samedi 9 mai 2020

Confinement jour 56 : Samedi 09 Mai 2020



Le ciel matinal se couvre légèrement pendant la journée. Les vagues continuent imperturbablement leurs ressacs sur la plage. Les hirondelles font leur danse quotidienne puis se reposent pendant que le soleil brille au zénith.

Cette crise sanitaire met en relief la précarité de l’équilibre de nos existences. Il suffit d’un petit rien pour que notre vie bascule dans un cauchemar. Il est vraiment étrange qu’un si petit organisme, un virus, puisse mettre en péril toute notre civilisation. Cela veut probablement dire que notre civilisation est fragile. Notre civilisation est insignifiante face à l’immensité et la diversité de la vie. Il suffit d’un petit rien pour que tout bascule.
Ceux qui pensent que notre civilisation est forte, ils ont tort ! La preuve. Un petit rien et notre démocratie est mise entre parenthèses, les lois d’exceptions régissent nos existences comme dans une dictature. Est-ce si étonnant ? Finalement, non. Nos démocraties sont si fières de leur état de droit, si prétentieuses pour imposer leur vision des droits de l’Homme, si arrogantes pour exiger la bonne gouvernance ou imposer leur système économique, qu’elles oublient leurs principes à chaque crise pour emprunter au totalitarisme leur législation, leur terreur, leur tyrannie et leur prédation.
Nos démocraties négligent le fait qu’un état de droit n’est pas une garantie de liberté, de fraternité ou d’égalité, qu’un état de droit ne veut pas dire fin de l’arbitraire, qu’un état de droit ne veut pas dire démocratie. Hier c’était le 75ème anniversaire de la capitulation sans condition de l’Etat Nazi. Or, le IIIème Reich a continué à faire fonctionner l’état de droit, les juges ont continué à juger avec les lois iniques mises en place par les nazis, les fonctionnaires ont appliqué les directives arbitraires de l’Etat Nazi. Le plus tragique dans cet épisode horrible de notre histoire est bien cela : la continuité  de l’état de droit pendant ce cauchemar nazi. La loi dite « solution finale » est publiée dans l'édition du Reichsgesetzblatt du 7 avril 1933.
Le cadre juridique n’est pas une protection contre l’arbitraire, il n’est d’aucune aide pour l’individu face au totalitarisme de l’Etat. La législation peut être totalement inhumaine et pourtant être conforme à la légalité. Aucun contre-pouvoir ne peut lutter contre l’autoritarisme d’un gouvernement, celui-ci plie face à la volonté et à la violence de l’Etat.

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