Le ciel matinal se couvre légèrement pendant la journée. Les
vagues continuent imperturbablement leurs ressacs sur la plage. Les hirondelles
font leur danse quotidienne puis se reposent pendant que le soleil brille au
zénith.
Cette crise sanitaire met en relief la précarité de
l’équilibre de nos existences. Il suffit d’un petit rien pour que notre vie
bascule dans un cauchemar. Il est vraiment étrange qu’un si petit organisme, un
virus, puisse mettre en péril toute notre civilisation. Cela veut probablement
dire que notre civilisation est fragile. Notre civilisation est insignifiante
face à l’immensité et la diversité de la vie. Il suffit d’un petit rien pour
que tout bascule.
Ceux qui pensent que notre civilisation est forte, ils ont
tort ! La preuve. Un petit rien et notre démocratie est mise entre parenthèses, les lois d’exceptions régissent nos existences comme dans une
dictature. Est-ce si étonnant ? Finalement, non. Nos démocraties sont si
fières de leur état de droit, si prétentieuses pour imposer leur vision des
droits de l’Homme, si arrogantes pour exiger la bonne gouvernance ou imposer leur
système économique, qu’elles oublient leurs principes à chaque crise pour
emprunter au totalitarisme leur législation, leur terreur, leur tyrannie et
leur prédation.
Nos démocraties négligent le fait qu’un état de droit n’est
pas une garantie de liberté, de fraternité ou d’égalité, qu’un état de droit ne veut pas dire fin de l’arbitraire, qu’un état de droit ne veut pas dire
démocratie. Hier c’était le 75ème anniversaire de la capitulation
sans condition de l’Etat Nazi. Or, le IIIème Reich a continué à faire
fonctionner l’état de droit, les juges ont continué à juger avec les lois
iniques mises en place par les nazis, les fonctionnaires ont appliqué les
directives arbitraires de l’Etat Nazi. Le plus tragique dans cet épisode
horrible de notre histoire est bien cela : la continuité de l’état de droit pendant ce cauchemar nazi.
La loi dite « solution finale » est publiée dans l'édition du
Reichsgesetzblatt du 7 avril 1933.
Le cadre juridique n’est pas une protection contre
l’arbitraire, il n’est d’aucune aide pour l’individu face au totalitarisme de l’Etat. La législation peut être totalement inhumaine et
pourtant être conforme à la légalité. Aucun contre-pouvoir ne peut lutter contre
l’autoritarisme d’un gouvernement, celui-ci plie face à la volonté et à la
violence de l’Etat.
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