Le soleil se lève sur Aguadulce (Andalousie) sur une mer
calme et un ciel serein. Le printemps a cédé sa place à l’été ; la
température est déjà de 26° le matin.
Ce soir, aucun applaudissement n’est à signaler. Les gens
sont sur la promenade, ils prennent l’air après ces 53 jours de confinement.
Lorsque des amis se rencontrent, au lieu de tendre la main, ils se touchent le
coude. Nouvelle manière de se saluer ! Pour se tenir les coudes en cas de
coup dur ?
Comment une telle situation est-elle possible ? Comment
une démocratie peut-elle mettre en résidence surveillée et mettre en place une
répression légale ? L’explication est simplement un enchaînement de
circonstances.
D’abord cela commence par une réponse simpliste à un
problème complexe. Les politiciens aiment les solutions simplistes, ces
dernières ont l’apparence de la simplicité mais elles sont en fait une
réduction du problème.
Prenons exemple du covid-19. A son apparition en mars, les
gouvernements sont confrontés à ce problème complexe qu’est une infection par
virus. Cela fait bien longtemps qu’il n’existe plus de pandémie comme la peste
ou le choléra, donc personne ne sait vraiment comment aborder le problème.
Dans ce cas, les autorités font appel à des experts, ici
des experts scientifiques. Ceux-ci, qui n’ont pas non plus d’expérience en la
matière, ont mis en place des simulations, comme celle très prisée au mois de
mars qui provient de l’Ecole Impériale de Londres. Alors les experts, se
basant sur ce modèle, alarment les gouvernements sur la possibilité d’une
pandémie concernant ce covid-19.
Que proposent-ils ? Le problème est le suivant :
certains gouvernements ont effectué des baisses budgétaires sur les services de
réanimation, c’est le cas de la France. Il ne reste plus que 6000 lits en
réanimation dans nos hôpitaux français (par comparaison 40000 lits de
réanimation en Allemagne). Les experts, se basant sur le modèle de l’Ecole
Impériale de Londres, proposent au gouvernement de la France d’effectuer un
confinement strict. L’objectif est d’étaler l’épidémie pour obtenir moins de
personnes infectées, et avec moins de personnes infectées, il y aurait moins de
personnes en réanimation.
Comment imposer un confinement qui ressemble à une résidence
surveillée pour ses propres citoyens ? D’abord le gouvernement alarme les
gens avec une pandémie. Il rassure en donnant la solution simpliste du
confinement. En théorie, l’opération est simple et efficace. Mais voilà, la
réalité est beaucoup plus complexe que les modèles scientifiques ou
sociologiques.
D’abord, le gouvernement s’aperçoit que le confinement a
entraîné beaucoup de nouveaux problèmes : alimentation, le travail, etc. Alors,
il met en place des dérogations, alourdit le système et, bien sûr, il s’aperçoit
que le confinement strict est détourné par certains petits malins. Le
gouvernement pris par son élan de l’Etat d’Urgence Sanitaire met en place une
répression contre les contrevenants. Une ordonnance chassant l’autre, le système
s’alourdit encore par de nouveaux problèmes qui se pointent et ainsi de suite…
chaque réponse apportant un nouveau lot de problèmes.
Quand les scientifiques se sont aperçus que le modèle ne
fonctionnait pas, ils n’ont pas pour autant rectifier leur proposition. Ils ont
mis en place un nouveau modèle, qui s’est avéré au bout du compte aussi faux
que le premier. En effet, bien qu’il y ait eu confinement strict, le nombre de
décès se trouve plus élevé par rapport au nombre de personnes infectées que le
modèle prévoyait. Avec la comparaison des pays, comme l’Allemagne ou la Suisse,
où le nombre de lits en réanimation est beaucoup plus élevé, le taux de décès
est 4 fois inférieur ! Pourquoi ? Ce n’est pas le confinement qui
sauve des vies mais le nombre de lits en réanimation.
Ni le gouvernement, ni les experts n’ont encore reconnu ce
fait. Pourquoi ? Parce que dans l’esprit du gouvernement, il incarne
l’Etat et l’Etat ne peut pas se tromper. Peu importe que les citoyens
souffrent, qu’ils soient privés de liberté, qu’ils soient tabassés par les forces
de l’ordre, l’Etat n’a jamais tort dans l’idéologie nationale.
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