Ce matin le ciel est complètement dégagé. L’azur recouvre
entièrement la voute céleste. Des bateaux de pêcheurs drainent la mer calme à
la recherche de quelques poissons. La vie continue.
Et voilà le vingtième jour de confinement et nous sommes
encore vivants.
Le soir, vers 8 heures, certaines personnes viennent
applaudir à leur fenêtre. Les chiens les accompagnent dans leur bruit.
Le virus met en évidence un fait incontournable : notre
société est malade. J’entends beaucoup d’explications différentes, certains en
profitent pour avancer des solutions, des solutions anciennes, des vieilles
idéologies dépassées. La seule certitude est que l’humain n’est pas au centre
de la préoccupation de nos dirigeants. Ces derniers peuvent nous rabâcher tous
les discours souvent entendus dans le passé, cela ne changera pas le fait que
notre société n’est plus humaine.
Nos gouvernements font comme si les personnes n’existaient
pas vraiment. Ils émettent des statistiques, chaque jour ont nous montre des
graphiques, des nombres etc… Tous cela relayés par les médias avec
complaisance. Comme dit la chanson « Bla bla bla… » Ils aiment en
rajouter, broder, jouer sur les mots, des mots qui ne veulent plus rien dire,
uniquement la peur. Car à quoi sert-il de connaître les prévisions d’une
épidémie, alors que le quotidien est déjà assez dur. De plus, les prévisions ne
sont que des projections aussi valables que la boule de cristal ou les
prémonitions des médiums.
Les outils de statistique ne sont que des indicateurs pour
aider les décideurs. En eux-mêmes, les données n’ont aucune valeur. Où est
passé l’intelligence, le sens critique ou la contradiction ? Quand un rapport
parle au conditionnel cela veut dire que tout y est hypothétique rien de réel. Le
média en parle comme si ces informations étaient certaines, que les scénarios
allaient se réaliser… comme tous scénarios cela fait un bon ou un mauvais film
mais jamais la réalité. Les gens sont scotchés devant la télé pour avoir un peu
d’espoir, et les médias vomissent des horreurs, des erreurs… augmentant la
peur.
Non, notre société va mal. Souvent j’entends les gens dire
il faut remettre l’humain au centre de la société ! Cela veut dire quoi au
centre ? Je ne savais pas que les sociétés n’étaient pas constituées
d’êtres- humains. Ce qui fait défaut, ce n’est pas la société c’est
l’organisation de notre société avec ses idéologies qui va l’encontre des
intérêts des êtres-humains. Chaque existence est importante. Pourquoi certains
pourrait décider pour les autres ? Pourquoi une religion devrait s’imposer
à tous alors que nous rejetons cette religion, ou toutes les religions ?
Pourquoi devrions-nous suivre l’idéologie néo-libérale alors que celle-ci n’est
faite que pour les marchés et non pour la société ? Pourquoi les armées
seraient plus importantes que la vie d’une seule personne ?
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