Le ciel s’illumine dès le matin de bonne heure. La
température est restée élevée pendant la nuit. L’été semble s’installer pour de bon sur la côte d’Almeria.
Notre société est malade, elle n’est pas atteinte par le
covid-19. Cette épidémie a mis en lumière de nombreux dysfonctionnements.
D’abord, il est maintenant évident que l’individu, l’être unique que nous
sommes tous, n’est pas le centre de notre démocratie. Je peux même affirmer
qu’il a la position la plus basse dans l’échelle des valeurs de notre
république. La première position, ce sont les idéologies ; c'est-à-dire que la
hiérarchie prime sur tout, les politiciens tenant le haut du pavé. La deuxième
est la vie ; pas n’importe quelle vie, une vie floue, une vie sans
contours, une vie robotisée, une vie collective ; une vie aussi informelle,
sans particularités, sans saveur, sans différences, uniforme et normalisée. La
troisième est la nation ; tous les sacrifices sont réclamés au nom de
cette idée, la liberté, notre existence, nos biens et nos richesses.
La crise sanitaire du coronavirus met en évidence que les
gouvernements n’ont rien à faire, rien à foutre, des citoyens. Ils s'en moquent. Ils ont mis en place des mesures
contraignantes et coercitives afin d’imposer leur contrôle et leur maîtrise des
populations. L’existence de chaque individu a été piétinée par leurs arguments,
par leurs mensonges et leur idéologie. Chaque personne unique a été reléguée
comme simple variable dans leur modèle scientifique. Chaque être humain a été
réduit comme une simple viande traitée comme une machine biologique par les
virologues et les politiciens. Les citoyens ont été considérés, au mieux, comme
une gêne dans le processus, voire comme l’ennemi qu’il fallait mater pour que
l’opération soit une réussite. Ce faisant, le peu de confiance que les gens
avaient en eux s’est effrité irrémédiablement.
Qu’est-ce qui fait la valeur d’une société ? Les
individus. Chaque individu unique apporte ses différences, ses rêves et ses
qualités pour construire la société. Les structures, les institutions et les
autorités permettent le développement de chaque personne selon ses capacités et
ses désirs. Or, les valeurs se sont inversées, les citoyens sont devenus les
serviteurs du système. Ils ne sont plus l’élément principal et primordial pour fonder
une société. Les politiciens oublient l’être humain unique et individuel au
profit des organisations : la finance, les entreprises, les institutions, etc. Cependant, ils négligent le fait que ces organisations sont des outils au service du citoyen et non l’inverse. Quand ils ont sauvé les banques, ils
l’ont fait pour le bien de l’économie, sous prétexte que si l’économie s’effondre, ce sont les gens qui vont en pâtir.
Est-ce vrai ? Est-ce que les banques contribuent au
bien-être de l’ensemble de la population ? Non ! L’objectif des banques est
de gagner de l’argent, peu importe le bien-être des citoyens. Quand les
entreprises sont aidées, est-ce pour le bien de tous ? Non ! Est-ce le rôle
de l’état de se substituer aux marchés ? Non ! Si une entreprise a des
difficultés, c’est qu’elle n’est plus efficace ; aider ses finances ne
permettra pas d’augmenter sa performance face à la concurrence. Le problème, c’est que dans tout cela l’individu unique est oublié, alors qu’il devrait être
le centre de la société. Les banques sont là pour que les gens puissent déposer,
emprunter et placer leur argent. Les gens sont un rouage important des
entreprises, souvent sous-estimés. Ils sont les clients, les fournisseurs et les
travailleurs du système. Les considérer comme le problème de l’entreprise (les
fameuses charges), c’est oublier que sans l’être humain ces entreprises ne sont
rien.
Hélas, la confiance envers la société ou les entreprises
s’est envolée. Quand la confiance a disparu d’une institution démocratique, cela
veut dire qu’elle n’existe plus, elle n’a plus aucune valeur.
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