant cette période, le seul moyen d'agir efficacement. »
Depuis le 15 mars 2020, le confinement le plus strict a été
imposé aux français. Vous dites que c’est le seul moyen d’agir efficacement. J’en
doute. C’est uniquement la réponse que certains gouvernements ont utilisé pour
contrôler les populations, pour les assigner à résidence, pour maitriser la
grogne sociale. D’autres états ont répondu différemment à la même épidémie et
ils ne s’en sortent pas plus mal que la France. Du point de vue économique, ils
s’en remettront probablement mieux que les français c’est sûrs.
« Durant cette
phase de confinement, le pays continue à vivre, et heureusement. »
Je n’appelle pas cela vivre. Dormir, manger, et parfois
travailler. Cela ressemble à de la survie. Apparemment je n’ai pas les mêmes
critères que vous de ce qu’est une vie heureuse et épanouie.
« Certaines
activités sont interdites, car incompatibles avec les règles sanitaires. Pour
tous les autres secteurs économiques, quand la sécurité des travailleurs et des
entrepreneurs est bien garantie, ils doivent pouvoir produire et l’ont
largement fait depuis maintenant un mois. »
Travaillez, travaillez. Consommez, consommez. Puis dormez,
dormez pour travailler demain. Voilà le monde que vous proposez Monsieur le
Président. Non, ce n’est pas le monde que je veux. Je suis bien chagriné que
celui-ci vous satisfasse !
« Le 11 mai
prochain, mes chers compatriotes, sera donc le début d’une nouvelle étape. Elle
sera progressive, les règles pourront être adaptées en fonction de nos
résultats car l’objectif premier demeure la santé de tous les Français. »
Et voilà. Vous laissez encore la porte ouverte à poursuivre encore
indéfiniment le confinement. Le coup d’état permanent pour reprendre
l’expression…
« Les lieux
rassemblant du public, restaurants, cafés et hôtels, cinémas, théâtres, salles
de spectacles et musées, resteront en revanche fermés à ce stade. Les grands
festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins
jusqu'à mi-juillet prochain. »
Ces mesures sont bien pratiques pour étouffer toutes
révoltes des français ; pour écraser toute contestation ; et
poursuivre en catimini vos réformes que beaucoup de français ne désirent pas.
« Cette épidémie
ne saurait affaiblir notre démocratie, ni mordre sur quelques libertés. »
C’est déjà le cas. Les libertés sont suspendues. La
démocratie est en berne. L’épidémie n’a rien à voir avec cet affaiblissement,
vous en êtes responsable Monsieur le Président.
« Aujourd'hui,
d'après les premières données qui seront prochainement affinées par ce qu'on
appelle les tests sérologiques, une très faible minorité de Français ont
contracté le Covid-19. Ce qui veut dire que nous sommes loin de ce que les
spécialistes appellent l'immunité collective, c'est-à-dire ce moment où le
virus arrête de lui-même sa circulation parce que suffisamment d'entre nous
l'avons eu. »
Et pour cause. Le confinement empêche les populations de se
confronter au virus. Comment pouvez-vous obtenir une majorité d’immunité
collective. C’est totalement contradictoire. C’est vos décisions qui ont amené
à cette situation.
« Il y a dans
cette crise une chance : nous ressouder et prouver notre humanité, bâtir un
autre projet dans la concorde. Un projet français, une raison de vivre ensemble
profonde. »
Je suis désolé mais vous n’en prenez pas le chemin. Les
grands oubliés dans tout cela ce sont les Français. Quand avez-vous consulté
les Français ? Jamais. Comment pouvez-vous bâtir un autre projet dans la
concorde alors que vous avez systématiquement ignoré les grognes des Français ? Que vous avez même donné des ordres pour mater les
manifestations des urgentistes, des professions médicales en colère ! Vous
avez la mémoire courte. Avant cette « crise sanitaire », certains Français étaient dans la rue. Les gens n’étaient pas contents. Comment
pouvez-vous proposer un projet alors que vous n’avez jamais consulté les Français de ce qu’ils veulent ?
« Et les vertus
qui, aujourd'hui, nous permettent de tenir, seront celles qui nous aideront à
bâtir l'avenir, notre solidarité, notre confiance, notre volonté. »
L’avenir sera, c’est certain. La confiance n’est plus là,
c’est certain aussi. La défiance envers les politiciens est de plus en plus
grande. Et vous en avez une part de responsabilité dans ce fait. Dommage. Pour
conclure, comme a dit un ancien président, les promesses n'engagent que ceux qui
les reçoivent.
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