vendredi 22 mai 2020

Confinement jour 69 : Vendredi 22 Mai 2020




Lorsque le soleil se lève la température est déjà élevée. Le ciel s’embrase à l’horizon et la mer demeure calme.


Un des effets secondaires de l’épidémie du covid-19 est de détruire la relation de confiance qu’il y avait entre les médecins et les patients. Les nouvelles dispositions législatives concernant l’Etat d’Urgence Sanitaire obligent les généralistes à déclarer nominativement les cas positifs à la CPAM (Caisse Primaire d’Allocation Maladie), à l’encontre du secret professionnel, et de plus, pour une lutte efficace contre cette maladie, censée casser les chaînes de transmission, une enquête sur les personnes fréquentées, sur les jours d’incubation, sur des critères de « proximité sociale », doit être diligentée par le praticien, qui devient un inquisiteur au service de l’Etat.

La détérioration de la confiance s’effectue alors que la société se délite. Le dernier rempart vers la tyrannie scientifique vient de tomber. Car toutes ces données ont pour objet de lutter contre l’épidémie, certes, mais aussi d’augmenter la connaissance pour créer de nouveaux modèles scientifiques. Or, tous ces experts oublient une chose essentielle, le modèle épidémiologique n’est pas la réalité ; cela reste une construction mentale et idéologique. Depuis le début de la crise sanitaire, les autorités ont effectué des choix sur le principe de la véracité de ces projections scientifiques avec à chaque fois aucune adéquation entre les faits réels et le modèle proposé. Bien que l’échec des prévisions scientifiques soit patent, les experts continuent encore et encore à élaborer leur modèle, ils prétendent qu’avoir plus d’informations permet d’affiner au mieux. Non, plus de données n’apporteront pas plus de précisions, car il n’y aura jamais assez d’informations.

Je reviens à la médecine. La médecine est sortie de sa relation strictement individuelle, le lien entre le médecin et le patient tend à devenir de plus en plus professionnel et impersonnel. L’hygiénisme, qui visait d’abord à s’attaquer aux modes de vie, et donc à l’insalubrité et aux questions d’assainissement, se développe de plus en plus dans l’idéologie des politiciens. L’Etat de droit n’a pas lâché sur le principe de constituer des listes de fréquentations et de parcours sociaux et sexuels, il a toujours aimé constituer des fichiers et mettre les citoyens dans des cases. Cette maladie du contrôle et de maîtrise des données se répand dans toutes les sphères de la vie privée, elle prolifère comme une pandémie tuant toute intimité des citoyens. Certains nomment cela : la transparence, en réalité c’est une pathologie nommée voyeurisme.

Le médecin devient l’inquisiteur qui va enquêter sur votre profil de citoyen, vos habitudes, vos préférences, vos fréquentations et vos manies ; ceci est une enquête de mœurs. Toutes ces données récoltées seront transmises à la CPAM afin d’effectuer des recherches pour lutter contre la propagation du virus. Si l’on suit la logique de cette idéologie, l’objectif serait de casser les chaînes de transmission, promouvoir des dépistages afin de connaître les malades et les fameux « porteurs sains ».

Je m’inquiète sur cette notion de « porteurs sains » ; qu’est-ce que l’avenir réserve à ces fameux « porteurs sains » ? Vont-ils être stigmatisés par la société parce que potentiellement dangereux pour les autres citoyens ? L’Etat va-t-il les mettre en confinement éternellement afin qu’ils ne contaminent pas les autres ? Vont-ils devoir porter une étoile jaune pour protéger les autres citoyens ? Une fois que le fichier sera créé, les données seront disponibles, piratables (les hackers sont plus puissants que n’importe quel système informatique d’Etat), utilisables de façon malintentionnée par des politiciens (boucs émissaires faciles).

Autre problème, la médecine s’occupe des malades, cependant être porteur du coronavirus ne veut pas dire être malade ; un « porteur sain », strictement parlant, n’est pas une personne malade or la CPAM s’occupe uniquement des allocations maladies. Elle n’est pas un organisme de contrôle des populations. Elle n’a pas à effectuer la catégorisation des populations selon des critères génétiques. Elle n’est pas une institution de maîtrise des citoyens ou de promotion des idéologies hygiénistes. Cela me fait trop penser à l’idéologie nazie de la race pure qui revient régulièrement et des épurations ethniques si meurtrières ces dernières années.

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