lundi 25 mai 2020

Confinement jour 72 : Lundi 25 Mai 2020




Des nuées s’effilochent à l’horizon au-dessus d’une mer agitée. Le Soleil se voile et les hirondelles dansent dans le ciel. Quelques baigneurs s’aventurent sur la plage et dans les vagues vigoureuses. Aujourd’hui, la province d’Almeria est entrée dans la phase 2 de la « descalada » (le déconfinement à l’espagnol). Pour résumer, la phase 2 est pareille que la phase 1 pour les gens. Quelle amélioration !



Souvent, j’entends dire que l’Etat d’Urgence Sanitaire a été mis en place pour l’intérêt général. Mais qu’est-ce que l’intérêt général sinon l’intérêt conforme à l’idéologie du moment et du gouvernement en place. L’intérêt général permet une atteinte aux libertés et aux droits des personnes et ceci soi-disant pour le bien de tous. Qu’est-ce que le bien de tous ? Si l’intérêt général atteint ma liberté ou un de mes droits, pouvons-nous appeler cela « bien de tous » puisque je suis exclu de ce bien général. Si l’Etat me prive d’une partie de mes propriétés pour l’intérêt général, je me sens lésé, alors est-ce vraiment pour le bien de tous puisque ma personne est lésée contre mon gré pour l’intérêt des autres. De plus, qui me dit que tous les autres sont d’accord avec cette privation d’une partie de mes propriétés. Alors certains me rétorqueraient, c’est pour le bien de la majorité. Certes, mais la majorité ne correspond pas à l’intérêt de tous, puisque la majorité représente qu’une partie de ce « tous ».

Ces derniers temps, sous l’impulsion de l’épidémie du covid-19, les gouvernements sont pris d’une orgie de lois, d’ordonnances, etc. sous couvert de l’Etat d’Urgence Sanitaire. Mais est-ce que ces lois sont justes ? Lorsque les gouvernements légifèrent en dehors des parlements pour être plus efficaces, n’est-ce pas une dérive arbitraire ? Comment les gouvernements peuvent-ils être sûrs de leurs textes de loi sans passer devant les chambres législatives, devant les juristes et devant les institutions de contrôle démocratique ? Surtout, lorsque tous ces textes législatifs sont effectués dans la précipitation, dans l’urgence du moment. Depuis le début de l’épidémie du covid-19, toutes les décisions des gouvernements ont été arbitraires sous la contrainte de l’idéologie hygiéniste de sauver des vies. Combien de morts pour sauver ces vies-là ? Pourquoi ces vies-là seraient plus importantes que celles des autres ? Si la qualité de la vie devient pire, est-il justifié de mettre les populations sous l’Etat d’Urgence Sanitaire ?

Je reviens à ma question, quand savons-nous qu’une loi est juste !

D’abord, une loi est juste lorsqu’elle n’exclut personne. En effet, la société doit être inclusive, c’est-à-dire accepter toutes les personnes quels que soient ses origines, la couleur de sa peau, son âge, son genre, son orientation sexuelle, etc… en bref, toute la diversité humaine ; sinon, elle n’est plus vraiment une société humaine. Elle devient une association humaine exclusive, un club élitiste et elle ne peut plus être considérée comme une communauté.

Ensuite, une loi est juste lorsqu’elle s’adresse à tous sans aucune exception. Aucun texte législatif ne doit traiter d’un cas particulier, d’une catégorie ou d’une tranche d’âge, etc. Chaque fois qu’un législateur a créé des lois pour des minorités, c’est pour mieux les stigmatiser, pour les enfermer dans des étiquettes, des cases et, finalement, cela se retourne contre ces minorités. Le législateur doit considérer l’ensemble des personnes comme unique ; si tous nous sommes uniques, comment pouvons-nous être placés dans des cases ou des étiquettes. Je suis uniquement moi. Je ne suis pas un homme, parce que je ne sais pas ce que cela veut dire être un homme pour l’autre, je le sais uniquement pour moi. Comment un juge ou un législateur pourrait savoir ce que représente un homme pour moi puisqu’il n’est pas moi ?

Enfin, une loi est juste lorsqu’elle ne s’occupe pas de ce qui m’appartient en propre. Pourquoi la loi devrait-elle normaliser les relations entre les personnes ? Pourquoi devrait-elle décider qui peut se marier, quand, avec qui et comment ? Pourquoi la loi devrait-elle m’assigner un sexe ? En quoi mes organes génitaux sont-ils pertinents dans la vie en société ? Pourquoi la loi devrait-elle fixer pour moi l’âge de ma maturité, alors qu’elle m’est personnelle et qu'elle est différente pour chacun d’entre nous ? Pourquoi un bébé n’est-il pas un citoyen à part entière de notre société avec tous les droits lui afférents ? Pourquoi la société devrait-elle organiser ce qu’est une famille ? Ne sommes-nous pas des êtres vivants libres pour organiser notre vie comme nous l’entendons ?

Pour conclure, une loi est juste lorsqu’elle est valable pour chacun d’entre nous, pour tous sans exception.

Actuellement, les lois s’accumulent, elles sont construites à la va-vite, parfois sous le coup de l’émotion, sans réflexion, souvent pour satisfaire les besoins de vengeances. Ces lois ne représentent rien, ni l’ensemble de la communauté, ni la société. Prétendre que la loi doit régler tous les problèmes est un fantasme, un fantasme de toute puissance que possèdent les politiciens. Ils vont créer un texte législatif dans la précipitation pour calmer les mécontents, puis finalement ils n’auront rien réglé et les problèmes resteront en entier jusqu’au nouveau problème suivant. A ce moment-là, les politiciens proposeront, soit de faire une nouvelle loi, soit d’alourdir les sanctions, sans prendre conscience que ce qui n’a pas eu d’effet une première fois n’aura pas plus de résultat une deuxième fois.

Lorsque les gouvernements ne respectent plus les individus comme des êtres vivants uniques et irremplaçables, alors les Etats dérapent pour le pire et uniquement pour le pire. Hélas, l’épidémie du covid-19 en est un exemple parmi d’autres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire